Cérémonies d'Intronisation de S.A.S. le Prince Albert II et de la Fête Nationale Monégasque - Novembre 2005.
La célébration de la Fête Nationale revêtait cette année un caractère particulièrement solennel avec les cérémonies d'intronisation de S.A.S. le Prince Albert II. Pour la circonstance, les personnalités suivantes étaient présentes en Principauté :
Leurs Altesses Royales le Comte et la Comtesse de Wessex, représentaient S.M. la Reine d'Angleterre et S.A.R. le Duc d'Edimbourg ;
Son Altesse Royale le Prince Joachim de Danemark, représentait S.M. la Reine du Danemark et S.A.R le Prince Consort ;
Son Altesse Royale la Princesse Héritière Victoria de Suède, représentait LL.MM. le Roi et la Reine de Suède ;
Son Altesse Royale le Grand-Duc Héritier Guillaume de Luxembourg, représentait LL.AA.RR. le Grand-Duc Henri et la Grande-Duchesse de Luxembourg ;
Son Altesse Sérénissime le Prince Héritier Alois et Son Altesse Royale la Princesse Héritière Sophie de Liechtenstein, représentaient LL.AA.SS. le Prince Hans-Adam II et la Princesse Marie de Liechtenstein ;
Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid, représentait S.M. le Roi du Maroc et S.A.R. la Princesse Lala Selma ;
Son Altesse Royale le Prince Feisal bin Al Hussein de Jordanie, représentait S.M. le Roi Abdullah Bin Al Hussein ;
Son Excellence M. Olafur Ragnar Grimsson, Président de la République d'Islande et Mme Dorrit Moussaieff ;
Monsieur Pascal Clément, Garde des Sceaux et Ministre de la Justice de la République Française et Madame Pascal Clément, représentaient S.E.M. le Président de la République Française et Mme Jacques Chirac ;
Son Excellence M. Marcello Pera, Président du Sénat de la République Italienne, représentait S.E.M. le Président de la République Italienne et Mme Carlo Azeglio Ciampi ;
Son Excellence M. le Capitaine Régent de la République de Saint-Marin et Mme Claudio Muccioli ;
Son Excellence M. le Capitaine Régent de la République de Saint-Marin et Mme Antonello Bacciocchi ;
Son Excellence Monseigneur Fortunato Baldelli, Nonce Apostolique en France, représentait Sa Sainteté le Pape Benoît XVI ;
Son Excellence M. George Iacovou, Ministre des Affaires Etrangères de la République de Chypre, représentait S.E.M. le Président de la République de Chypre et Mme Tanos Papadopoulos ;
Son Excellence M. Albert Pintat, Chef du Gouvernement de la Principauté d'Andorre et Mme Carmen Rossell, représentaient S.Exc. Mgr. Joan Enric Vives Sicilia, Co-Prince d'Andorre ;
Son Excellence M. Christiaan Kröner, Ambassadeur des Pays-Bas à Paris, représentait S.M. la Reine Béatrix des Pays-Bas.
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Pour les membres de la Famille Princière, les manifestations officielles débutaient dans la matinée du mardi 15 novembre : LL.AA.SS. le Prince Albert et la Princesse Stéphanie se rendaient au siège de la Croix-Rouge Monégasque pour offrir un colis aux personnes soutenues par cette organisation. En fin d'après-midi, le Prince, en présence de la Princesse Stéphanie, offrait une réception aux personnels en activité ou retraité du Palais Princier.
Mercredi 16 novembre, en milieu de matinée, dans la Salle du Trône du Palais Princier, S.A.S. le Prince remettait les médailles des Donneurs de Sang, en présence de M. le Consul Général de France, M. le Consul Général d'Italie, M. le Directeur de la Sûreté Publique, M. le Directeur du Centre de Transfusion Sanguine, M. le Colonel Yannick Bersihand, M. le Lieutenant-colonel Luc Fringant, Mme Croesi, Mme Boggiano, Présidente de l'Amicale des Donneurs de Sang, et les membres de l'Amicale et du Comité de la Croix-Rouge Monégasque.
Le Prince déclarait :
" Mesdames, Messieurs,
Si la Fête Nationale de Notre Principauté rappelle à chacun de nous la force et la valeur des sentiments qui nous animent, c'est aussi l'occasion toujours agréable pour Moi, de remercier plus particulièrement ceux qui ne cessent de penser aux souffrances et à la vie des autres.
En tant que Président de la Croix-Rouge Monégasque, je suis plus que sensible aux gestes, à l'action que vous accomplissez, les articulant sur le respect de la vie et le désir de la préserver. En donnant votre sang, avec une générosité désintéressée et régulière, une discrétion constante et courageuse, vous donnez un peu de votre vie ; dans cet échange inestimable avec un inconnu affaibli, malade ou blessé, vous affirmez votre foi en un idéal humanitaire, où les capacités physiques sont au service d'une volonté et d'une solidarité invincibles.
Ces principes auxquels le Prince Rainier III, Mon Père, Président d'Honneur de la Croix-Rouge Monégasque, était si attaché, nous les évoquons, cette année, parmi nos souvenirs, avec une immense émotion, et je vous remercie de les respecter toujours.
Je vous félicite de servir d'exemple noble et réconfortant, malgré toutes les difficultés d'une époque où les violences aveugles ensanglantent le monde et réclament sans cesse - quel paradoxe ! - le don du sang. Je vous félicite de souligner ainsi la responsabilité aussi immense que nous avons chacun vis-à-vis des autres.
Au moment où je vais vous remettre la décoration que vous avez méritée, laissez-Moi vous redire Ma confiance et Mes vifs sentiments de gratitude ".
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Dans le Salon Bleu, S.A.S. le Prince procédait ensuite à la remise des Médailles de la Reconnaissance de la Croix-Rouge Monégasque. A cette occasion, Il déclarait :
" Mesdames, Messieurs,
La Fête Nationale de la Principauté appelle toujours en nos coeurs, fierté et joie, sentiments qui traduisent l'attachement sincère qui nous unit les uns aux autres.
Cette année, chaque moment sera empreint d'une émotion plus profonde, née des souvenirs que le Prince Rainier III, Mon Père, Président d'Honneur de la Croix-Rouge Monégasque, a laissés si précieux et si chers à tous.
L'esprit et la dynamique qui dirigent notre action humanitaire se sont, depuis toujours, fondés sur les nobles principes auxquels Il tenait tant, et je suis particulièrement heureux de vous remercier aujourd'hui encore, en tant que Président de la Croix-Rouge Monégasque, d'agir en ce sens. Vous êtes sans cesse au contact de la souffrance, de la détresse ou de la solitude, vous êtes de plus en plus confrontés aux difficultés d'une époque chaotique, violente, bouleversée par les catastrophes naturelles ou les drames humains et vous demeurez toujours, bénévoles inlassables, disponibles et présents, attentifs et efficaces, donnant de votre temps comme de vos forces, avec une discrétion souriante et réconfortante, que je tiens à souligner plus que jamais.
Un sage hindou affirmait que " l'amour est la seule réponse à la haine " ... aimer les autres, se dévouer, écouter, aider constamment, c'est votre réponse, votre victoire, même si souvent - et j'en suis pleinement conscient - le combat est inégal !
Les mots sont pauvres parfois, mais avec infiniment de sincérité, je vous adresse Mes félicitations les plus chaleureuses, et vous assure de Ma profonde gratitude, fier et heureux de partager avec vous l'idéal humaniste que la Croix-Rouge Monégasque s'efforce de défendre.
Je vais maintenant vous remettre les distinctions que vous avez ainsi méritées, signe de mes encouragements et de Ma reconnaissance et de celle de la Croix-Rouge Monégasque toute entière ".
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Dans l'après-midi, au Ministère d'Etat, S.A.S. le Prince Albert recevait de S.E.M. Jean-Paul Proust, Ministre d'Etat, la plaque en vermeil et la médaille d'or de l'Education Physique, de la Jeunesse et des Sports, pour Son dévouement à la cause du sport. Le Prince remettait ensuite les médailles de l'Education Physique et des Sports aux dirigeants et aux athlètes qui se sont particulièrement illustrés tout au long de l'année.
En fin d'après-midi, S.A.S le Prince, entouré de S.A.R. la Princesse de Hanovre et S.A.S. la Princesse Stéphanie, recevait au Palais Princier, l'ensemble des représentants du corps diplomatique.
Pour la circonstance, le Prince S'exprimait en ces termes :
" Messieurs les Ambassadeurs, Messieurs les Consuls Généraux, Mesdames et Messieurs les Consuls honoraires,
J'ai tenu à vous rassembler ce soir autour de Ma Famille et de Moi-même afin qu'à l'occasion de Mon Intronisation, le corps diplomatique et le corps consulaire établi à Monaco se retrouvent dans le cadre d'une réception qui leur soit spécifique.
Je suis heureux, en premier lieu, d'accueillir ici les Ambassadeurs de la Principauté auprès de grandes Nations ou d'organismes internationaux.
Je sais pouvoir compter sur chacun d'entre vous pour porter témoignage aux pays ou entités auprès desquels vous êtes accrédités des réalités monégasques telles qu'elles sont et non telles qu'elles sont trop souvent véhiculées. Notre Pays demeure encore mal connu, même à proximité. Il vous appartient d'en révéler inlassablement le vrai visage, les énergies qui s'y mobilisent, tout le travail qui s'y accomplit, à quelque niveau et dans quelque domaine que ce soit.
J'attends aussi de vous qu'à intervalles réguliers, vous Me fassiez rapport des activités de vos Ambassades. J'attache en effet un grand prix à ce que notre représentation à l'étranger reflète le dynamisme de la Principauté et l'attention qu'elle porte à la vie du monde.
Mes souhaits de bienvenue vont également ce soir à MM. les Consuls Généraux de France et d'Italie, respectivement doyen et vice-doyen de Notre corps consulaire.
Je me suis tout récemment rendu en visite auprès des plus hautes Autorités de la République Française et je ferai de même prochainement auprès de celles de la République Italienne.
L'accomplissement d'une nouvelle et importante étape du resserrement des liens franco-monégasques, le 8 novembre dernier, à Paris, est pour Moi, au début de Mon Règne, un profond motif de satisfaction.
Je n'ai pas besoin de rappeler ici combien je suis en outre attaché à ce que la communauté française de Monaco puisse continuer à s'y épanouir, dans sa diversité.
Je me réjouis aussi de la perspective de faire au mois de décembre à Rome un point d'étape fructueux sur les sujets d'intérêt commun entre Monaco et l'Italie.
Je ferai une place particulière à Ma visite au Saint-Siège avec lequel nous entretenons des liens civils et religieux qui fondent même notre religion d'Etat.
Enfin, il M'est agréable de réunir ce soir les très nombreux Consuls de pays étrangers dans la Principauté.
Vous représentez à Monaco une mosaïque de pays très divers tant par leur situation géographique que par leur histoire ou leur organisation.
Vos activités consulaires ici attestent cependant que la Principauté est largement ouverte sur le monde, désireuse de parfaire sa connaissance des autres pays et disposée à établir avec eux des relations et contacts qui, pour concerner des domaines particuliers, n'en sont pas moins porteurs d'opportunités prometteuses.
Je vous remercie tous et toutes de l'action que vous déployez, à l'étranger pour les uns, sur le territoire monégasque pour les autres, afin que Notre Pays soit perçu à travers le monde tel qu'il est : une Nation, certes de superficie modeste, mais résolue à s'adapter en permanence comme elle le fait depuis toujours, sans renier pour autant ses spécificités, garantes de Sa pérennité.
Je vous remercie ".
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Jeudi 17 novembre, vers 10 h 30, dans la Salle du Trône débutait la cérémonie " d'Hommage des Grands Corps de l'Etat à S.A.S. le Prince Souverain " en présence de LL.AA.RR. le Prince et la Princesse de Hanovre, S.A.S. la Princesse Stéphanie, S.A.S. la Princesse Antoinette, la Baronne Elizabeth-Ann de Massy, ainsi que des représentants des Corps Constitués de la Principauté.
Vers 10 h 30, S.A.S. le Prince Souverain entrait dans la Salle du Trône par le Salon Matignon, annoncé par le Colonel Serge Lamblin, Chambellan. L'assemblée était debout. S.A.S. le Prince était conduit à Son trône. Aussitôt une version symphonique de l'Hymne National était interprétée. Après que S.A.S. le Prince ait pris place sur le Trône, l'Assemblée s'asseyait.
