Visite de S.A.S. le Prince Souverain dans les anciens fiefs de la dynastie Grimaldi – Sicile du 9 au 11 octobre 2017
Après quelques premiers déplacements lorsqu'Il était Prince héréditaire ou au début de Son règne, S.A.S. le Prince Albert II a souhaité rendre visite plus régulièrement, à partir de 2011, aux territoires, français ou italiens, anciennes possessions de la famille Grimaldi.
S.A.S. le Prince Albert II de Monaco S'est ainsi rendu du 9 au 11 octobre 2017 en Sicile (Italie), où deux branches de la famille Grimaldi étaient implantées, depuis les XIVe et XVIe siècles.
L'avion princier a décollé de l'aéroport de Nice-Côte d'Azur le lundi 9 octobre à 8 h 50\. À son bord, S.A.S. le Prince était accompagné de S.E. M. Bernard Fautrier, vice-président et administrateur délégué de la Fondation Prince Albert II ; de M. Richard Milanesio, conseiller au Cabinet de S.A.S. le Prince ; de M. Thomas Fouilleron, directeur des archives et de la bibliothèque du Palais princier ; de M. Bernard D'Alessandri, secrétaire général et directeur général du Yacht Club de Monaco, et de Son aide de camp, le Lcl Philippe Rebaudengo.
À Son arrivée à l'aéroport de Palerme, S.A.S. le Prince est accueilli par S.E. M. Robert Fillon, ambassadeur de Monaco en Italie, par son épouse et par Mme Giuseppa Scaduto, vice-préfet de Palerme.
L'ensemble de la délégation est ensuite conduite à l'Université de Palerme pour la cérémonie de remise du diplôme de Docteur Honoris causa en écologie marine à S.A.S. le Prince.
À 11 h, S.A.S. le Prince est accueilli à l'Université de Palerme par le Pr Fabio Mazzola, vice-recteur de l'Université, M. Maurizio Codurri, président de la branche italienne de la Fondation Prince Albert II et M. Marco Colasanti, vice-président. S.A.S. le Prince est ensuite conduit dans le bureau du Pr Mazzola pour revêtir la toge de la cérémonie avant de rejoindre l'auditorium aula magna de l'école polytechnique de Palerme où ont pris place des dizaines de personnalités, des représentants des autorités locales, des journalistes et des étudiants. Sur l'estrade, S.A.S. le Prince prend place aux côtés de douze professeurs de l'Université. Après les paroles d'accueil prononcées par le Pr Fabio Mazzola et le Pr Michelangelo Gruttadauria, président de l'école des sciences de base et des sciences appliquées, les motifs de la collation et l'éloge de l'action du Souverain dans le domaine de l'écologie marine sont exposés respectivement par le Pr Salvatrice Vizzini, coordonnatrice de l'école doctorale en biologie marine, et par le Pr Antonio Mazzola, titulaire de la chaire d'écologie. Tous deux soulignent Son action déterminée dans le domaine du développement durable des océans, milieu de vie indispensable à la survie de la planète.
Invité à prononcer selon la tradition universitaire, Sa lectio magistralis marquant l'accession au grade Lui ayant été conféré, S.A.S. le Prince S'exprime en ces termes :
« Monsieur le recteur, Madame la présidente, Monsieur le directeur, Mesdames et Messieurs, chers amis,
Je veux tout d'abord vous remercier très sincèrement des mots que vous venez de prononcer, et qui me vont droit au cœur.
Ils me vont droit au cœur, car ils me laissent espérer que mon action, depuis des années, est utile, qu'il s'agisse, comme vous l'avez rappelé, de la politique mise en œuvre par l'État monégasque, des initiatives de ma Fondation, ou de mes engagements individuels.
Mais si vos mots me vont droit au cœur, c'est surtout parce qu'ils émanent des scientifiques que vous êtes.
Il est une exigence à laquelle je ne veux jamais déroger, celle d'agir en accord avec la communauté scientifique, de la défendre, de la soutenir – de vous soutenir – autant que faire se peut.
Et surtout de vous écouter … Car le propre de la science est souvent de nous dire des choses que nous ne voulons pas entendre. De nous révéler des choses que nous ne pouvons pas voir. Et de soulever des problèmes que nous ne savons pas résoudre.
C'est pourquoi il est si facile de flatter les instincts des hommes et leurs peurs, en s'appuyant sur les évidences supposées, sur l'ironie du doute, pour évacuer ces constats et ces questions.
Mais c'est pourquoi, surtout, il est si important de vous entendre, à l'heure où nos mers, comme tout notre environnement, font face à des défis d'une ampleur et d'une complexité inédites. Des défis souvent invisibles à l'œil nu. Et des défis souvent contraires à nos habitudes et à nos schémas classiques.
Sans la science, comment pourrions-nous accepter en effet que l'océan, cette réalité qui couvre plus de 70% de la surface de la Terre et dont le volume total atteint 1,37 milliard de kilomètres cubes, soit menacé par l'homme ?