Pour la cérémonie de présentation à S.A.S. le Prince des Ordres de St Charles et de Grimaldi, S.E.M. René NOVELLA, Secrétaire d'Etat, s'avançait vers le pupitre et prononçait ces quelques mots :
" Monseigneur,
L'ordonnance souveraine du Prince Charles III en date du 15 mars 1858, instituant l'Ordre de Saint-Charles, ordonnance amendée par les Princes Albert 1er, Louis II et Rainier III et l'ordonnance souveraine du Prince Rainier III, en date du 18 novembre 1954, instituant l'Ordre des Grimaldi, disposent, chacune, en son article 1er, que le Prince Souverain est le Grand-Maître de l'Ordre Honorifique concerné.
S.E.M. Raoul Biancheri, Ministre Plénipotentiaire, Chancelier des Ordres Princiers, a l'honneur de présenter à Votre Altesse, au moment de Son Intronisation, les colliers de l'Ordre de Saint-Charles et de l'Ordre de Grimaldi ".
M. Raoul Biancheri se levait à son tour. De part et d'autre du Trône, le Lt Colonel Bruno Philipponnat et le Lt Colonel Luc Fringant, Aides de Camp, présentaient dans leurs écrins les Colliers de Grand-Maître de l'Ordre de Saint Charles et de l'Ordre de Grimaldi. M. Raoul Biancheri passait le Collier de Saint Charles autour du cou de Son Altesse Sérénissime.
Après que S.A.S. le Prince Se soit assis, S.E.M. René NOVELLA prononçait le discours suivant :
" Monseigneur,
Sous les fresques de l'artiste génois Orazio Ferrari ; devant l'écu fuselé d'argent et de gueules, non encore entouré du Collier de l'Ordre de Saint-Charles, avec un seul des Frères mineurs, chevelus, barbus et chaussés, levant son épée, l'autre la tenant au repos, Votre Altesse a pris place sur le Trône des Grimaldi, pour recevoir l'hommage des Grands Corps de l'Etat.
Autrefois, cette cérémonie d'intronisation réunissait, dans la plus grande salle du Palais, les notables de la Cité et tous les chefs de foyer du Rocher.
Cette assemblée constituait " l'Université de Monaco ". A cette occasion, les chefs de foyer juraient, sur les Evangiles, leur inviolable fidélité au Prince, comme l'avaient fait, pour la première fois, le 16 mars 1458, leurs ancêtres, lorsque Lambert Grimaldi, co-seigneur de Menton et futur époux de Claudine héritière du Trône, fut reconnu Seigneur de Monaco.
Le Prince jurait, à Son tour, sur les Evangiles, de maintenir Ses sujets en paix, de leur administrer une justice parfaite, de conserver leurs franchises, libertés, immunités et coutumes et de les protéger contre leurs ennemis.
Longtemps, les chefs de foyer monégasques ont été peu nombreux. Ils étaient 110, à l'Avènement du Prince Antoine 1er, 239, pour celui de la Princesse Louise-Hippolyte.
Plus tard, en raison de l'augmentation de la population, la prestation de serment avait lieu dans la Cour d'Honneur du Palais.
Aujourd'hui, l'évolution démographique n'autorise plus pareils rassemblements.
Monseigneur,
Pour perpétuer symboliquement cet usage ancestral, les personnels de la Maison Souveraine participent à ce moment traditionnel de notre vie nationale, en confirmant le serment de fidélité et de loyauté qu'ils ont prêté solennellement au Prince Souverain, avant leur prise de fonctions, dans la voie magnifiquement tracée par leurs prédécesseurs conformément aux prescriptions de l'ordonnance souveraine du 30 mars 1865 sur le statut des fonctionnaires.
Au seuil d'un Règne qu'ils souhaitent long et heureux, ils proclament leur indéfectible attachement à la Personne de Votre Altesse et à tous les Membres de la Famille Souveraine.
Ils forment des voeux pour la prospérité de Monaco dans l'union du Prince Souverain et du peuple monégasque ".
Alors que le Secrétaire d'Etat regagnait sa place, M. Alain Guillou, Président du Conseil d'Etat, Directeur des Services Judiciaires, s'avançait vers le pupitre où il prononçait le discours suivant :
" Monseigneur,
En ce jour de célébration solennelle de Votre Intronisation, devant Vous et devant ce trône où Vous avez pris place, j'ai l'immense honneur de m'adresser à Vous pour Vous dire en mon nom personnel et au nom de toute la Compagnie Judiciaire, l'indéfectible fidélité des magistrats, personnels et auxiliaires de justice, au serment par lequel chacun d'entre nous s'est lié à Vous.
La Justice monégasque est celle du Souverain et de la loi.
L'article 2 de la Constitution proclame que " la Principauté est un Etat de droit attaché au respect des libertés et des droits fondamentaux. " Le texte suprême précise, ensuite, que " le pouvoir judiciaire appartient au Prince Qui, par la Constitution en délègue le plein exercice aux Cours et Tribunaux.
Les tribunaux rendent la Justice au nom du Prince.
L'indépendance des Juges est garantie... "
Incarnation de la Souveraineté de l'Etat, le Prince détient donc à ce titre le pouvoir judiciaire. Parce que le pouvoir de justice Vous appartient en droit, Monseigneur, même si l'exercice en revient aux Cours et Tribunaux, auxquels Vous en avez délégué le plein exercice, la Justice ne peut être rendue qu'en Votre nom et dans l'indépendance dont Vous êtes le garant.
L'histoire de la Principauté porte les témoignages de l'action constante et patiente des Princes de Monaco dans la construction résolue de l'Etat de droit et d'une justice moderne et efficace.
Le 3 octobre dernier, jour de Rentrée Solennelle des Cours et Tribunaux de la Principauté, première Rentrée Solennelle de Votre règne, Vous avez tenu, Monseigneur, à être présent parmi celles et ceux qui servent la Justice.
L'oeuvre de Votre vénéré Père, le Prince Rainier III, infatigable bâtisseur du Droit, a été rappelée avec émotion.
Dans Votre présence à nos côtés, nous avons vu, Monseigneur, l'éclatant témoignage de Votre attachement personnel à l'oeuvre de Justice mais aussi un formidable encouragement pour chacun d'entre nous, attaché, quelle que soit sa position, à remplir au mieux sa mission.
Les magistrats au service de la Justice monégasque sont conscients qu'ils tiennent leur légitimité de la confiance que leur accorde individuellement le Prince. Aussi, puis-je témoigner que chacun d'eux, Monseigneur, connaît parfaitement ses devoirs.
Tous participent avec ferveur, détermination et impartialité à la construction permanente, entreprise sous Votre Autorité, d'une Justice ancrée dans les défis du siècle et soucieuse des attentes des justiciables.
Tous répondront aux nouvelles exigences posées par les engagements internationaux de la Principauté.
Tous s'engagent avec enthousiasme à servir les idéaux qui sont Vôtres et que Vous avez solennellement rappelés le 12 juillet dernier devant la Famille monégasque rassemblée ".
Enfin, S.E.M. Jean-Paul Proust, Ministre d'Etat, prononçait son discours :
" Monseigneur,
C'est pour moi un immense honneur de m'adresser à Vous pour Vous dire en mon nom personnel, au nom du Gouvernement Princier et au nom de tous les fonctionnaires de Vos administrations, notre indéfectible fidélité.
Tous nous avons prêté serment au Prince et aujourd'hui, en cette semaine de Votre Intronisation et de la Fête Nationale, nous tenons à Vous redire notre fidélité à notre serment.
Monseigneur, Votre Gouvernement tient aussi à Vous dire sa fierté d'oeuvrer sous Votre autorité pour porter les valeurs essentielles que Vous nous avez rappelées dans Votre discours d'Avènement. Ces valeurs fondamentales héritées, comme Vous le rappelez, de la Grèce, de Rome et de la Chrétienté, nous sommes fiers d'en être les serviteurs pour faire, sous Votre Règne, de Monaco un pays modèle, prospère mais respectueux de l'éthique, modèle aussi pour son respect de la nature, pour sa créativité et pour son intelligence.
Vous nous avez rappelé Votre volonté que la Principauté soit un pays producteur de modèles : modèle de vie, modèle de développement, modèle de bien-être, modèle de paix et d'ouverture sur le monde au service de l'humanité.
Monseigneur, en ce moment solennel, je tiens à Vous dire que le Gouvernement Princier, le Corps Diplomatique et toute l'Administration ont entendu Votre appel, écouté avec enthousiasme Vos orientations. Chacun de nous et quelle que soient les fonctions que nous occupons, nous ressentons l'ardente obligation de répondre à Votre appel et de mettre en oeuvre ici, en Principauté et partout dans le monde, ces valeurs fondamentales. Personne mieux que Vous, héritier d'une Dynastie qui a participé à sept siècles d'histoire n'est mieux placé pour transmettre ces messages.
Monseigneur, je tiens aussi à dire que Votre administration est une administration de qualité et que tous vos fonctionnaires déploient beaucoup d'énergie et de compétence pour Vous servir et décliner Vos actions.
Peu après Votre prise de fonction, c'était le 29 juin dernier, Vous avez tenu personnellement à venir les saluer dans les bureaux des différents Départements ministériels.
Tous ont été particulièrement sensibles au geste de leur Prince Souverain. En leur nom, je tiens à Vous remercier de cette reconnaissance de leur travail. A leur dévouement, à leur ardeur pour mettre en oeuvre Vos orientations s'ajoutent, je peux Vous le dire, un très grand attachement à la personne du Prince Souverain.
Monseigneur, en ce jour, je tiens aussi au nom de tous à formuler un souhait : celui d'un long règne qui Vous permette, avec le concours de nous tous et aussi le concours de toute la population de la Principauté, de voir rayonner ici et dans le monde ces valeurs fondamentales dont Vous êtes le porteur ".
S.A.S. le Prince S'adressait ensuite à l'Assemblée en ces termes :
" Monsieur le Secrétaire d'Etat, Monsieur le Ministre d'Etat, Monsieur le Directeur des Services Judiciaires,
Vos hommages me touchent profondément et je tiens à vous exprimer Mes sincères remerciements.
C'est en effet pour Moi une grande émotion de recevoir en cette salle du trône l'hommage solennel des grands corps de l'Etat qui marque l'ouverture des cérémonies de Mon Intronisation dans le cadre de la célébration de la Fête Nationale.
Monsieur le Secrétaire d'Etat, au nom de la Maison Souveraine, Monsieur le Directeur des Services Judiciaires, au nom de tous les membres du corps judiciaire,
Monsieur le Ministre d'Etat, en celui de Mon Gouvernement et de l'ensemble de l'Administration, vous venez de confirmer l'engagement de fidélité à Ma Personne, à Ma Famille et à nos Institutions, de chacun des serviteurs de l'Etat.
En recevant cet engagement, j'en donne acte à vous-même et à chacune des personnes que vous représentez ici.
Monsieur le Secrétaire d'Etat, par votre voix, c'est l'ensemble de Ma Maison qui vient de s'exprimer : membres du Cabinet, du Service d'Honneur et du personnel du Palais.
Entrer au service du Prince requiert, vous le savez, un engagement total, une loyauté absolue. Je mesure bien l'exigence que cela représente et les qualités qu'il faut démontrer. Chacun consent librement à servir ici mais respecter ensuite les principes de cet engagement devient un devoir impérieux.
Je sais pouvoir compter sur la disponibilité sans faille de tous ceux qui oeuvrent en ce Palais.
Auprès de Moi, j'ai souhaité constituer un Cabinet doté de toutes les compétences et tourné vers l'avenir.
Monsieur Jean-Luc Allavena, vous savez que la fonction de Directeur de ce Cabinet que vous avez acceptée est une très importante responsabilité. Je connais vos qualités, votre détermination et votre ardeur au travail que vous mettrez au service de l'ambitieux programme que j'ai souhaité pour Notre Pays.
Monsieur le Directeur des Services Judiciaires, vous vous êtes exprimé au nom de l'ensemble des personnels de vos services.
Comme vous l'avez souligné, lors de l'audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux à laquelle j'ai assisté le 3 octobre dernier, il a été rappelé que la justice est rendue à Monaco au nom du Prince. C'est dire que le bon fonctionnement de cette justice exercée par les cours et tribunaux Me concerne au plus haut point.
De l'indépendance de la justice je suis garant auprès des justiciables et j'ai confiance en la rigueur morale et l'impartialité du corps judiciaire tout entier, à l'écart des influences et des tentations médiatiques.
Je ne doute pas que les magistrats de la Principauté et le personnel du Greffe Général auront à coeur de continuer à oeuvrer au quotidien à la qualité de la justice monégasque dans la discrétion et l'efficacité.
Monsieur le Ministre d'Etat, à travers vous, c'est l'ensemble du Gouvernement, mais aussi des fonctionnaires et agents de l'Etat et de la Commune qui a pris la parole.
En vertu de l'article 43 de la Constitution, " le Gouvernement est exercé, sous la haute autorité du Prince, par un Ministre d'Etat, assisté d'un Conseil de Gouvernement " : vous agirez bien entendu dans ce cadre.
Le jour de Mon Avènement, j'ai tracé devant les Monégasques les grands axes de Mon action, qui s'inscrivent dans la durée. Il appartient au Gouvernement, muni de cette " feuille de route ", de Me soumettre les propositions de nature à répondre à tous Nos objectifs.
Ce Gouvernement, que je viens d'élargir par la nomination d'un Conseiller pour les Relations Extérieures dans le cadre des nouvelles Conventions franco-monégasques, dispose des moyens pour faire face à sa mission et aboutir à des résultats tangibles. Cela requiert de votre part énergie, fermeté et ouverture.
Je souhaite rappeler ici l'importance que j'attache à la qualité de Notre Administration dont le premier devoir est de se placer au service du public sans jamais perdre de vue la défense des intérêts de l'Etat.
Monaco a la chance unique d'être un petit pays, à dimension humaine. Notre Administration doit tirer profit de cet atout. La proximité doit permettre une instruction plus rapide des dossiers et des contacts plus personnalisés avec les Monégasques et les résidents.
En conclusion, je veux rappeler le fondement de Nos Institutions, inscrit à l'article 2 de Notre Constitution : " le principe du Gouvernement est la monarchie héréditaire et constitutionnelle. La Principauté est un Etat de droit attaché au respect des libertés et droits fondamentaux ".
J'ai longuement évoqué la loyauté, l'indépendance et le professionnalisme que j'attends de vous.
Souvenez-vous toujours que nous n'aurons réellement réussi que lorsque nous pourrons dire comme un sage venu d'Asie : " J'ai fait ce que j'avais à faire, j'ai reçu ce que j'avais à recevoir, j'ai donné ce que j'avais à donner ".
Aujourd'hui, la Principauté de Monaco est un Etat indépendant et réellement souverain. Nous pouvons donc bâtir avec confiance notre avenir et nous engager dans des voies ambitieuses : Ma détermination est totale.
Enfin, vous avez exprimé vos engagements à Mon égard, je veux vous confirmer le Mien : J'agirai toujours dans le respect absolu de Notre Constitution et de Nos lois.
Je vous remercie ".
A l'issue, l'Assemblée, debout, acclamait longuement S.A.S. le Prince, Qui était félicité par chacun des Membres de la Famille Princière, puis par les Hautes Autorités.
Cette cérémonie était suivie d'un déjeuner dans la Grande Salle à manger du Palais Princier.
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En milieu d'après-midi, dans le Salon Bleu, S.A.S. le Prince remettait à S.A.R. la Princesse de Hanovre les insignes de Commandeur du Mérite Culturel et déclarait :
" Mesdames, Messieurs,
Cette Fête Nationale Me donne l'heureuse opportunité, au travers de la remise des distinctions du Mérite Culturel, de saluer le talent de personnalités dont la contribution à la vie culturelle de Notre Pays nous est extrêmement précieuse.
Le renom culturel de la Principauté constitue en effet l'une des composantes essentielles de son prestige.
Issus de cultures souvent différentes, de pays divers, chacune et chacun d'entre vous, dans sa spécialité ou son domaine de prédilection, apporte, à un titre ou à un autre, sa pierre à l'édification de la politique culturelle dont notre Pays, légitimement, s'enorgueillit.
Soyez assurés, aujourd'hui, de Ma profonde reconnaissance pour la part que vous y prenez, avec compétence et détermination, et pour l'apport de la richesse de votre expérience
C'est avec émotion que j'ouvre cette cérémonie de remise du Mérite Culturel en décernant à Son Altesse Royale la Princesse de Hanovre, Ma Soeur, le Grade de Commandeur dans le Mérite Culturel.
La Princesse Caroline porte aux Arts, à la Danse, à la Musique, aux Lettres, un attachement passionné auquel je suis heureux et fier de rendre hommage aujourd'hui par la remise de cette distinction.
Je La remercie de tout coeur de l'action précieuse qu'Elle déploie sans relâche dans le domaine culturel et des conseils toujours avisés qu'Elle prodigue pour que soit sans cesse rehaussée la renommée culturelle de la Principauté.
Je voeus remercie ".
Le Prince procédait ensuite à la remise des insignes dans l'Ordre du Mérite Culturel.
En fin d'après-midi dans la Salle du Trône, S.A.S. le Prince remettait à S.A.S. la Princesse Stéphanie les insignes de Grand-Croix de l'Ordre de Grimaldi, pour Son engagement dans les domaines humanitaires, notamment pour Son action dans la lutte contre le SIDA, et artistiques, pour Son soutien des Arts de la piste au travers du Festival International du Cirque de Monte-Carlo, créé par le Prince Rainier III, dont la trentième édition se déroulera en janvier 2006.
Avant de procéder aux remises de distinctions dans l'Ordre de Saint-Charles et l'Ordre de Grimaldi, en présence de S.E. M le Ministre d'Etat, de Membres du Gouvernement et du Cabinet Princier, S.A.S. le Prince déclarait :
" Chers Amis, Chers Compatriotes,
Cette cérémonie traditionnelle revêt pour Moi aujourd'hui un caractère tout particulier.
En effet, par deux fois déjà au cours de ces dernières années, j'avais reçu délégation de Mon Père, le Prince Rainier, pour la présider parce que Son état de santé L'en empêchait. Aujourd'hui Il n'est plus.
Mais Il est encore très présent pour les attributions des distinctions honorifiques que je vais vous remettre dans quelques instants car elles récompensent ceux qui à Ses côtés, sous Sa Haute Autorité, ont contribué au développement du Pays dans les domaines les plus divers de leurs activités, de leur compétence ou de leur art.
Voyez donc, dans Mes propos, l'évocation de Son souvenir, l'expression des sentiments de reconnaissance auxquels je M'associe pleinement.
Je vous adresse tous Mes remerciements pour votre attachement à Ma Famille et à Notre Pays ainsi que pour votre inlassable action pour contribuer au rayonnement de Monaco.
Je présente donc à l'ensemble de la promotion 2005 Mes félicitations les plus vives et lui demande de bien mesurer la signification de cette cérémonie qui doit incarner les valeurs d'éthique, de travail et de compétence que je souhaite promouvoir dans Notre Pays.
Je ne reviendrai pas sur les orientations que j'ai exposées lors de Mon discours d'avènement du 12 juillet. Néanmoins, je veux dire à ceux et à celles qui sont distingués aujourd'hui que je compte sur leur implication totale dans l'avenir pour poursuivre leur mission et contribuer au développement de Monaco car il ne faut jamais cesser notre effort.
J'espère aussi que dans les prochaines années je distinguerai de nombreuses autres personnalités qui se seront engagées pour M'aider dans Mon action.
En ce jour, nous avons célébré Mon Intronisation, j'encourage chacun et chacune à voir grand, à se dépasser et à s'engager sans retenue pour servir Notre Pays, et donner pleinement leur sens aux distinctions qui nous réunissent ce soir.
Je vous remercie ".
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Vendredi 18 novembre en fin de matinée, S.A.S. le Prince, en présence des Membres de la Famille Princière remettait dans la Cour d'Honneur du Palais Princier les médailles d'Honneur au personnel du Palais et les médailles Commémoratives au personnel du Palais en tenue.
En début d'après-midi au Foyer Rainier III, S.A.S. la Princesse Stéphanie, accompagnée de M. Raymond Biancheri, remettait aux Aînés monégasques des colis et friandises.
Dans la soirée, S.A.S. le Prince, entouré des Membres de la Famille Princière, conviait les délégations présentes en Principauté à une réception au " Grill " de l'Hôtel de Paris. Avant le dîner chacun pouvait suivre, de la terrasse dominant le port, le spectacle pyro-mélodique et l'embrasement du Rocher.
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Samedi 19 novembre vers 10 h 00, S.A.S. le Prince et les Membres de la Famille Princière quittaient le Palais pour rejoindre la Cathédrale où avaient pris place les Délégations étrangères ainsi que les Hauts responsables et Personnalités de la Principauté pour assister à la Messe d'Action de Grâce suivie du Te Deum, célébrée par S. Exc. Mgr Bernard Barsi, Archevêque de Monaco, en présence de S. Exc. Mgr Fortunato Baldelli, Nonce apostolique en France, représentant Sa Sainteté le Pape Benoît XVI.
Pour la circonstance, la nef avait été décorée par le Garden Club, avec 6.000 lys et roses, tandis qu'étaient tendus les dais blancs brodés du monogramme princier, un double " A " entrelacé.
Dans son Homélie, Monseigneur Barsi déclarait :
" Le 12 juillet dernier, pour la célébration de l'Avènement de S.A.S. le Prince Albert II, en cette cathédrale qui a connu les joies et les peines de la Principauté, au milieu de la communauté des monégasques rassemblés dans l'unité, nous avons imploré la bénédiction de Dieu sur notre nouveau Souverain. Nous avons évoqué cette spécificité de notre pays où nous considérons le Prince comme le Chef de la famille.
La Parole de Dieu qui vient d'être proclamée nous invite à prolonger cette méditation sur le rôle du roi, du chef de l'Etat, appelé à servir ses frères et pour lequel nous croyants, sommes invités à prier.
Les livres bibliques, lorsque nous les parcourons, mettent en avant quelques figures exemplaires de rois et de princes. David et Salomon sont les nobles représentants de ces hommes que Dieu établit et consacre, par l'onction, pour gouverner son peuple. Les rois de la Bible tiennent en effet leur autorité de Dieu. Aussi tout au long de leur vie, ils devront marcher en présence de leur Seigneur. Ces rois conduisent leurs armées à la victoire sur les ennemis, veillent à faire régner le droit et la justice et apportent la prospérité à leur nation.
Pour permettre au roi de réussir sa mission, Dieu s'engage en faveur de celui qu'il a choisi, il noue une alliance avec lui, il lui donne son Esprit. Il fait la promesse à David de lui donner un successeur pris dans sa descendance en lui déclarant : " je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils ... mon amour ne lui sera jamais retiré " (2 Sam 7, 14).
Fort de cette protection divine, le roi s'oblige à servir la loi de Dieu et à servir ses sujets, principalement les plus faibles d'entre eux, les pauvres, les veuves et les orphelins.
Au tout début de son règne, conscient de la lourdeur de sa mission royale et de ses faiblesses personnelles, Salomon demande à Dieu de lui accorder " le discernement, l'art d'être attentif et de gouverner ". En réponse à cette vraie prière, Dieu octroie à son fidèle serviteur, un coeur intelligent et sage, la richesse et la gloire. La renommée de Salomon a alors surpassé tout ce que l'on pouvait imaginer. Des rois et des reines fameux comme la reine de Saba se sont déplacés jusqu'à Jérusalem pour voir de leurs yeux, la sagesse et la magnificence de ce souverain que Dieu, dans son amour, avait placé à la tête d'Israël.
Jésus, vrai Dieu et vrai homme, lors de son procès devant Pilate rappelle au gouverneur romain mais en définitive à chacun d'entre nous, que tout pouvoir vient d'en haut (cf. Jn 19,11). Jésus se présente Lui-même comme le Roi-Messie, descendant de David. Un roi certes, mais un roi d'amour. Il nous invite à le prendre pour modèle lorsqu'il nous dit dans l'évangile : " celui qui commande doit prendre la place de celui qui sert" (Lc 22,26) et encore : " le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude " (Mt 20,28).
Actuellement, le rôle d'un chef d'Etat demeure sur bien des points comparables à celui des hommes de la Bible. Le chef d'Etat est la clef de voûte de la nation, il est le garant de l'unité et il travaille au service du bien commun. En gérant les affaires publiques, il protège et confirme les droits inviolables de la personne humaine, il défend la liberté de son peuple, il assure la paix sociale et le progrès de tous. Il exerce son activité dans un esprit de service et de solidarité pour le bien de tous et de chacun.
Notre monde est complexe et pluraliste, les discours les plus divers se multiplient et laissent perplexes quant à la possibilité de trouver la vérité. Nos sociétés doutent d'elles-mêmes et de leurs valeurs. Parfois, elles ont peur d'affronter l'avenir. Dans cet univers désormais mondialisé qui engendre toutes sortes de conflits d'intérêts, la charge de diriger un pays est encore plus lourde que dans le passé. Un chef d'Etat est confronté à des choix politiques, moraux et économiques terriblement difficiles. Il est appelé, sans compromission, à faire des compromis. Il doit résister à la " pensée dominante " que l'on nomme aujourd'hui le " politiquement correct ".