Sans la science, comment admettre qu'un réchauffement de quelques degrés, voire de quelques dixièmes de degrés, que nul ne perçoit directement, bouleverse les équilibres de toute cette Planète et entraîne une acidification des eaux encore moins directement perceptible, mais qui menace pourtant de nombreux écosystèmes, et altère déjà de nombreuses espèces marines ?
Sans la science, comment pourrions-nous comprendre que de minuscules particules de plastique, évidemment invisibles à l'œil nu, représentent aujourd'hui un danger majeur pour toute la chaîne alimentaire, pour la survie de nombreuses espèces, et peut être in fine pour l'homme ?
Et, sans la science, comment pourrions-nous imaginer que la biodiversité marine reste encore à découvrir à plus de 70%, alors même que tant d'espèces déjà découvertes sont aujourd'hui menacées d'extinction ?
Tous ces constats qui aujourd'hui nous poussent à agir, c'est à la science que nous les devons.
C'est pourquoi son rôle est essentiel dans le combat que je mène, comme dans le combat de tous les défenseurs des mers et de l'environnement.
Et c'est pourquoi j'ai fait du soutien à la science, et de la coopération avec les scientifiques, l'un des piliers de mon action.
Ce choix s'inscrit dans une grande tradition de mon pays, notamment engagée par mon trisaïeul, le Prince Albert Ier. Une tradition poursuivie sans relâche depuis, et qui fait de Monaco une terre d'accueil pour la communauté scientifique.
Le Musée océanographique, le Centre Scientifique de Monaco ou le Laboratoire de biologie marine de l'AIEA la font vivre aujourd'hui, de même que les nombreux événements scientifiques que nous accueillons et soutenons chaque année, et plus encore les partenariats que ma Fondation a passés avec de nombreux laboratoires et instituts de recherche de premier plan à travers le monde.
Et le GIEC, cette institution aussi exemplaire qu'essentielle, offre une image particulièrement éclairante de cet indispensable apport de la connaissance scientifique à la préservation de l'environnement.
C'est pourquoi je soutiens ses travaux, et c'est pourquoi la Principauté de Monaco et ma Fondation ont défendu le projet d'un rapport intermédiaire du GIEC sur les océans et la cryosphère. Son lancement a eu lieu en Principauté il y a moins d'un an. Il nous donnera bientôt une vision globale des effets du réchauffement climatique sur les océans, et des solutions, aussi, qu'offrent les océans pour atténuer ce réchauffement.
Car la science, si elle identifie les problèmes, esquisse aussi souvent les remèdes. Et, si elle nous dit la gravité de la situation, elle nous apprend aussi l'optimisme et nous laisse entrevoir le progrès.
Nous avançons, convaincus que des solutions sont possibles et sommes conscients du fait qu'il faut les expérimenter, les mettre en place sans attendre. Car nous nous trouvons à ce moment rare de l'histoire où nous pouvons encore agir.
À cet égard, et puisque nous sommes ici à quelques centaines de mètres de la Méditerranée, cette mer qui nous est commune, qui borde aussi l'horizon de Monaco, cette mer qui m'est si chère et a joué un rôle si important dans mon engagement, cette mer à laquelle ma Fondation consacre beaucoup d'efforts, je voudrais m'arrêter sur son cas.
La Méditerranée, vous le savez, est en effet emblématique. Par son histoire ancienne et récente, bien sûr, qui a vu la plus grande civilisation se construire sur ses rives. Par ses problématiques actuelles, aussi, faites d'inquiétudes et d'inégalités. Et par ses perspectives d'avenir, qui mêlent inexorablement les enjeux humains et environnementaux, scientifiques et politiques.
La Méditerranée, ce sont 28% des espèces endémiques de la Terre, 8% des espèces marines de la Planète et 18% de sa flore marine réparties dans moins de 1% de sa surface et à peine trois millièmes du volume de ses eaux océaniques…
La Méditerranée, ce sont aussi, hélas, 60 000 tonnes de détergent, 100 tonnes de mercure et 12 000 tonnes de phénols déversés chaque année dans une mer semi-fermée… sans compter la moitié du trafic pétrolier mondial, ni les dégazages et les nombreuses pollutions qu'engendre un intense trafic maritime !
Et la Méditerranée et son espace, ce sont surtout près de cinq cent millions d'habitants, dont cent cinquante millions directement sur le littoral, auxquels il convient d'ajouter près de trois cents millions de touristes chaque année…
À cela s'ajoutent, en Méditerranée comme ailleurs, les effets du réchauffement climatique et de l'acidification des eaux, que j'évoquais à l'instant.
Plus qu'aucune autre sans doute, notre région fragile, dense et déjà éprouvée par des millénaires d'occupation humaine, subit donc les dégâts qui frappent la Planète tout entière.
Plus qu'aucune autre, par sa sensibilité, son importance, et l'attachement que nous lui portons, cette région appelle notre action. C'est pourquoi ma Fondation lui consacre une part importante de ses initiatives. Des initiatives conduites en partenariat avec des acteurs locaux et des institutions scientifiques, et qui esquissent des réponses aux maux de notre mer.
Ces réponses, ce sont les aires marines protégées, pour lesquelles je me mobilise depuis des années, et qui font de plus en plus la preuve de leur efficacité.
Ces aires marines protégées offrent en effet aujourd'hui la meilleure solution pour concilier les objectifs de préservation des mers et de développement des populations riveraines.
Le sanctuaire Pelagos créé par l'Italie, la France et Monaco, constitue ainsi une zone exceptionnelle de protection des mammifères marins. Dans de nombreuses régions de la Méditerranée, comme dans presque toutes les mers du globe, d'autres aires marines protégées rencontrent aujourd'hui un vrai succès, à la fois écologique, économique, scientifique et pédagogique.
Le Chili, où je me trouvais il y a quelques jours, vient notamment d'annoncer la création d'une aire marine protégée de 720 000 km²…
Pourtant, malgré ces progrès très significatifs, les aires marines protégées ne couvrent aujourd'hui que moins de 5% des surfaces marines. Or, l'objectif fixé à Aïchi en 2010, lors de la Convention sur la Diversité Biologique, était de 10%... Et de nombreux scientifiques estiment qu'une proportion de 30% de surfaces marines protégées serait nécessaire pour faire face aux nombreux périls qui guettent nos mers, et assurer les équilibres plus larges de la Terre.
Il nous faut donc faire plus. À travers ces zones de préservation particulières, mais aussi au-delà, c'est tout un modèle économique qu'il nous faut développer.
Un modèle capable de garantir la préservation à long terme de nos mers, et, à travers elles, de notre Planète.
Il passe d'abord, bien sûr, par la lutte contre le changement climatique, qui implique de rompre avec les énergies fossiles.
Là aussi, les océans sont au cœur des stratégies qu'il nous faut développer. Je pense notamment aux énergies marines renouvelables, qui nous permettront de tirer de la mer des ressources nouvelles et de favoriser le développement des populations sans abîmer notre Planète.
Qu'elles soient éoliennes, hydroliennes, houlomotrices, de biomasse, ou même thermiques comme les pompes à chaleur marines que nous avons installées à Monaco. Ces énergies font déjà la preuve de leur capacité à fonctionner efficacement à grande échelle.
Ce modèle passe aussi par une lutte contre les pollutions qui ravagent les mers, et en particulier la Méditerranée. Il faut à la fois mettre en place des systèmes de traitement des eaux, encore trop souvent défaillants dans les régions côtières. Et il faut surtout lutter contre le fléau mondial des pollutions plastiques.
En Méditerranée, nous avons ainsi lancé Be plastic med, une initiative comprenant notamment un appel à projet destiné à développer des initiatives innovantes contre ces pollutions. Dans de nombreuses régions, ces initiatives se développent, avec la participation des populations. Il est essentiel de les soutenir et de les encourager.
Le nouveau modèle qu'il nous faut inventer passe enfin, bien sûr, par une exploitation plus responsable et plus durable des ressources marines.
En Méditerranée comme ailleurs, la surpêche fait aujourd'hui de gros dommages, tandis que certaines techniques de pêche au chalut détruisent littéralement les fonds et anéantissent des écosystèmes entiers.
Nous devons développer d'autres approches, plus conformes aux enjeux de long terme autant qu'aux besoins des acteurs économiques. Car il serait absurde de penser que ces acteurs auraient intérêt à éteindre les ressources dont ils dépendent.
C'est d'ailleurs ce que les pêcheurs de thon rouge ont compris lors du combat que nous avons mené, il y a quelques années, pour sauver cet animal emblématique de Méditerranée.
Ses stocks sont aujourd'hui en voie de reconstitution, et c'est l'ensemble de la filière de la pêche qui y trouve son intérêt.
C'est pourquoi il est si important d'agir collectivement, et en particulier au sein des enceintes où cette dimension collective est la plus importante et la mieux prise en compte : celles d'organisations multilatérales.
Ce cadre multilatéral doit demeurer notre perspective face à ces enjeux mondiaux.
C'est par l'ONU, d'abord, mais aussi avec l'Union européenne, et avec les organisations régionales, que nous pourrons sauver la Planète et ses océans.
C'est pourquoi je me suis engagé dans toutes les négociations internationales consacrées à ce sujet. Là, je constate les avancées – même si elles sont bien sûr toujours trop lentes.
Récemment, en 2015, il y a eu l'affirmation d'un Objectif de Développement Durable (ODD) spécifique aux océans, pour lequel je me suis mobilisé.
Il y a eu en 2016 le lancement de ce rapport intermédiaire du GIEC que j'évoquais.
Il y a eu au printemps dernier, à l'ONU, une conférence consacrée à l'ODD 14 sur les océans.
Et il y a eu, depuis 2015, les travaux du Comité préparatoire en vue d'une négociation sur la biodiversité en haute mer – travaux qui annoncent, je l'espère, l'élaboration d'un nouveau traité qui pourra servir de cadre à la gestion collective des océans face aux défis du XXIème siècle.
J'ai participé à ces événements. J'ai contribué à ces travaux. Ils témoignent tous d'une prise de conscience inédite, de la part de nombreux États, souvent poussés par leurs opinions publiques. Et ils nous permettent d'espérer la mise en place, à l'échelle planétaire, de ce nouveau modèle qui s'impose.