Pour s'acquitter de sa mission, un chef d'Etat a besoin de la participation la plus large de ceux qu'il est appelé à gouverner. Pour nous, croyants, nous sommes persuadés qu'il a tout autant besoin de l'assistance de l'Esprit de Dieu afin de discerner ce qui est juste et bon pour les hommes.
Le jour de l'Avènement du Prince Albert, dans mon homélie, j'avais évoqué un extrait de la première lettre de St Paul à Timothée. Je cite à nouveau ces paroles qui donnent sens à notre célébration : " j'insiste pour qu'on fasse des prières de demande, d'intercession et d'action de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d'Etat et
Frères et soeurs, en ce jour de joie et d'allégresse, rendons grâce à Dieu de nous avoir donné le Prince Albert II comme Souverain. Dans sa providence bienveillante, Dieu L'a appelé, par vocation, à exercer la charge suprême de la Principauté de Monaco. Auprès de Son Père, le grand et vénéré Prince Rainier III, Il a acquis la compétence pour accomplir les fonctions qui sont désormais les Siennes.
Nous prions Dieu d'accorder à notre Prince Souverain la lumière de Son Esprit de vérité pour exercer avec délicatesse et détermination Sa haute et noble mission. Qu'Il trouve paix et joie dans le service de Ses frères. Qu'au terme d'un règne que nous souhaitons le plus long possible, le Seigneur puisse Lui dire un jour : " tout ce que tu as fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que tu l'as fait, entre dans la joie et la gloire de ton maître ".
En ce jour de Fête Nationale et de l'intronisation de S.A.S. le Prince Albert II, renouvelons notre adhésion à Sa Personne et notre engagement à participer toujours plus activement à la vie et au développement de notre pays. Le 12 juillet dernier, dans un discours fondateur, le Prince a tracé les voies d'un avenir ambitieux pour la Principauté. De cet important discours, j'extrais cette phrase : " J'ai donc la conviction que Monaco peut devenir à sa manière une grande puissance, une combinaison entre une vision du monde tournée vers le progrès et le bien-être et la mise en oeuvre d'activités de protection de l'environnement, de lutte pour la paix, de respect de la justice, de développement durable, de la défense des défavorisés, de la mise en oeuvre d'actions pour un monde plus juste, plus harmonieux ".
La Principauté, avec ses richesses humaines, intellectuelles et matérielles, avec son attachement à sa foi catholique et ses valeurs morales, avec l'implication de tous les monégasques, des enfants du pays et des résidents comme de ceux qui viennent travailler à Monaco, réussira dans la réalisation de ce grand projet, nous en sommes certains.
Chers amis, regardons vers le futur avec confiance. Dans notre foi, nous avons la certitude que Jésus-Christ est le Seigneur de l'histoire, il nous guide et nous conduit sur les chemins du bonheur. Il nous appelle, dans l'amour, à construire une cité des hommes toujours plus fraternelle. Par son Evangile de vie, il éclaire notre route.
Il y a quelques jours, le 15 novembre, l'Eglise universelle a célébré la fête de Saint Albert le Grand, religieux-dominicain qui vécut au début du XIIIe siècle. Professeur de théologie à Cologne en Allemagne et à Paris, il eut saint Thomas d'Aquin comme élève. Pendant un temps très bref il occupa le siège épiscopal de Rastibonne mais il y renonça bien vite pour reprendre son enseignement. Ses oeuvres sont considérables et touchent à toutes les disciplines scientifiques de son époque. Pour cette raison, il est appelé " le grand ". Les prières de la messe de ce jour le disent explicitement : " tu as voulu, Seigneur, que saint Albert mérite le nom de grand pour avoir su concilier sagesse humaine et foi divine ".
Monseigneur, le jour de Votre baptême, Vous avez reçu le nom d'Albert. Dans notre affection, nous formons le voeu qu'avec l'aide de Dieu et l'exemple de Votre saint patron, Vous sachiez toujours, dans Votre vie, harmoniser sagesse humaine et foi divine ;
L'un des temps les plus intenses de cet office fut la prière pour S.A.S. le Prince Souverain pendant laquelle le Prince était agenouillé sur un prie-dieu placé devant l'autel.
Ce moment marqué d'une forte émotion était suivi d'un extrait du Te Deum de Wolfgang-Amadeus Mozart.
Puis, S.A.S. le Prince reçut du Nonce Apostolique la Bénédiction spéciale de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI.
Le programme musical de la cérémonie était interprété par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, la Maîtrise de la Cathédrale et les Petits Chanteurs de Monaco sous la direction de Pierre Debat, Maître de Chapelle de la Cathédrale. Au Grand-Orgue : René Saorgin, Titulaire et à l'Orgue : Jean-Cyrille Gandillet, organiste de choeur.
A l'issue de la cérémonie religieuse, la Famille Princière, suivie des Délégations et des Hautes Personnalités, regagnait le Palais Princier.
Sur la Place du Palais, sous les ordres du Colonel Yannick Bersihand, Commandant Supérieur de la Force Publique, se mettait en place le dispositif pour la prise d'armes, constituée des unités de la Force Publique (regroupant les Carabiniers de S.A.S. le Prince et la Compagnie des Sapeurs-Pompiers), de la Sûreté Publique et de trois détachements étrangers issus des bâtiments venus tout spécialement pour ces cérémonies : la Marine française était représentée par la frégate furtive "Aconit", commandée par le Capitaine de Frégate Laurent Lebreton, la Marine italienne par la Frégate "Libeccio", commandée par le Capitaine de Vaisseau Luciano Nardini et la Marine américaine par le Croiseur Lance-missiles "Cape Saint George", commandé par le Capitaine de Vaisseau James R.Yohe.
Vers 12 h 15, S.A.S. le Prince sortait du Palais à pied par la Porte d'Honneur, dans Son nouvel uniforme de Prince Souverain, celui de Colonel des Carabiniers, veste noire rehaussée des feuilles de chêne sur fond rouge au bas des manches et pantalon bleu à bandes rouges.
La Fanfare des Carabiniers interprétait l'Hymne National puis le Prince accompagné du Ministre d'Etat et du Commandant des troupes passait les unités en revue.
M. Robert Hossein annonçait : " Il va être rendu un dernier hommage à l'Etendard de S.A.S. le Prince Rainier III. Cet emblème, qui a participé depuis 55 ans à toutes les Fêtes Nationales et évènements marquants de la Principauté de Monaco, va désormais rejoindre l'histoire de la Dynastie des Grimaldi ".
Le Commandant des troupes mettait les détachements au " Présentez Armes " et l'Etendard du Prince Rainier III, sa Garde et le Commandant de la Compagnie des Carabiniers venaient se placer en face de S.A.S. le Prince Souverain. Après la sonnerie " A l'étendard ", Le Lt Colonel Luc Fringant, Commandant des Carabiniers, ramenait l'étendard du Prince Rainier III dans le Palais.
Suivait la cérémonie de remise de l'Etendard de S.A.S. le Prince Albert II à la Garde de la Compagnie des Carabiniers. Le Colonel Bruno Philipponnat, portant l'Etendard sortait du Palais et le remettait à S.A.S. le Prince, tandis que M. Robert Hossein déclarait : " Le Commandant de la Compagnie des Carabiniers du Prince va se voir confier la garde du fanion de S.A.S. le Prince Albert II. Cet emblème est le symbole sacré de la Patrie monégasque et porte dans ses plis le témoignage de 800 ans d'histoire ".
Après que l'Etendard ait été remis à la Garde des Carabiniers, les unités de la Force et de la Sûreté Publique se voyaient remettre leur fanion. M. Robert Hossein annonçait : " Les commandants des unités de la Force Publique et le Directeur de la Sûreté Publique vont se voir remettre leurs nouveaux fanions par S.A.S. le Prince Souverain. Emblèmes des Corps Constitués, garants de l'Ordre et de la Sécurité Publics en Principauté de Monaco, ils portent sur leur soie le monogramme de S.A.S. le Prince Albert et leur devise ".
La Prise d'Armes se poursuivait par la remise de distinctions dans l'Ordre de Saint Charles par S.A.S. le Prince au Lieutenant-Colonel Luc Fringant et au Capitaine Jacques Giletta.
S.A.S. le Prince rejoignait la Famille Princière et Ses invités pour suivre depuis les fenêtres du Salon des Glaces l'intermède musical de la Fanfare des Carabiniers puis le défilé à pied des unités depuis la rue des Remparts jusqu'à la rue Bellando de Castro en traversant la Place du Palais.
La foule de quelques milliers de monégasques et résidents rassemblés sur la Place du Palais qui avaient pu suivre la messe et la prise d'armes sur un écran géant installé sous les pins, près de la Statue de Malizia, se rapprochait sous les fenêtres pour une longue ovation à S.A.S. le Prince et à la Famille Princière ; les applaudissements se poursuivant pendant de longues minutes.
Cette matinée s'achevait par un déjeuner offert par S.A.S. le Prince aux Hautes personnalités étrangères, dans la Salle du Trône et les Salons attenants tandis que le Ministre d'Etat reçevait les personnalités du Monte-Carlo Bay.
En fin d'après-midi, S.A.S le Prince assistait au match de football du Championnat de France qui opposait l'AS Monaco FC à l'AS St Etienne, qui vit la victoire des Asémistes 1 à 0.
Vers 21 h 00, S.A.S. le Prince, entouré de la Famille Princière, arrivait Salle Garnier pour une soirée de Gala, qui marquait également la réouverture de l'opéra créé par Charles Garnier en 1879, après deux ans de restauration. Après l'hymne national interprété par les Choeurs et l'Orchestre de Monte-Carlo, devant les 550 invités, M. Jean Des Cars évoquait l'historique de cette salle et de l'oeuvre présentés : " Le Voyage à Reims ". Cet opéra fut composé par Rossini pour le couronnement du Roi Charles X et repris à Vienne pour le mariage de l'Impératrice Sissi. La distribution qui comprenait 17 solistes dont June Anderson, Inva Mula, Raul Gimenez, Ruggero Raimondi, était prestigieuse. L'Orchestre et les Choeurs de l'Opéra de Monte-Carlo étaient placés sous la direction de Maurizio Benini. La mise en scène était réalisée par Pier-Luigi Pizzi.
A l'issue de la représentation, S.A.S. le Prince, la Famille Princière et près de 300 invités rejoignaient la Salle Empire de l'Hôtel de Paris pour un cocktail dînatoire.
Pour la circonstance, la Société des Bains de Mer avait préparé une surprise à S.A.S. le Prince, sous la forme d'une mise en lumière spéciale de la Place du Casino et des bâtiments qui l'entourent accompagnée d'un spectacle acrobatique et aérien de la Compagnie des Farfadais, qui s'achevait par un feu d'artifice embrasant la Place et le Casino.
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Dimanche 20 novembre, vers 15h30, S.A.S. le Prince et S.A.S. la Princesse Stéphanie étaient accueillis au Grimaldi Forum pour un spectacle réunissant près de 1.000 jeunes de toutes les écoles de la Principauté, de la maternelle à la terminale, entourés de leurs maîtres et professeurs. Ils avaient souhaité rendre hommage au Prince et partager Son projet évoqué dans Son discours du 12 juillet dernier sur la Place du Palais.
Ce spectacle reprenant la phrase de Martin Luther King, évoquée par S.A.S. le Prince, " Un jour j'ai fait un rêve " présentait 19 tableaux dont les transitions étaient assurées par M. Robert Hossein accompagné des enfants du Studio de Monaco.
Pendant plus d'une heure et demie, de " la sagesse des maîtres antiques " à l'hymne national final interprété par la Fanfare des Carabiniers, entourée des enfants, la magie du verbe se mêlait à l'émotion, la réflexion au sourire.
Les grands thèmes abordés lors de cette promenade dans le temps et l'espace furent :
Le Droit de tout enfant d'accéder à la connaissance et au pouvoir extraordinaire de la pensée...
L'apport de ces cultures qui sont nos racines et font notre richesse...
Le Droit des enfants à hériter d'une planète intelligemment sauvegardée...
Le Droit des enfants à vivre en paix dans un monde qui se veut carrefour des cultures et de la pensée...
Osons rêver de nouveaux défis : l'avenir est fait d'utopies d'hier enfin réalisées...
A la fin du spectacle, la Salle des Princes, comble, explosa dans un tonnerre d'applaudissements et d'émotions partagés par tous.
S.A.S. le Prince accompagné de S.A.S. la Princesse Stéphanie rejoignait la scène où étaient rassemblés les jeunes, les enseignants et tous les bénévoles ayant participé à la création de ce spectacle. S'adressant à eux, le Prince très ému déclarait notamment : " Je n'ai pas assez de mots pour vous dire combien j'ai été touché par votre spectacle. Je remercie chacun de vous du fond du coeur ".