Bien sûr, celui-ci ne sera pas facile à mettre en place. Bien sûr, il demandera des efforts – et même des sacrifices. Mais il offrira aussi des progrès, pour nous tous, pour les plus fragiles en particulier, et aussi pour les générations futures.
En cela, cet engagement, Mesdames et Messieurs, trace un chemin direct, du développement de la science vers la construction d'un avenir commun.
Un chemin qui passe par l'expérimentation, et la mise en place de solutions locales. Un chemin qui passe par l'innovation, et la recherche de nouveaux outils. Un chemin qui passe par la conviction, et l'exigence d'emmener avec nous nos contemporains, opinions publiques, dirigeants, entreprises, associations, acteurs de terrain et bien sûr universités…
À tous, nous devons montrer les périls qui s'annoncent, en même temps que les formidables opportunités qui s'ouvriront, si nous agissons à temps.
À tous, nous devons donner l'envie de sauver nos océans pour sauver cette Planète, quelle qu'en soit la difficulté.
Comme l'a très justement écrit Umberto Eco, « les gens sont fatigués des choses simples. Ils veulent être mis au défi. ». Les océans, aujourd'hui, nous mettent au défi.
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Ces insignes de Docteur Honoris causa que vous me faites l'honneur de me remettre aujourd'hui sont pour moi une incitation de plus à poursuivre dans cette voix.
En éclairant mon travail d'un peu de l'éclat de votre prestigieuse institution, ils renforceront son efficacité, sa visibilité, son influence.
Et ils me prouvent surtout que nous sommes unis autour d'un même espoir.
C'est pourquoi je tenais à vous en remercier très sincèrement.
Magnifico Rettore, cari amici di Palermo,
permettetemi di ribadire quanto io sia commosso di essere tra di voi oggi per condividere una preoccupazione che abbiamo in comune : quella della difesa dell'ambiente.
Per i nostri figli, per il futuro che essi rappresentano, noi abbiamo l'obbligo di porre tutta la nostra attenzione sulla buona salute degli oceani.
Vi ringrazio di avermi dato l'occasione di insistere su questa idea che mi sta talmente a cuore.
Je vous remercie. »
Puis, S.A.S. le Prince S'avance sur le devant de l'estrade, où Il est chaleureusement félicité par le Pr Fabio Mazzola, qui Lui remet le diplôme et la médaille de Docteur Honoris causa en écologie marine. Un échange de cadeaux a lieu. L'ensemble de la cérémonie se déroule en présence de medias italiens : presse écrite, télévisions et photographes. S.A.S. le Prince, chaleureusement applaudi par l'assistance avant de quitter l'auditorium, rejoint le bureau du vice-recteur où Lui sont présentés des ouvrages historiques sur la dynastie Grimaldi et appartenant à la collection de la bibliothèque de l'Université. Le Souverain signe le livre d'or de l'établissement et prend congé auprès du vice-recteur de l'Université.
Vers 12 h 30, l'ensemble de la délégation monégasque quitte l'Université pour rejoindre le Cercle de voile de la ville de Palerme. S.A.S. le Prince y est accueilli par M. Agostino Randazzo, président du Cercle de voile. Puis le Souverain accorde une interview d'une dizaine de minutes à la télévision italienne Rai Uno avec la journaliste Ilaria Grillini, avant de participer avec l'ensemble de la délégation, à un déjeuner avec M. Leoluca Orlando, maire de Palerme, ainsi que des personnalités locales et régionales.
À 14 h 30, le Souverain, accompagné de la délégation monégasque et des responsables de Sa Fondation en Italie, rejoint le centre-ville de Palerme pour la visite de lieux remarquables de la capitale sicilienne.
Arrivé au Teatro Massimo Vittorio Emanuele, S.A.S. le Prince, accueilli par M. Francesco Giambrone, directeur du théâtre, est invité à visiter cet opéra lyrique datant de 1891 qui est le plus grand bâtiment de théâtre d'Italie et le troisième plus grand d'Europe, après l'Opéra Garnier à Paris et le Staatsoper de Vienne. Ce lieu est notamment célèbre pour avoir été le cadre de certaines scènes du film Le Parrain III de Francis Ford Coppola. À la fin de Sa visite, S.A.S. le Prince signe le livre d'or du théâtre avant le traditionnel échange de cadeaux avec le maire de Palerme et le directeur du théâtre de Palerme.
Vers 15 h 45, le Prince et l'ensemble de la délégation se rendent à l'église Saint François d'Assise. Guidé par le Père Guglielmo, S.A.S. le Prince visite cette église gothique, datant du XIIIe siècle, qui abrite les tombeaux de Grimaldi de Santa Caterina, qui serait issue d'un frère de Rainier II, lui-même fils de Charles Ier, premier seigneur de Monaco au XIVe siècle : Pietro Andrea Ier, mort en 1591, et Giulio Andrea, mort en 1742, dont l'inscription latine du monument funéraire monumental rappelle explicitement la parenté avec la branche des princes de Monaco.
Vers 16 h 30, S.A.S. le Prince et l'ensemble de Sa délégation se rendent à pied au Palais Valguarnera Gangi. Sur le trajet, le Souverain est chaleureusement salué par les Siciliens. Il est accueilli par le Prince et la Princesse Vanni Calvello Mantegna di Gangi, propriétaires des lieux. Ce Palais, œuvre majeure du baroque sicilien en architecture, édifié entre 1750 et 1780, a fait l'objet au cours de ces dernières années de très ambitieux travaux de restauration. Il doit sa renommée à la splendeur de son aménagement et à l'excellent état de conservation de ses éléments de décoration. Il est connu aussi pour avoir été le lieu de tournage de la fameuse scène du bal du film Le Guépard de Luchino Visconti. Après la visite des lieux, des rafraîchissements sont proposés à S.A.S. le Prince et Sa délégation par le Prince et la Princesse Vanni Calvello Mantegna di Gangi. Avant de quitter le Palais, le Souverain signe le livre d'or et remercie chaleureusement le Prince et la Princesse di Gangi pour leur accueil.
Vers 17 h 40, S.A.S. le Prince et l'ensemble de Sa délégation rejoignent la Villa Igea, lieu de villégiature de la délégation monégasque, pour un moment de repos et de détente.
À 20 h 30, S.A.S. le Prince Se rend au Palais Mazzarino, où Il est accueilli par S.E. M. Bernard Fautrier et M. Maurizio Codurri, pour la soirée de gala de la branche italienne de la Fondation Prince Albert II de Monaco. Une cinquantaine de convives (personnalités politiques, entrepreneurs, journalistes) sont présents pour un cocktail, qui se tient dans les anciennes écuries du Palais, avant le dîner de gala qui se déroule dans la salle à manger située au 1er étage du Palais. Le dîner se conclut par une animation musicale et une démonstration gastronomique consistant à préparer en temps réel devant les convives la fameuse cassata sicilienne qui est le dessert du menu du dîner de gala.
Le mardi 10 octobre, à 8 h 30, S.E. M. Bernard Fautrier, M. Maurizio Codurri, M. Marco Colasanti et M. Bernard d'Alessandri prennent congé de S.A.S. le Prince. Le Souverain et les autres membres de Sa délégation quittent la Villa Igea pour se rendre en cortège dans la ville de Santa Caterina Villarmosa située à 130 km de Palerme. À Son arrivée sur la Place Garibaldi, S.A.S. le Prince est accueilli par le maire de la Ville M. Antonino Fiaccato, le préfet de Caltanissetta, Mme Maria Teresa Cucinotta, ainsi que par les maires de Caltanissetta, M. Giovanni Ruvolo, et de Mussomeli, M. Giuseppe Sebastiano Catania. Le Souverain est chaleureusement salué par une foule en liesse, toutes générations confondues, composée de centaines de personnes qui agitent des drapeaux aux couleurs monégasques. Le Souverain va à la rencontre de la population pour la saluer. Il accepte de nombreuses photos avec de jeunes Siciliens.
La cérémonie de remise de la citoyenneté d'honneur de la ville à S.A.S. le Prince a lieu au sein de l'église paroissiale de l'Immaculée Conception en présence de personnalités locales et de la population de la ville. Les armoiries des Grimaldi, présentes sur le socle des fonts baptismaux de l'église, sont aujourd'hui l'un des principaux témoignages subsistants de leur présence, dans la mesure où leur palais a été détruit.
Le maire s'exprime, puis S.A.S. le Prince remercie chaleureusement les autorités locales et la population avant de S'exprimer en ces termes :
« Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les autorités, civiles, religieuses et militaires, chers habitants de Santa Caterina Villarmosa,
J'apprécie de me rendre régulièrement dans les lieux liés à ma famille et à l'histoire de Monaco, à l'invitation des élus et de la population locale. J'aime alors avoir des contacts directs et proches, empreints de convivialité, comme aujourd'hui.
C'est, pour moi, l'occasion de découvrir le patrimoine lié à ce passé commun et de voir comment il peut aujourd'hui concourir, par sa valorisation, à la promotion touristique locale.
C'est ce but de promotion que s'est donné une association, créée en 2015 à l'initiative d'un parlementaire français qui présidait alors le groupe d'amitié France-Monaco à l'Assemblé nationale, pour regrouper, sous la forme d'un réseau, tous les sites qui font, aujourd'hui encore, mémoire de l'histoire de ma famille.
Ce groupement, appelé « Sites historiques Grimaldi de Monaco », destiné à favoriser les liens avec la Principauté, mais aussi entre les différentes localités, n'est pas ouvert qu'aux collectivités françaises.
Plusieurs communes italiennes de Ligurie, de la région de Parme et de la Campanie ont d'ailleurs déjà rejoint le mouvement.