Leurs Altesses Royales le Comte et la Comtesse de Wessex, représentaient S.M. la Reine d'Angleterre et S.A.R. le Duc d'Edimbourg ;
Son Altesse Royale le Prince Joachim de Danemark, représentait S.M. la Reine du Danemark et S.A.R le Prince Consort ;
Son Altesse Royale la Princesse Héritière Victoria de Suède, représentait LL.MM. le Roi et la Reine de Suède ;
Son Altesse Royale le Grand-Duc Héritier Guillaume de Luxembourg, représentait LL.AA.RR. le Grand-Duc Henri et la Grande-Duchesse de Luxembourg ;
Son Altesse Sérénissime le Prince Héritier Alois et Son Altesse Royale la Princesse Héritière Sophie de Liechtenstein, représentaient LL.AA.SS. le Prince Hans-Adam II et la Princesse Marie de Liechtenstein ;
Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid, représentait S.M. le Roi du Maroc et S.A.R. la Princesse Lala Selma ;
Son Altesse Royale le Prince Feisal bin Al Hussein de Jordanie, représentait S.M. le Roi Abdullah Bin Al Hussein ;
Son Excellence M. Olafur Ragnar Grimsson, Président de la République d'Islande et Mme Dorrit Moussaieff ;
Monsieur Pascal Clément, Garde des Sceaux et Ministre de la Justice de la République Française et Madame Pascal Clément, représentaient S.E.M. le Président de la République Française et Mme Jacques Chirac ;
Son Excellence M. Marcello Pera, Président du Sénat de la République Italienne, représentait S.E.M. le Président de la République Italienne et Mme Carlo Azeglio Ciampi ;
Son Excellence M. le Capitaine Régent de la République de Saint-Marin et Mme Claudio Muccioli ;
Son Excellence M. le Capitaine Régent de la République de Saint-Marin et Mme Antonello Bacciocchi ;
Son Excellence Monseigneur Fortunato Baldelli, Nonce Apostolique en France, représentait Sa Sainteté le Pape Benoît XVI ;
Son Excellence M. George Iacovou, Ministre des Affaires Etrangères de la République de Chypre, représentait S.E.M. le Président de la République de Chypre et Mme Tanos Papadopoulos ;
Son Excellence M. Albert Pintat, Chef du Gouvernement de la Principauté d'Andorre et Mme Carmen Rossell, représentaient S.Exc. Mgr. Joan Enric Vives Sicilia, Co-Prince d'Andorre ;
Son Excellence M. Christiaan Kröner, Ambassadeur des Pays-Bas à Paris, représentait S.M. la Reine Béatrix des Pays-Bas.
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Pour les membres de la Famille Princière, les manifestations officielles débutaient dans la matinée du mardi 15 novembre : LL.AA.SS. le Prince Albert et la Princesse Stéphanie se rendaient au siège de la Croix-Rouge Monégasque pour offrir un colis aux personnes soutenues par cette organisation. En fin d'après-midi, le Prince, en présence de la Princesse Stéphanie, offrait une réception aux personnels en activité ou retraité du Palais Princier.
Mercredi 16 novembre, en milieu de matinée, dans la Salle du Trône du Palais Princier, S.A.S. le Prince remettait les médailles des Donneurs de Sang, en présence de M. le Consul Général de France, M. le Consul Général d'Italie, M. le Directeur de la Sûreté Publique, M. le Directeur du Centre de Transfusion Sanguine, M. le Colonel Yannick Bersihand, M. le Lieutenant-colonel Luc Fringant, Mme Croesi, Mme Boggiano, Présidente de l'Amicale des Donneurs de Sang, et les membres de l'Amicale et du Comité de la Croix-Rouge Monégasque.
Le Prince déclarait :
" Mesdames, Messieurs,
Si la Fête Nationale de Notre Principauté rappelle à chacun de nous la force et la valeur des sentiments qui nous animent, c'est aussi l'occasion toujours agréable pour Moi, de remercier plus particulièrement ceux qui ne cessent de penser aux souffrances et à la vie des autres.
En tant que Président de la Croix-Rouge Monégasque, je suis plus que sensible aux gestes, à l'action que vous accomplissez, les articulant sur le respect de la vie et le désir de la préserver. En donnant votre sang, avec une générosité désintéressée et régulière, une discrétion constante et courageuse, vous donnez un peu de votre vie ; dans cet échange inestimable avec un inconnu affaibli, malade ou blessé, vous affirmez votre foi en un idéal humanitaire, où les capacités physiques sont au service d'une volonté et d'une solidarité invincibles.
Ces principes auxquels le Prince Rainier III, Mon Père, Président d'Honneur de la Croix-Rouge Monégasque, était si attaché, nous les évoquons, cette année, parmi nos souvenirs, avec une immense émotion, et je vous remercie de les respecter toujours.
Je vous félicite de servir d'exemple noble et réconfortant, malgré toutes les difficultés d'une époque où les violences aveugles ensanglantent le monde et réclament sans cesse - quel paradoxe ! - le don du sang. Je vous félicite de souligner ainsi la responsabilité aussi immense que nous avons chacun vis-à-vis des autres.
Au moment où je vais vous remettre la décoration que vous avez méritée, laissez-Moi vous redire Ma confiance et Mes vifs sentiments de gratitude ".
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Dans le Salon Bleu, S.A.S. le Prince procédait ensuite à la remise des Médailles de la Reconnaissance de la Croix-Rouge Monégasque. A cette occasion, Il déclarait :
" Mesdames, Messieurs,
La Fête Nationale de la Principauté appelle toujours en nos coeurs, fierté et joie, sentiments qui traduisent l'attachement sincère qui nous unit les uns aux autres.
Cette année, chaque moment sera empreint d'une émotion plus profonde, née des souvenirs que le Prince Rainier III, Mon Père, Président d'Honneur de la Croix-Rouge Monégasque, a laissés si précieux et si chers à tous.
L'esprit et la dynamique qui dirigent notre action humanitaire se sont, depuis toujours, fondés sur les nobles principes auxquels Il tenait tant, et je suis particulièrement heureux de vous remercier aujourd'hui encore, en tant que Président de la Croix-Rouge Monégasque, d'agir en ce sens. Vous êtes sans cesse au contact de la souffrance, de la détresse ou de la solitude, vous êtes de plus en plus confrontés aux difficultés d'une époque chaotique, violente, bouleversée par les catastrophes naturelles ou les drames humains et vous demeurez toujours, bénévoles inlassables, disponibles et présents, attentifs et efficaces, donnant de votre temps comme de vos forces, avec une discrétion souriante et réconfortante, que je tiens à souligner plus que jamais.
Un sage hindou affirmait que " l'amour est la seule réponse à la haine " ... aimer les autres, se dévouer, écouter, aider constamment, c'est votre réponse, votre victoire, même si souvent - et j'en suis pleinement conscient - le combat est inégal !
Les mots sont pauvres parfois, mais avec infiniment de sincérité, je vous adresse Mes félicitations les plus chaleureuses, et vous assure de Ma profonde gratitude, fier et heureux de partager avec vous l'idéal humaniste que la Croix-Rouge Monégasque s'efforce de défendre.
Je vais maintenant vous remettre les distinctions que vous avez ainsi méritées, signe de mes encouragements et de Ma reconnaissance et de celle de la Croix-Rouge Monégasque toute entière ".
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Dans l'après-midi, au Ministère d'Etat, S.A.S. le Prince Albert recevait de S.E.M. Jean-Paul Proust, Ministre d'Etat, la plaque en vermeil et la médaille d'or de l'Education Physique, de la Jeunesse et des Sports, pour Son dévouement à la cause du sport. Le Prince remettait ensuite les médailles de l'Education Physique et des Sports aux dirigeants et aux athlètes qui se sont particulièrement illustrés tout au long de l'année.
En fin d'après-midi, S.A.S le Prince, entouré de S.A.R. la Princesse de Hanovre et S.A.S. la Princesse Stéphanie, recevait au Palais Princier, l'ensemble des représentants du corps diplomatique.
Pour la circonstance, le Prince S'exprimait en ces termes :
" Messieurs les Ambassadeurs, Messieurs les Consuls Généraux, Mesdames et Messieurs les Consuls honoraires,
J'ai tenu à vous rassembler ce soir autour de Ma Famille et de Moi-même afin qu'à l'occasion de Mon Intronisation, le corps diplomatique et le corps consulaire établi à Monaco se retrouvent dans le cadre d'une réception qui leur soit spécifique.
Je suis heureux, en premier lieu, d'accueillir ici les Ambassadeurs de la Principauté auprès de grandes Nations ou d'organismes internationaux.
Je sais pouvoir compter sur chacun d'entre vous pour porter témoignage aux pays ou entités auprès desquels vous êtes accrédités des réalités monégasques telles qu'elles sont et non telles qu'elles sont trop souvent véhiculées. Notre Pays demeure encore mal connu, même à proximité. Il vous appartient d'en révéler inlassablement le vrai visage, les énergies qui s'y mobilisent, tout le travail qui s'y accomplit, à quelque niveau et dans quelque domaine que ce soit.
J'attends aussi de vous qu'à intervalles réguliers, vous Me fassiez rapport des activités de vos Ambassades. J'attache en effet un grand prix à ce que notre représentation à l'étranger reflète le dynamisme de la Principauté et l'attention qu'elle porte à la vie du monde.
Mes souhaits de bienvenue vont également ce soir à MM. les Consuls Généraux de France et d'Italie, respectivement doyen et vice-doyen de Notre corps consulaire.
Je me suis tout récemment rendu en visite auprès des plus hautes Autorités de la République Française et je ferai de même prochainement auprès de celles de la République Italienne.
L'accomplissement d'une nouvelle et importante étape du resserrement des liens franco-monégasques, le 8 novembre dernier, à Paris, est pour Moi, au début de Mon Règne, un profond motif de satisfaction.
Je n'ai pas besoin de rappeler ici combien je suis en outre attaché à ce que la communauté française de Monaco puisse continuer à s'y épanouir, dans sa diversité.
Je me réjouis aussi de la perspective de faire au mois de décembre à Rome un point d'étape fructueux sur les sujets d'intérêt commun entre Monaco et l'Italie.
Je ferai une place particulière à Ma visite au Saint-Siège avec lequel nous entretenons des liens civils et religieux qui fondent même notre religion d'Etat.
Enfin, il M'est agréable de réunir ce soir les très nombreux Consuls de pays étrangers dans la Principauté.
Vous représentez à Monaco une mosaïque de pays très divers tant par leur situation géographique que par leur histoire ou leur organisation.
Vos activités consulaires ici attestent cependant que la Principauté est largement ouverte sur le monde, désireuse de parfaire sa connaissance des autres pays et disposée à établir avec eux des relations et contacts qui, pour concerner des domaines particuliers, n'en sont pas moins porteurs d'opportunités prometteuses.
Je vous remercie tous et toutes de l'action que vous déployez, à l'étranger pour les uns, sur le territoire monégasque pour les autres, afin que Notre Pays soit perçu à travers le monde tel qu'il est : une Nation, certes de superficie modeste, mais résolue à s'adapter en permanence comme elle le fait depuis toujours, sans renier pour autant ses spécificités, garantes de Sa pérennité.
Je vous remercie ".
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Jeudi 17 novembre, vers 10 h 30, dans la Salle du Trône débutait la cérémonie " d'Hommage des Grands Corps de l'Etat à S.A.S. le Prince Souverain " en présence de LL.AA.RR. le Prince et la Princesse de Hanovre, S.A.S. la Princesse Stéphanie, S.A.S. la Princesse Antoinette, la Baronne Elizabeth-Ann de Massy, ainsi que des représentants des Corps Constitués de la Principauté.
Vers 10 h 30, S.A.S. le Prince Souverain entrait dans la Salle du Trône par le Salon Matignon, annoncé par le Colonel Serge Lamblin, Chambellan. L'assemblée était debout. S.A.S. le Prince était conduit à Son trône. Aussitôt une version symphonique de l'Hymne National était interprétée. Après que S.A.S. le Prince ait pris place sur le Trône, l'Assemblée s'asseyait.
Pour la cérémonie de présentation à S.A.S. le Prince des Ordres de St Charles et de Grimaldi, S.E.M. René NOVELLA, Secrétaire d'Etat, s'avançait vers le pupitre et prononçait ces quelques mots :
" Monseigneur,
L'ordonnance souveraine du Prince Charles III en date du 15 mars 1858, instituant l'Ordre de Saint-Charles, ordonnance amendée par les Princes Albert 1er, Louis II et Rainier III et l'ordonnance souveraine du Prince Rainier III, en date du 18 novembre 1954, instituant l'Ordre des Grimaldi, disposent, chacune, en son article 1er, que le Prince Souverain est le Grand-Maître de l'Ordre Honorifique concerné.