Les liens qui nous unissent plongent dans le XIVe siècle. Si l'on en croit la traditionnelle généalogie de la famille, commandée par mon ancêtre le prince Honoré II à son secrétaire, et publiée en 1647, les Grimaldi de Santa Caterina descendent d'un fils cadet du premier seigneur de Monaco, Charles Ier. Rainier II aurait hérité de Monaco, Menton et Roquebrune, les trois seigneuries qui allaient former, jusqu'en 1848, la Principauté, et son frère Henri serait parti en Sicile.
Une très sérieuse étude allemande de la fin du XIXe siècle n'a pas infirmé la conjecture du XVIIe siècle sur ce lignage.
Je suis, en tout cas, très heureux de voir que le souvenir de nos racines communes demeure dans votre commune et de découvrir que l'emblème rouge et blanc, « fuselé d'argent et de gueules », des Grimaldi, le même ici qu'ailleurs, est toujours inscrit dans la pierre de vos monuments.
Je vous remercie. ».
Après le discours, M. Antonino Fiaccato remet au Souverain Son diplôme et la médaille de citoyen de la ville de Santa Caterina Villarmosa.
Puis M. Salvatore Matteo Ruvutuso, jeune historien, guide S.A.S. le Prince et Sa délégation pour une visite commentée de l'église sur les traces de la Maison Grimaldi.
Auteur d'une récente tesi di laurea intitulée I Grimaldi e la baronia di Risichillia, M. Salvatore Matteo Ruvutuso évoque tout d'abord le personnage de Pietro Andrea Ier Grimaldi, fondateur du village de Santa Caterina, qui continua avec habileté les alliances matrimoniales conclues par ses prédécesseurs afin d'élever le statut social de sa famille. C'est ainsi qu'en 1564, il acquit la baronnie de Risichillia et la licentia populandi correspondante ; celle-ci est un ensemble de droits issus du droit féodal, incluant celui de rendre justice, en contrepartie d'une obligation de contribuer au développement du territoire. Le projet de Pietro Andrea Ier Grimaldi ne fut pas mené à bien, sans doute pour des raisons juridiques, et c'est son fils Giulio qui refonda le village à partir des années 1600, bâtissant en tant que feudataire aussi bien les maisons que le château, l'église, les prisons, l'hôpital et les moulins. Le fils de Giulio, nommé Pietro Andrea comme son grand-père, fit venir de Florence une statue de sainte Catherine d'Alexandrie qui fut désignée comme sainte patronne du village en raison des miracles qu'elle accomplit.
Un tableau, présenté pendant la cérémonie, montre saint Jules en adoration, sous les traits de Giulio Grimaldi II. L'histoire raconte, en effet, que Giulio Grimaldi fut un jour attaqué à l'arquebuse par des brigands. C'est son cheval qui, en tombant, lui permit d'avoir la vie sauve. Giulio Grimaldi crut alors que saint Jules avait fait tomber le cheval pour le protéger, et décida d'édifier sur place une chapelle dédiée à ce saint ; édifice qui, dès ce moment, a été chère à la Famille Grimaldi.
À la fin de la visite, S.A.S. le Prince et Sa délégation sont conduits dans une annexe de l'église pour un cocktail proposant des spécialités siciliennes préparées par les élèves de l'école de cuisine de la ville.
Vers 11 h, S.A.S. le Prince remercie chaleureusement M. Fiaccato pour son accueil et celui de la population. Le Souverain et Sa délégation se dirigent en cortège vers la ville de Mazzarino, située à 70 km de Santa Caterina Villarmosa.
Arrivé vers 12 h à Mazzarino, S.A.S. le Prince est accueilli par le maire, M. Vincenzo Marino, et des membres du Conseil municipal, sur la place du village, Piazza Vittorio Veneto. Le Prince est conduit vers l'ancienne église des Jésuites, devenue le Musée municipal Carlo Maria Carafa. Il salue la population, venue nombreuse l'accueillir de chaque côté de la Place. Au pied de l'église, M. Marino offre à S.A.S. le Prince une édition philatélique spéciale préparée par la ville de Mazzarino pour célébrer Sa visite. Devant les personnalités locales, les membres du Conseil municipal et les membres de la délégation monégasque, M. Marino prend la parole et rappelle les liens particuliers qui unissent la famille Grimaldi avec Mazzarino. Les princes de Monaco ont hérité du titre de duc de Mazarin en raison du mariage du futur prince Honoré IV de Monaco, avec Louise d'Aumont-Mazarin, en 1777\. Cependant, le titre ducal octroyé par le roi de France au cardinal Mazarin, principal ministre de Louis XIV pendant sa minorité, est rattaché à la ville française de Rethel (Ardennes). Puis M. le Maire rapporte la décision unanime du Conseil municipal d'attribuer la citoyenneté d'honneur de la ville à S.A.S. le Prince. La parole est ensuite donnée successivement à Mme Rosalba Panvini, Commissaire extraordinaire du Libero Consorzio comunale (anciennement province) de Caltanissetta, Mme Maria Teresa Cucinotta, préfet de Caltanissetta et M. Antonio Venturino, Vice-Président de l'Assemblée régionale de la Sicile, qui remercient tous S.A.S. le Prince de Sa visite et soulignent l'importance qu'elle revêt pour Mazzarino et pour sa région, ainsi que l'élan amical qu'elle suscite de la part de la population. S.A.S. le Prince Albert II S'exprime ensuite en ces termes :
« Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les autorités, civiles, religieuses et militaires, chers habitants de Mazzarino,
Je suis sensible aux paroles de bienvenue qui viennent d'être prononcées et très touché par votre accueil chaleureux.