S.E.M. Raoul Biancheri, Ministre Plénipotentiaire, Chancelier des Ordres Princiers, a l'honneur de présenter à Votre Altesse, au moment de Son Intronisation, les colliers de l'Ordre de Saint-Charles et de l'Ordre de Grimaldi ".
M. Raoul Biancheri se levait à son tour. De part et d'autre du Trône, le Lt Colonel Bruno Philipponnat et le Lt Colonel Luc Fringant, Aides de Camp, présentaient dans leurs écrins les Colliers de Grand-Maître de l'Ordre de Saint Charles et de l'Ordre de Grimaldi. M. Raoul Biancheri passait le Collier de Saint Charles autour du cou de Son Altesse Sérénissime.
Après que S.A.S. le Prince Se soit assis, S.E.M. René NOVELLA prononçait le discours suivant :
" Monseigneur,
Sous les fresques de l'artiste génois Orazio Ferrari ; devant l'écu fuselé d'argent et de gueules, non encore entouré du Collier de l'Ordre de Saint-Charles, avec un seul des Frères mineurs, chevelus, barbus et chaussés, levant son épée, l'autre la tenant au repos, Votre Altesse a pris place sur le Trône des Grimaldi, pour recevoir l'hommage des Grands Corps de l'Etat.
Autrefois, cette cérémonie d'intronisation réunissait, dans la plus grande salle du Palais, les notables de la Cité et tous les chefs de foyer du Rocher.
Cette assemblée constituait " l'Université de Monaco ". A cette occasion, les chefs de foyer juraient, sur les Evangiles, leur inviolable fidélité au Prince, comme l'avaient fait, pour la première fois, le 16 mars 1458, leurs ancêtres, lorsque Lambert Grimaldi, co-seigneur de Menton et futur époux de Claudine héritière du Trône, fut reconnu Seigneur de Monaco.
Le Prince jurait, à Son tour, sur les Evangiles, de maintenir Ses sujets en paix, de leur administrer une justice parfaite, de conserver leurs franchises, libertés, immunités et coutumes et de les protéger contre leurs ennemis.
Longtemps, les chefs de foyer monégasques ont été peu nombreux. Ils étaient 110, à l'Avènement du Prince Antoine 1er, 239, pour celui de la Princesse Louise-Hippolyte.
Plus tard, en raison de l'augmentation de la population, la prestation de serment avait lieu dans la Cour d'Honneur du Palais.
Aujourd'hui, l'évolution démographique n'autorise plus pareils rassemblements.
Monseigneur,
Pour perpétuer symboliquement cet usage ancestral, les personnels de la Maison Souveraine participent à ce moment traditionnel de notre vie nationale, en confirmant le serment de fidélité et de loyauté qu'ils ont prêté solennellement au Prince Souverain, avant leur prise de fonctions, dans la voie magnifiquement tracée par leurs prédécesseurs conformément aux prescriptions de l'ordonnance souveraine du 30 mars 1865 sur le statut des fonctionnaires.
Au seuil d'un Règne qu'ils souhaitent long et heureux, ils proclament leur indéfectible attachement à la Personne de Votre Altesse et à tous les Membres de la Famille Souveraine.
Ils forment des voeux pour la prospérité de Monaco dans l'union du Prince Souverain et du peuple monégasque ".
Alors que le Secrétaire d'Etat regagnait sa place, M. Alain Guillou, Président du Conseil d'Etat, Directeur des Services Judiciaires, s'avançait vers le pupitre où il prononçait le discours suivant :
" Monseigneur,
En ce jour de célébration solennelle de Votre Intronisation, devant Vous et devant ce trône où Vous avez pris place, j'ai l'immense honneur de m'adresser à Vous pour Vous dire en mon nom personnel et au nom de toute la Compagnie Judiciaire, l'indéfectible fidélité des magistrats, personnels et auxiliaires de justice, au serment par lequel chacun d'entre nous s'est lié à Vous.
La Justice monégasque est celle du Souverain et de la loi.
L'article 2 de la Constitution proclame que " la Principauté est un Etat de droit attaché au respect des libertés et des droits fondamentaux. " Le texte suprême précise, ensuite, que " le pouvoir judiciaire appartient au Prince Qui, par la Constitution en délègue le plein exercice aux Cours et Tribunaux.
Les tribunaux rendent la Justice au nom du Prince.
L'indépendance des Juges est garantie... "
Incarnation de la Souveraineté de l'Etat, le Prince détient donc à ce titre le pouvoir judiciaire. Parce que le pouvoir de justice Vous appartient en droit, Monseigneur, même si l'exercice en revient aux Cours et Tribunaux, auxquels Vous en avez délégué le plein exercice, la Justice ne peut être rendue qu'en Votre nom et dans l'indépendance dont Vous êtes le garant.
L'histoire de la Principauté porte les témoignages de l'action constante et patiente des Princes de Monaco dans la construction résolue de l'Etat de droit et d'une justice moderne et efficace.
Le 3 octobre dernier, jour de Rentrée Solennelle des Cours et Tribunaux de la Principauté, première Rentrée Solennelle de Votre règne, Vous avez tenu, Monseigneur, à être présent parmi celles et ceux qui servent la Justice.
L'oeuvre de Votre vénéré Père, le Prince Rainier III, infatigable bâtisseur du Droit, a été rappelée avec émotion.
Dans Votre présence à nos côtés, nous avons vu, Monseigneur, l'éclatant témoignage de Votre attachement personnel à l'oeuvre de Justice mais aussi un formidable encouragement pour chacun d'entre nous, attaché, quelle que soit sa position, à remplir au mieux sa mission.
Les magistrats au service de la Justice monégasque sont conscients qu'ils tiennent leur légitimité de la confiance que leur accorde individuellement le Prince. Aussi, puis-je témoigner que chacun d'eux, Monseigneur, connaît parfaitement ses devoirs.
Tous participent avec ferveur, détermination et impartialité à la construction permanente, entreprise sous Votre Autorité, d'une Justice ancrée dans les défis du siècle et soucieuse des attentes des justiciables.
Tous répondront aux nouvelles exigences posées par les engagements internationaux de la Principauté.
Tous s'engagent avec enthousiasme à servir les idéaux qui sont Vôtres et que Vous avez solennellement rappelés le 12 juillet dernier devant la Famille monégasque rassemblée ".
Enfin, S.E.M. Jean-Paul Proust, Ministre d'Etat, prononçait son discours :
" Monseigneur,
C'est pour moi un immense honneur de m'adresser à Vous pour Vous dire en mon nom personnel, au nom du Gouvernement Princier et au nom de tous les fonctionnaires de Vos administrations, notre indéfectible fidélité.
Tous nous avons prêté serment au Prince et aujourd'hui, en cette semaine de Votre Intronisation et de la Fête Nationale, nous tenons à Vous redire notre fidélité à notre serment.
Monseigneur, Votre Gouvernement tient aussi à Vous dire sa fierté d'oeuvrer sous Votre autorité pour porter les valeurs essentielles que Vous nous avez rappelées dans Votre discours d'Avènement. Ces valeurs fondamentales héritées, comme Vous le rappelez, de la Grèce, de Rome et de la Chrétienté, nous sommes fiers d'en être les serviteurs pour faire, sous Votre Règne, de Monaco un pays modèle, prospère mais respectueux de l'éthique, modèle aussi pour son respect de la nature, pour sa créativité et pour son intelligence.
Vous nous avez rappelé Votre volonté que la Principauté soit un pays producteur de modèles : modèle de vie, modèle de développement, modèle de bien-être, modèle de paix et d'ouverture sur le monde au service de l'humanité.
Monseigneur, en ce moment solennel, je tiens à Vous dire que le Gouvernement Princier, le Corps Diplomatique et toute l'Administration ont entendu Votre appel, écouté avec enthousiasme Vos orientations. Chacun de nous et quelle que soient les fonctions que nous occupons, nous ressentons l'ardente obligation de répondre à Votre appel et de mettre en oeuvre ici, en Principauté et partout dans le monde, ces valeurs fondamentales. Personne mieux que Vous, héritier d'une Dynastie qui a participé à sept siècles d'histoire n'est mieux placé pour transmettre ces messages.
Monseigneur, je tiens aussi à dire que Votre administration est une administration de qualité et que tous vos fonctionnaires déploient beaucoup d'énergie et de compétence pour Vous servir et décliner Vos actions.
Peu après Votre prise de fonction, c'était le 29 juin dernier, Vous avez tenu personnellement à venir les saluer dans les bureaux des différents Départements ministériels.
Tous ont été particulièrement sensibles au geste de leur Prince Souverain. En leur nom, je tiens à Vous remercier de cette reconnaissance de leur travail. A leur dévouement, à leur ardeur pour mettre en oeuvre Vos orientations s'ajoutent, je peux Vous le dire, un très grand attachement à la personne du Prince Souverain.
Monseigneur, en ce jour, je tiens aussi au nom de tous à formuler un souhait : celui d'un long règne qui Vous permette, avec le concours de nous tous et aussi le concours de toute la population de la Principauté, de voir rayonner ici et dans le monde ces valeurs fondamentales dont Vous êtes le porteur ".
S.A.S. le Prince S'adressait ensuite à l'Assemblée en ces termes :
" Monsieur le Secrétaire d'Etat, Monsieur le Ministre d'Etat, Monsieur le Directeur des Services Judiciaires,
Vos hommages me touchent profondément et je tiens à vous exprimer Mes sincères remerciements.
C'est en effet pour Moi une grande émotion de recevoir en cette salle du trône l'hommage solennel des grands corps de l'Etat qui marque l'ouverture des cérémonies de Mon Intronisation dans le cadre de la célébration de la Fête Nationale.
Monsieur le Secrétaire d'Etat, au nom de la Maison Souveraine, Monsieur le Directeur des Services Judiciaires, au nom de tous les membres du corps judiciaire,
Monsieur le Ministre d'Etat, en celui de Mon Gouvernement et de l'ensemble de l'Administration, vous venez de confirmer l'engagement de fidélité à Ma Personne, à Ma Famille et à nos Institutions, de chacun des serviteurs de l'Etat.
En recevant cet engagement, j'en donne acte à vous-même et à chacune des personnes que vous représentez ici.
Monsieur le Secrétaire d'Etat, par votre voix, c'est l'ensemble de Ma Maison qui vient de s'exprimer : membres du Cabinet, du Service d'Honneur et du personnel du Palais.
Entrer au service du Prince requiert, vous le savez, un engagement total, une loyauté absolue. Je mesure bien l'exigence que cela représente et les qualités qu'il faut démontrer. Chacun consent librement à servir ici mais respecter ensuite les principes de cet engagement devient un devoir impérieux.
Je sais pouvoir compter sur la disponibilité sans faille de tous ceux qui oeuvrent en ce Palais.
Auprès de Moi, j'ai souhaité constituer un Cabinet doté de toutes les compétences et tourné vers l'avenir.
Monsieur Jean-Luc Allavena, vous savez que la fonction de Directeur de ce Cabinet que vous avez acceptée est une très importante responsabilité. Je connais vos qualités, votre détermination et votre ardeur au travail que vous mettrez au service de l'ambitieux programme que j'ai souhaité pour Notre Pays.
Monsieur le Directeur des Services Judiciaires, vous vous êtes exprimé au nom de l'ensemble des personnels de vos services.
Comme vous l'avez souligné, lors de l'audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux à laquelle j'ai assisté le 3 octobre dernier, il a été rappelé que la justice est rendue à Monaco au nom du Prince. C'est dire que le bon fonctionnement de cette justice exercée par les cours et tribunaux Me concerne au plus haut point.
De l'indépendance de la justice je suis garant auprès des justiciables et j'ai confiance en la rigueur morale et l'impartialité du corps judiciaire tout entier, à l'écart des influences et des tentations médiatiques.
Je ne doute pas que les magistrats de la Principauté et le personnel du Greffe Général auront à coeur de continuer à oeuvrer au quotidien à la qualité de la justice monégasque dans la discrétion et l'efficacité.
Monsieur le Ministre d'Etat, à travers vous, c'est l'ensemble du Gouvernement, mais aussi des fonctionnaires et agents de l'Etat et de la Commune qui a pris la parole.
En vertu de l'article 43 de la Constitution, " le Gouvernement est exercé, sous la haute autorité du Prince, par un Ministre d'Etat, assisté d'un Conseil de Gouvernement " : vous agirez bien entendu dans ce cadre.
Le jour de Mon Avènement, j'ai tracé devant les Monégasques les grands axes de Mon action, qui s'inscrivent dans la durée. Il appartient au Gouvernement, muni de cette " feuille de route ", de Me soumettre les propositions de nature à répondre à tous Nos objectifs.
Ce Gouvernement, que je viens d'élargir par la nomination d'un Conseiller pour les Relations Extérieures dans le cadre des nouvelles Conventions franco-monégasques, dispose des moyens pour faire face à sa mission et aboutir à des résultats tangibles. Cela requiert de votre part énergie, fermeté et ouverture.
Je souhaite rappeler ici l'importance que j'attache à la qualité de Notre Administration dont le premier devoir est de se placer au service du public sans jamais perdre de vue la défense des intérêts de l'Etat.
Monaco a la chance unique d'être un petit pays, à dimension humaine. Notre Administration doit tirer profit de cet atout. La proximité doit permettre une instruction plus rapide des dossiers et des contacts plus personnalisés avec les Monégasques et les résidents.
En conclusion, je veux rappeler le fondement de Nos Institutions, inscrit à l'article 2 de Notre Constitution : " le principe du Gouvernement est la monarchie héréditaire et constitutionnelle. La Principauté est un Etat de droit attaché au respect des libertés et droits fondamentaux ".
J'ai longuement évoqué la loyauté, l'indépendance et le professionnalisme que j'attends de vous.
Souvenez-vous toujours que nous n'aurons réellement réussi que lorsque nous pourrons dire comme un sage venu d'Asie : " J'ai fait ce que j'avais à faire, j'ai reçu ce que j'avais à recevoir, j'ai donné ce que j'avais à donner ".
Aujourd'hui, la Principauté de Monaco est un Etat indépendant et réellement souverain. Nous pouvons donc bâtir avec confiance notre avenir et nous engager dans des voies ambitieuses : Ma détermination est totale.
Enfin, vous avez exprimé vos engagements à Mon égard, je veux vous confirmer le Mien : J'agirai toujours dans le respect absolu de Notre Constitution et de Nos lois.
Je vous remercie ".
A l'issue, l'Assemblée, debout, acclamait longuement S.A.S. le Prince, Qui était félicité par chacun des Membres de la Famille Princière, puis par les Hautes Autorités.
Cette cérémonie était suivie d'un déjeuner dans la Grande Salle à manger du Palais Princier.
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En milieu d'après-midi, dans le Salon Bleu, S.A.S. le Prince remettait à S.A.R. la Princesse de Hanovre les insignes de Commandeur du Mérite Culturel et déclarait :
" Mesdames, Messieurs,
Cette Fête Nationale Me donne l'heureuse opportunité, au travers de la remise des distinctions du Mérite Culturel, de saluer le talent de personnalités dont la contribution à la vie culturelle de Notre Pays nous est extrêmement précieuse.
Le renom culturel de la Principauté constitue en effet l'une des composantes essentielles de son prestige.
Issus de cultures souvent différentes, de pays divers, chacune et chacun d'entre vous, dans sa spécialité ou son domaine de prédilection, apporte, à un titre ou à un autre, sa pierre à l'édification de la politique culturelle dont notre Pays, légitimement, s'enorgueillit.
Soyez assurés, aujourd'hui, de Ma profonde reconnaissance pour la part que vous y prenez, avec compétence et détermination, et pour l'apport de la richesse de votre expérience
C'est avec émotion que j'ouvre cette cérémonie de remise du Mérite Culturel en décernant à Son Altesse Royale la Princesse de Hanovre, Ma Soeur, le Grade de Commandeur dans le Mérite Culturel.
La Princesse Caroline porte aux Arts, à la Danse, à la Musique, aux Lettres, un attachement passionné auquel je suis heureux et fier de rendre hommage aujourd'hui par la remise de cette distinction.
Je La remercie de tout coeur de l'action précieuse qu'Elle déploie sans relâche dans le domaine culturel et des conseils toujours avisés qu'Elle prodigue pour que soit sans cesse rehaussée la renommée culturelle de la Principauté.
Je voeus remercie ".
Le Prince procédait ensuite à la remise des insignes dans l'Ordre du Mérite Culturel.
En fin d'après-midi dans la Salle du Trône, S.A.S. le Prince remettait à S.A.S. la Princesse Stéphanie les insignes de Grand-Croix de l'Ordre de Grimaldi, pour Son engagement dans les domaines humanitaires, notamment pour Son action dans la lutte contre le SIDA, et artistiques, pour Son soutien des Arts de la piste au travers du Festival International du Cirque de Monte-Carlo, créé par le Prince Rainier III, dont la trentième édition se déroulera en janvier 2006.
Avant de procéder aux remises de distinctions dans l'Ordre de Saint-Charles et l'Ordre de Grimaldi, en présence de S.E. M le Ministre d'Etat, de Membres du Gouvernement et du Cabinet Princier, S.A.S. le Prince déclarait :
" Chers Amis, Chers Compatriotes,
Cette cérémonie traditionnelle revêt pour Moi aujourd'hui un caractère tout particulier.
En effet, par deux fois déjà au cours de ces dernières années, j'avais reçu délégation de Mon Père, le Prince Rainier, pour la présider parce que Son état de santé L'en empêchait. Aujourd'hui Il n'est plus.
Mais Il est encore très présent pour les attributions des distinctions honorifiques que je vais vous remettre dans quelques instants car elles récompensent ceux qui à Ses côtés, sous Sa Haute Autorité, ont contribué au développement du Pays dans les domaines les plus divers de leurs activités, de leur compétence ou de leur art.
Voyez donc, dans Mes propos, l'évocation de Son souvenir, l'expression des sentiments de reconnaissance auxquels je M'associe pleinement.
Je vous adresse tous Mes remerciements pour votre attachement à Ma Famille et à Notre Pays ainsi que pour votre inlassable action pour contribuer au rayonnement de Monaco.
Je présente donc à l'ensemble de la promotion 2005 Mes félicitations les plus vives et lui demande de bien mesurer la signification de cette cérémonie qui doit incarner les valeurs d'éthique, de travail et de compétence que je souhaite promouvoir dans Notre Pays.
Je ne reviendrai pas sur les orientations que j'ai exposées lors de Mon discours d'avènement du 12 juillet. Néanmoins, je veux dire à ceux et à celles qui sont distingués aujourd'hui que je compte sur leur implication totale dans l'avenir pour poursuivre leur mission et contribuer au développement de Monaco car il ne faut jamais cesser notre effort.
J'espère aussi que dans les prochaines années je distinguerai de nombreuses autres personnalités qui se seront engagées pour M'aider dans Mon action.
En ce jour, nous avons célébré Mon Intronisation, j'encourage chacun et chacune à voir grand, à se dépasser et à s'engager sans retenue pour servir Notre Pays, et donner pleinement leur sens aux distinctions qui nous réunissent ce soir.
Je vous remercie ".
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Vendredi 18 novembre en fin de matinée, S.A.S. le Prince, en présence des Membres de la Famille Princière remettait dans la Cour d'Honneur du Palais Princier les médailles d'Honneur au personnel du Palais et les médailles Commémoratives au personnel du Palais en tenue.
En début d'après-midi au Foyer Rainier III, S.A.S. la Princesse Stéphanie, accompagnée de M. Raymond Biancheri, remettait aux Aînés monégasques des colis et friandises.
Dans la soirée, S.A.S. le Prince, entouré des Membres de la Famille Princière, conviait les délégations présentes en Principauté à une réception au " Grill " de l'Hôtel de Paris. Avant le dîner chacun pouvait suivre, de la terrasse dominant le port, le spectacle pyro-mélodique et l'embrasement du Rocher.
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Samedi 19 novembre vers 10 h 00, S.A.S. le Prince et les Membres de la Famille Princière quittaient le Palais pour rejoindre la Cathédrale où avaient pris place les Délégations étrangères ainsi que les Hauts responsables et Personnalités de la Principauté pour assister à la Messe d'Action de Grâce suivie du Te Deum, célébrée par S. Exc. Mgr Bernard Barsi, Archevêque de Monaco, en présence de S. Exc. Mgr Fortunato Baldelli, Nonce apostolique en France, représentant Sa Sainteté le Pape Benoît XVI.
Pour la circonstance, la nef avait été décorée par le Garden Club, avec 6.000 lys et roses, tandis qu'étaient tendus les dais blancs brodés du monogramme princier, un double " A " entrelacé.
Dans son Homélie, Monseigneur Barsi déclarait :
" Le 12 juillet dernier, pour la célébration de l'Avènement de S.A.S. le Prince Albert II, en cette cathédrale qui a connu les joies et les peines de la Principauté, au milieu de la communauté des monégasques rassemblés dans l'unité, nous avons imploré la bénédiction de Dieu sur notre nouveau Souverain. Nous avons évoqué cette spécificité de notre pays où nous considérons le Prince comme le Chef de la famille.
La Parole de Dieu qui vient d'être proclamée nous invite à prolonger cette méditation sur le rôle du roi, du chef de l'Etat, appelé à servir ses frères et pour lequel nous croyants, sommes invités à prier.
Les livres bibliques, lorsque nous les parcourons, mettent en avant quelques figures exemplaires de rois et de princes. David et Salomon sont les nobles représentants de ces hommes que Dieu établit et consacre, par l'onction, pour gouverner son peuple. Les rois de la Bible tiennent en effet leur autorité de Dieu. Aussi tout au long de leur vie, ils devront marcher en présence de leur Seigneur. Ces rois conduisent leurs armées à la victoire sur les ennemis, veillent à faire régner le droit et la justice et apportent la prospérité à leur nation.
Pour permettre au roi de réussir sa mission, Dieu s'engage en faveur de celui qu'il a choisi, il noue une alliance avec lui, il lui donne son Esprit. Il fait la promesse à David de lui donner un successeur pris dans sa descendance en lui déclarant : " je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils ... mon amour ne lui sera jamais retiré " (2 Sam 7, 14).
Fort de cette protection divine, le roi s'oblige à servir la loi de Dieu et à servir ses sujets, principalement les plus faibles d'entre eux, les pauvres, les veuves et les orphelins.
Au tout début de son règne, conscient de la lourdeur de sa mission royale et de ses faiblesses personnelles, Salomon demande à Dieu de lui accorder " le discernement, l'art d'être attentif et de gouverner ". En réponse à cette vraie prière, Dieu octroie à son fidèle serviteur, un coeur intelligent et sage, la richesse et la gloire. La renommée de Salomon a alors surpassé tout ce que l'on pouvait imaginer. Des rois et des reines fameux comme la reine de Saba se sont déplacés jusqu'à Jérusalem pour voir de leurs yeux, la sagesse et la magnificence de ce souverain que Dieu, dans son amour, avait placé à la tête d'Israël.
Jésus, vrai Dieu et vrai homme, lors de son procès devant Pilate rappelle au gouverneur romain mais en définitive à chacun d'entre nous, que tout pouvoir vient d'en haut (cf. Jn 19,11). Jésus se présente Lui-même comme le Roi-Messie, descendant de David. Un roi certes, mais un roi d'amour. Il nous invite à le prendre pour modèle lorsqu'il nous dit dans l'évangile : " celui qui commande doit prendre la place de celui qui sert" (Lc 22,26) et encore : " le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude " (Mt 20,28).
Actuellement, le rôle d'un chef d'Etat demeure sur bien des points comparables à celui des hommes de la Bible. Le chef d'Etat est la clef de voûte de la nation, il est le garant de l'unité et il travaille au service du bien commun. En gérant les affaires publiques, il protège et confirme les droits inviolables de la personne humaine, il défend la liberté de son peuple, il assure la paix sociale et le progrès de tous. Il exerce son activité dans un esprit de service et de solidarité pour le bien de tous et de chacun.
Notre monde est complexe et pluraliste, les discours les plus divers se multiplient et laissent perplexes quant à la possibilité de trouver la vérité. Nos sociétés doutent d'elles-mêmes et de leurs valeurs. Parfois, elles ont peur d'affronter l'avenir. Dans cet univers désormais mondialisé qui engendre toutes sortes de conflits d'intérêts, la charge de diriger un pays est encore plus lourde que dans le passé. Un chef d'Etat est confronté à des choix politiques, moraux et économiques terriblement difficiles. Il est appelé, sans compromission, à faire des compromis. Il doit résister à la " pensée dominante " que l'on nomme aujourd'hui le " politiquement correct ".