En quelques mots, je voudrais vous dire que je suis heureux d'être venu jusqu'à vous et très honoré par la décision que les élus ont prise de me conférer la citoyenneté d'honneur de votre cité.
Cette distinction est un clin d'œil à l'histoire, comme vous l'avez rappelé, Monsieur le Maire.
Bien sûr, votre ville n'a bien sûr jamais été sous la responsabilité de mes ancêtres, même si plusieurs branches des Grimaldi – d'origine génoise bien sûr – ont fait souche en Sicile. C'est pour cette raison, d'ailleurs, que j'ai visité Santa Caterina Villarmosa ce matin, et que je me rendrai à Modica cet après-midi.
Le nom de Mazzarino évoque, vous le savez, d'autres de mes aïeux. Il rappelle les origines familiales siciliennes, même si elles ne paraissant pas toujours très claires, du cardinal Mazarin, premier ministre du roi de France Louis XIV pendant sa minorité.
Titré duc par le Roi-Soleil pour le remercier de ses services, le cardinal ne pouvait évidemment avoir son fief ailleurs qu'en France.
Le duché a donc été érigé en 1663 sous des cieux bien moins cléments que les vôtres, au Nord de la France, presqu'à la frontière belge, autour de la petite ville de Rethel, renommée éphémèrement Rethel-Mazarin.
En 1777, la dernière descendante directe d'Hortense Mancini, nièce du cardinal, a épousé le futur prince Honoré IV de Monaco, et le titre de duc de Mazarin est passé dans la famille Grimaldi.
C'est ce titre de création française que je continue de porter par tradition historique, mais aujourd'hui, en ce début d'automne, c'est chez vous, sous le soleil sicilien, et non dans les frimas du Nord de la France, que je préfère être pour partager ces moments de convivialité !
Je vous remercie. ».
M. Marino procède ensuite à la lecture de la délibération motivée du Conseil municipal de Mazzarino décernant la citoyenneté d'honneur à S.A.S. le Prince. ll remet au Souverain le diplôme et la médaille de la Ville avant le traditionnel échange de présents.
Le Souverain Se rend ensuite à pied dans un restaurant-pâtisserie de la ville ; l'occasion de rencontrer les habitants de Mazzarino venus nombreux Le saluer. Le Prince y profite d'une collation au cours de laquelle des spécialités locales siciliennes Lui sont proposées. Vers 15 h, le cortège officiel reprend la route pour la ville de Modica, située à 125 km de Mazzarino.
Arrivé vers 16 h 30, S.A.S. le Prince est accueilli par M. Ignizio Abbate, maire de la ville, qui Le conduit au Palazzo Santo Domenico (siège de l'administration municipale) où des élèves les attendent dans la Cour d'honneur. Après que les enfants des écoles primaires entonnent l'hymne monégasque et la fanfare municipale Civica Filarmonica Città di Modica joue l'hymne italien, le Prince est conduit dans le bureau du maire pour un échange de cadeaux.
S.A.S. le Prince et Sa délégation rejoignent ensuite la salle des délibérations municipales, où sont présents les élus et la presse locale. M. Abbate invite S.A.S. le Prince à prendre la parole, qui S'exprime en ces termes :
« Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les autorités, civiles, religieuses et militaires, chers habitants de Modica,
Je sais que le nom de Grimaldi est intimement lié à l'histoire de votre ville. Votre accueil chaleureux me touche beaucoup, car il est la marque que le temps n'efface pas ce qui a été accompli par les générations qui nous ont précédés.
De mon côté, j'essaie depuis quelques années, de restaurer les relations qui ont autrefois uni ma famille et Monaco avec des territoires qui leur ont été liés. Non pas par nostalgie du passé, mais par souhait de découvrir le patrimoine que ces temps révolus ont laissé et d'encourager les initiatives de valorisation qui peuvent avoir une belle influence sur le plan touristique, et donc économique.
C'est aussi, pour moi, des occasions de rencontres, d'échange et d'écoute, avec les élus et avec la population, en toute simplicité.
C'est dans cette perspective, d'ailleurs, qu'a été créée, il y a deux ans, une association appelée « Sites historiques Grimaldi de Monaco ».
Elle est ouverte, bien sûr, aux communes italiennes qui en remplissent les conditions historiques et qui souhaitent rejoindre ce réseau de promotion et d'amitié, avec la Principauté bien sûr, mais aussi entre les territoires qui sont dans la même situation.
À partir de l'année 2018, ces sites seront, chaque année et tour à tour, conviés à Monaco, pour faire connaître leur économie, leurs traditions et leurs pôles d'attraction, au cours de rencontres festives.