Pour s'acquitter de sa mission, un chef d'Etat a besoin de la participation la plus large de ceux qu'il est appelé à gouverner. Pour nous, croyants, nous sommes persuadés qu'il a tout autant besoin de l'assistance de l'Esprit de Dieu afin de discerner ce qui est juste et bon pour les hommes.
Le jour de l'Avènement du Prince Albert, dans mon homélie, j'avais évoqué un extrait de la première lettre de St Paul à Timothée. Je cite à nouveau ces paroles qui donnent sens à notre célébration : " j'insiste pour qu'on fasse des prières de demande, d'intercession et d'action de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d'Etat et
Frères et soeurs, en ce jour de joie et d'allégresse, rendons grâce à Dieu de nous avoir donné le Prince Albert II comme Souverain. Dans sa providence bienveillante, Dieu L'a appelé, par vocation, à exercer la charge suprême de la Principauté de Monaco. Auprès de Son Père, le grand et vénéré Prince Rainier III, Il a acquis la compétence pour accomplir les fonctions qui sont désormais les Siennes.
Nous prions Dieu d'accorder à notre Prince Souverain la lumière de Son Esprit de vérité pour exercer avec délicatesse et détermination Sa haute et noble mission. Qu'Il trouve paix et joie dans le service de Ses frères. Qu'au terme d'un règne que nous souhaitons le plus long possible, le Seigneur puisse Lui dire un jour : " tout ce que tu as fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que tu l'as fait, entre dans la joie et la gloire de ton maître ".
En ce jour de Fête Nationale et de l'intronisation de S.A.S. le Prince Albert II, renouvelons notre adhésion à Sa Personne et notre engagement à participer toujours plus activement à la vie et au développement de notre pays. Le 12 juillet dernier, dans un discours fondateur, le Prince a tracé les voies d'un avenir ambitieux pour la Principauté. De cet important discours, j'extrais cette phrase : " J'ai donc la conviction que Monaco peut devenir à sa manière une grande puissance, une combinaison entre une vision du monde tournée vers le progrès et le bien-être et la mise en oeuvre d'activités de protection de l'environnement, de lutte pour la paix, de respect de la justice, de développement durable, de la défense des défavorisés, de la mise en oeuvre d'actions pour un monde plus juste, plus harmonieux ".
La Principauté, avec ses richesses humaines, intellectuelles et matérielles, avec son attachement à sa foi catholique et ses valeurs morales, avec l'implication de tous les monégasques, des enfants du pays et des résidents comme de ceux qui viennent travailler à Monaco, réussira dans la réalisation de ce grand projet, nous en sommes certains.
Chers amis, regardons vers le futur avec confiance. Dans notre foi, nous avons la certitude que Jésus-Christ est le Seigneur de l'histoire, il nous guide et nous conduit sur les chemins du bonheur. Il nous appelle, dans l'amour, à construire une cité des hommes toujours plus fraternelle. Par son Evangile de vie, il éclaire notre route.
Il y a quelques jours, le 15 novembre, l'Eglise universelle a célébré la fête de Saint Albert le Grand, religieux-dominicain qui vécut au début du XIIIe siècle. Professeur de théologie à Cologne en Allemagne et à Paris, il eut saint Thomas d'Aquin comme élève. Pendant un temps très bref il occupa le siège épiscopal de Rastibonne mais il y renonça bien vite pour reprendre son enseignement. Ses oeuvres sont considérables et touchent à toutes les disciplines scientifiques de son époque. Pour cette raison, il est appelé " le grand ". Les prières de la messe de ce jour le disent explicitement : " tu as voulu, Seigneur, que saint Albert mérite le nom de grand pour avoir su concilier sagesse humaine et foi divine ".
Monseigneur, le jour de Votre baptême, Vous avez reçu le nom d'Albert. Dans notre affection, nous formons le voeu qu'avec l'aide de Dieu et l'exemple de Votre saint patron, Vous sachiez toujours, dans Votre vie, harmoniser sagesse humaine et foi divine ;
L'un des temps les plus intenses de cet office fut la prière pour S.A.S. le Prince Souverain pendant laquelle le Prince était agenouillé sur un prie-dieu placé devant l'autel.
Ce moment marqué d'une forte émotion était suivi d'un extrait du Te Deum de Wolfgang-Amadeus Mozart.
Puis, S.A.S. le Prince reçut du Nonce Apostolique la Bénédiction spéciale de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI.
Le programme musical de la cérémonie était interprété par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, la Maîtrise de la Cathédrale et les Petits Chanteurs de Monaco sous la direction de Pierre Debat, Maître de Chapelle de la Cathédrale. Au Grand-Orgue : René Saorgin, Titulaire et à l'Orgue : Jean-Cyrille Gandillet, organiste de choeur.
A l'issue de la cérémonie religieuse, la Famille Princière, suivie des Délégations et des Hautes Personnalités, regagnait le Palais Princier.
Sur la Place du Palais, sous les ordres du Colonel Yannick Bersihand, Commandant Supérieur de la Force Publique, se mettait en place le dispositif pour la prise d'armes, constituée des unités de la Force Publique (regroupant les Carabiniers de S.A.S. le Prince et la Compagnie des Sapeurs-Pompiers), de la Sûreté Publique et de trois détachements étrangers issus des bâtiments venus tout spécialement pour ces cérémonies : la Marine française était représentée par la frégate furtive "Aconit", commandée par le Capitaine de Frégate Laurent Lebreton, la Marine italienne par la Frégate "Libeccio", commandée par le Capitaine de Vaisseau Luciano Nardini et la Marine américaine par le Croiseur Lance-missiles "Cape Saint George", commandé par le Capitaine de Vaisseau James R.Yohe.
Vers 12 h 15, S.A.S. le Prince sortait du Palais à pied par la Porte d'Honneur, dans Son nouvel uniforme de Prince Souverain, celui de Colonel des Carabiniers, veste noire rehaussée des feuilles de chêne sur fond rouge au bas des manches et pantalon bleu à bandes rouges.
La Fanfare des Carabiniers interprétait l'Hymne National puis le Prince accompagné du Ministre d'Etat et du Commandant des troupes passait les unités en revue.
M. Robert Hossein annonçait : " Il va être rendu un dernier hommage à l'Etendard de S.A.S. le Prince Rainier III. Cet emblème, qui a participé depuis 55 ans à toutes les Fêtes Nationales et évènements marquants de la Principauté de Monaco, va désormais rejoindre l'histoire de la Dynastie des Grimaldi ".
Le Commandant des troupes mettait les détachements au " Présentez Armes " et l'Etendard du Prince Rainier III, sa Garde et le Commandant de la Compagnie des Carabiniers venaient se placer en face de S.A.S. le Prince Souverain. Après la sonnerie " A l'étendard ", Le Lt Colonel Luc Fringant, Commandant des Carabiniers, ramenait l'étendard du Prince Rainier III dans le Palais.
Suivait la cérémonie de remise de l'Etendard de S.A.S. le Prince Albert II à la Garde de la Compagnie des Carabiniers. Le Colonel Bruno Philipponnat, portant l'Etendard sortait du Palais et le remettait à S.A.S. le Prince, tandis que M. Robert Hossein déclarait : " Le Commandant de la Compagnie des Carabiniers du Prince va se voir confier la garde du fanion de S.A.S. le Prince Albert II. Cet emblème est le symbole sacré de la Patrie monégasque et porte dans ses plis le témoignage de 800 ans d'histoire ".
Après que l'Etendard ait été remis à la Garde des Carabiniers, les unités de la Force et de la Sûreté Publique se voyaient remettre leur fanion. M. Robert Hossein annonçait : " Les commandants des unités de la Force Publique et le Directeur de la Sûreté Publique vont se voir remettre leurs nouveaux fanions par S.A.S. le Prince Souverain. Emblèmes des Corps Constitués, garants de l'Ordre et de la Sécurité Publics en Principauté de Monaco, ils portent sur leur soie le monogramme de S.A.S. le Prince Albert et leur devise ".
La Prise d'Armes se poursuivait par la remise de distinctions dans l'Ordre de Saint Charles par S.A.S. le Prince au Lieutenant-Colonel Luc Fringant et au Capitaine Jacques Giletta.
S.A.S. le Prince rejoignait la Famille Princière et Ses invités pour suivre depuis les fenêtres du Salon des Glaces l'intermède musical de la Fanfare des Carabiniers puis le défilé à pied des unités depuis la rue des Remparts jusqu'à la rue Bellando de Castro en traversant la Place du Palais.
La foule de quelques milliers de monégasques et résidents rassemblés sur la Place du Palais qui avaient pu suivre la messe et la prise d'armes sur un écran géant installé sous les pins, près de la Statue de Malizia, se rapprochait sous les fenêtres pour une longue ovation à S.A.S. le Prince et à la Famille Princière ; les applaudissements se poursuivant pendant de longues minutes.
Cette matinée s'achevait par un déjeuner offert par S.A.S. le Prince aux Hautes personnalités étrangères, dans la Salle du Trône et les Salons attenants tandis que le Ministre d'Etat reçevait les personnalités du Monte-Carlo Bay.
En fin d'après-midi, S.A.S le Prince assistait au match de football du Championnat de France qui opposait l'AS Monaco FC à l'AS St Etienne, qui vit la victoire des Asémistes 1 à 0.
Vers 21 h 00, S.A.S. le Prince, entouré de la Famille Princière, arrivait Salle Garnier pour une soirée de Gala, qui marquait également la réouverture de l'opéra créé par Charles Garnier en 1879, après deux ans de restauration. Après l'hymne national interprété par les Choeurs et l'Orchestre de Monte-Carlo, devant les 550 invités, M. Jean Des Cars évoquait l'historique de cette salle et de l'oeuvre présentés : " Le Voyage à Reims ". Cet opéra fut composé par Rossini pour le couronnement du Roi Charles X et repris à Vienne pour le mariage de l'Impératrice Sissi. La distribution qui comprenait 17 solistes dont June Anderson, Inva Mula, Raul Gimenez, Ruggero Raimondi, était prestigieuse. L'Orchestre et les Choeurs de l'Opéra de Monte-Carlo étaient placés sous la direction de Maurizio Benini. La mise en scène était réalisée par Pier-Luigi Pizzi.
A l'issue de la représentation, S.A.S. le Prince, la Famille Princière et près de 300 invités rejoignaient la Salle Empire de l'Hôtel de Paris pour un cocktail dînatoire.
Pour la circonstance, la Société des Bains de Mer avait préparé une surprise à S.A.S. le Prince, sous la forme d'une mise en lumière spéciale de la Place du Casino et des bâtiments qui l'entourent accompagnée d'un spectacle acrobatique et aérien de la Compagnie des Farfadais, qui s'achevait par un feu d'artifice embrasant la Place et le Casino.
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Dimanche 20 novembre, vers 15h30, S.A.S. le Prince et S.A.S. la Princesse Stéphanie étaient accueillis au Grimaldi Forum pour un spectacle réunissant près de 1.000 jeunes de toutes les écoles de la Principauté, de la maternelle à la terminale, entourés de leurs maîtres et professeurs. Ils avaient souhaité rendre hommage au Prince et partager Son projet évoqué dans Son discours du 12 juillet dernier sur la Place du Palais.
Ce spectacle reprenant la phrase de Martin Luther King, évoquée par S.A.S. le Prince, " Un jour j'ai fait un rêve " présentait 19 tableaux dont les transitions étaient assurées par M. Robert Hossein accompagné des enfants du Studio de Monaco.
Pendant plus d'une heure et demie, de " la sagesse des maîtres antiques " à l'hymne national final interprété par la Fanfare des Carabiniers, entourée des enfants, la magie du verbe se mêlait à l'émotion, la réflexion au sourire.
Les grands thèmes abordés lors de cette promenade dans le temps et l'espace furent :
Le Droit de tout enfant d'accéder à la connaissance et au pouvoir extraordinaire de la pensée...
L'apport de ces cultures qui sont nos racines et font notre richesse...
Le Droit des enfants à hériter d'une planète intelligemment sauvegardée...
Le Droit des enfants à vivre en paix dans un monde qui se veut carrefour des cultures et de la pensée...
Osons rêver de nouveaux défis : l'avenir est fait d'utopies d'hier enfin réalisées...
A la fin du spectacle, la Salle des Princes, comble, explosa dans un tonnerre d'applaudissements et d'émotions partagés par tous.
S.A.S. le Prince accompagné de S.A.S. la Princesse Stéphanie rejoignait la scène où étaient rassemblés les jeunes, les enseignants et tous les bénévoles ayant participé à la création de ce spectacle. S'adressant à eux, le Prince très ému déclarait notamment : " Je n'ai pas assez de mots pour vous dire combien j'ai été touché par votre spectacle. Je remercie chacun de vous du fond du coeur ".