C'est pour rappeler nos liens anciens que je laisserai à votre ville, dans un instant, une statuette en bronze du premier Grimaldi monégasque, comme souvenir de mon passage et en mémoire de l'époque de nos racines communes.
Car si c'est dans la deuxième partie du XVIe siècle, qu'Agostino Grimaldi, originaire de Gênes, s'installe à Modica et y fait souche, l'ancêtre commun entre la branche souveraine monégasque et la branche de Modica est certainement Oberto Grimaldi, mort en 1252 ! Vu du XXIe siècle, il est donc presque contemporain de notre François Grimaldi, dit Malizia, qui prit possession de la forteresse génoise de Monaco en 1297, et qui est représenté sur cette statuette.
Grâce à la chaleur de votre accueil, je ne ressens nullement l'éloignement des ans qui, parfois, distend les liens de famille. Je pense que vous devez à votre préparation ancestrale du chocolat cette vigueur et cette énergie !
Je ne manquerai pas de goûter et d'apprécier sans modération, je vous l'assure, cette spécialité locale.
De même que je serai très heureux, tout à l'heure et demain, de visiter les principaux monuments de votre belle ville, notamment ceux qui font mémoire des actions des Grimaldi qui se sont succédé à Modica de 1554 à 1918\. Je sais que ces lointains cousins ont été très investis dans la vie locale, dans la bienfaisance, la science et le développement agricole.
Et vous savez à quel point tous les sujets qui touchent à l'environnement et au développement durable me sont chers, qu'ils soient d'hier ou d'aujourd'hui.
Je vous remercie de votre attention. ».
Puis, S.A.S. le Prince et Sa délégation se rendent à pied au Musée du chocolat. En chemin, le Prince Souverain n'hésite pas à saluer chaleureusement la population venue à Sa rencontre. Au musée, le Prince est accueilli par M. Innocenzo Pluchino, chocolatier. Très réputé, le chocolat de Modica repose sur un procédé de fabrication « à froid » tout à fait particulier ; le Musée du chocolat en rappelle l'histoire et donne à admirer un certain nombre de réalisations remarquables des maîtres-chocolatiers. Il présente en outre au public un certain nombre de panneaux reproduisant des documents d'archives évoquant la famille Grimaldi.
S.A.S. le Prince visite ensuite la Fondation Grimaldi située face au Musée du Chocolat. Il y est accueilli par le Professeur Giuseppe Barone, président. Cette fondation, instituée en 1912 par le testament de Giovan Pietro Grimaldi (1860-1918), physicien et recteur de l'Université de Catane, est à la fois un institut de recherche agronomique et un foyer d'activités et d'événements culturels. S.A.S. le Prince y découvre des salles présentant des documents et objets liés aux branches de Sa famille établies à Modica et dans la région. Vers 18 h, la visite de la Fondation se termine et l'ensemble de la délégation rejoint l'hôtel Modica Palace pour un moment de détente et de repos.
Vers 20 h 30, S.A.S. le Prince et les membres de Sa délégation se rendent dans la ville de Raguse, au restaurant Duomo pour un dîner offert par S.A.S. le Prince aux maires de Santa Caterina, Mazzarino et Modica, ainsi qu'aux représentants des autorités locales. Le menu est préparé par le chef étoilé Ciccio Sultano, qui propose une cuisine fondée sur la transposition dans un style contemporain des produits et saveurs traditionnelles de la cuisine sicilienne.
Le mercredi 11 octobre, vers 8 h 30, S.A.S. le Prince Se rend à la Cathédrale (Duomo) San Giorgio de Modica, accompagné de M. Abbate, pour une visite. La cathédrale, construite aux XVIIe et XVIIIe siècles, considérée comme un chef-d'œuvre de l'art baroque sicilien, est caractérisé par son plan à cinq nefs parallèles et son clocher implanté au centre de la façade. Accueilli par Mgr Corrado Lorefice, évêque de Modica, par le vicaire général de Noto, Mgr Angelo Giurdanella, ainsi que par le Père Giovanni Stracquadino, le Souverain y découvre la chapelle du Saint-Sacrement, avec sa Vierge d'Antonio Gagini, un tableau représentant Notre-Dame de l'Assomption (1610), du peintre Filippo Paladini, d'influence caravagesque, ainsi que deux objets liés à la famille Grimaldi : une grande urne reliquaire en argent, don du Baron Giovanni Grimaldi en 1643, et un ostensoir en argent du XVIIe siècle, don de la famille.
S.A.S. le Prince Se rend enfin au château de Modica, où Il coupe symboliquement un ruban pour marquer la réouverture au public du château, après vingt-deux ans de travaux. Ce château défensif, qui offre de belles perspectives sur la ville et son environnement, a été bâti essentiellement au XIIIe siècle. Dans son enceinte ont été mis au jour des vestiges archéologiques témoignant de l'occupation du site durant les périodes hellénistique et romaine. La visite se termine par un cocktail déjeunatoire offert sur une terrasse de l'édifice et offrant une vue panoramique sur toute la région.
Vers 11 h 30, S.A.S. le Prince et Sa délégation se dirigent vers l'aéroport de Comiso pour un retour vers Monaco.