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S.A.S. le Prince Héréditaire Albert conduit, à Johannesburg, la délégation de la Principauté au Sommet mondial pour le Développement Durable.

  • N° journal 7564
  • Date de publication 13/09/2002
  • Qualité 94.64%
  • N° de page 1458
S.A.S. le Prince Héréditaire Albert est arrivé dimanche 1er septembre en fin d'après-midi sur la base aérienne de Waterkloof au nord de Johannesburg afin de participer au Sommet mondial pour le Développement Durable. A Sa descente d'avion, Son Altesse Sérénissime était accueillie par une délégation de diplomates et d'officiers sud-africains. Le Prince Héréditaire Albert rejoignait ensuite l'Hôtel Michelangelo où séjournent quelques-unes des délégations des pays participants.

Le soir, le Prince Albert présidait un dîner qui rassemblait l'ensemble de la délégation monégasque présente à Johannesburg : S.E.M. Bernard Fautrier, Ministre Plénipotentiaire, Chargé de la Coopération Internationale pour l'Environnement et le Développement ; M. Patrick Van Klaveren, Conseiller Technique ; Dr Anne Nègre, Directeur de l'Action Sanitaire et Sociale ; M. Frédéric Platini, Administrateur à la Coopération Internationale ;
M. Jérôme Froissart, Administrateur à la Coopération Internationale ; le Lieutenant-Colonel Thierry Jouan, Aide de Camp de S.A.S. le Prince Héréditaire Albert et M. Nicolas Saussier, Attaché de presse du Palais Princier.

Lundi 2 septembre 2002, en début de matinée, le Prince Héréditaire Albert rejoignait le Sandton Convention Center, situé dans le nouveau quartier d'affaires de Sandton, où le Président de la République d'Afrique du Sud, S.E.M. Thabo Mbeki accueillait les Chefs d'Etat et de Gouvernement avant d'ouvrir officiellement le Sommet.

Après avoir écouté plusieurs interventions, le Prince Héréditaire Albert rejoignait le "Water Dome". Deuxième site officiel du Sommet, ce lieu d'expositions et de conférences entièrement consacrées à l'eau et aux questions sanitaires abrite les stands de 70 pays, d'agences de l'ONU, d'ONG environnementalistes et d'entreprises du secteur privé. De nombreuses banques sont également représentées sous cette immense bulle reposant sur une armature métallique légère, et parcourue en son milieu par un ruisseau, inaugurée mercredi 28 août par le Président Nelson Mandela, qui souhaita à cette occasion faire de l'accès à l'eau un droit pour tous les hommes. Rappelons que "l'eau" figure parmi les cinq priorités du sommet de la Terre sur le développement durable. En effet, à l'heure actuelle dans le monde 1,1 milliard de personnes n'ont pas d'accès à une eau potable et 2,4 milliards ne disposent pas d'installations sanitaires décentes.

Le Prince Albert participait à la table ronde consacrée à la Méditerranée (The Mediterranean Eco-Region) organisée conjointement à l'initiative de la Principauté de Monaco, du Ministère grec de l'environnement, de l'Agence Méditerranéenne pour l'information sur l'environnement, la culture et le développement durable (MOI-ECSDE) et du Plan d'Action pour la Méditerranée.
Lors de ces débats, Il déclarait :

"Je suis particulièrement heureux de participer à cet événement méditerranéen qui me semble illustratif de la dynamique qui, dans notre éco région, réunit les pouvoirs publics, la société civile et les milieux économiques, pour favoriser la marche vers le développement durable.

Vous le savez, je pense, mon pays, qui a l'honneur de présider le Bureau des Parties à la Convention de Barcelone, est particulièrement impliqué, tant au niveau bilatéral que multilatéral, par dans une coopération active en Méditerranée.

Cette coopération a trouvé sa source, de longue date, à Monaco, dans la préoccupation de Ses Princes, de s'engager pour préserver l'environnement marin. Elle s'est, depuis Rio, élargie à une active participation, à des projets environnementaux et de coopération au développement.

Les pays méditerranéens ont rappelé avec force, lors de la dernière réunion des Parties à Monaco, leur volonté de favoriser le développement social, une gestion durable des ressources naturelles, de lutter contre la pollution et ce, dans un contexte institutionnel et juridique qui soit adapté aux réalités de notre éco région, en soutenant une action qui soit décentralisée, participative et qui mette en ouvre des programmes de bonne gouvernance.

Tout cela nécessite, bien entendu, une coopération étroite, des partenariats entre les pays du Nord et du Sud, mais aussi entre les entités publiques et privées, enfin et on ne peut l'omettre, des financements qui devraient nécessairement être accrus.

Dans ce processus de coopération, la société civile doit jouer un rôle éminent, à l'exemple de l'action menée par MIO ESCDE, qui a été la cheville ouvrière de cet événement qui nous réunit aujourd'hui, tout comme il l'avait été pour les précédentes réunions d'ONG qui s'étaient tenues à Monaco et à Nice.

L'Union Européenne doit jouer un rôle clef dans le processus méditerranéen et on peut se réjouir des décisions prises dans le cadre du partenariat Euro Méditerranéen, lors des réunions de Valencia et plus récemment des Ministres de l'Environnement à Athènes, sous Votre Présidence, Madame la Ministre.

Pour ma part, je me félicite de ce que l'Union Européenne ait officiellement reconnu, dans le cadre du partenariat, l'importance des structures issues du Plan d'Action pour la Méditerranée et le rôle dévolu à la Commission Méditerranéenne du Dévelop-pement Durable, pour l'élaboration de la stratégie méditerranéenne.

Nous sommes tous aujourd'hui conscients que l'établissement d'un développement réellement durable sur toutes les rives de notre Mer commune, passe par l'action de tous, sans exclusive.

Je peux, en tout cas, vous affirmer qu'à la mesure de ses possibilités, Monaco est disposé à travailler activement dans ce sens."

En milieu d'après-midi, de retour au Sandton Convention Center, S.A.S. le Prince Héréditaire Albert S'exprimait à la tribune du Sommet :

"Voici 10 ans, la Conférence de Rio à laquelle J'avais eu l'honneur de participer aux côtés du Prince Souverain, mon Père, avait fait naître l'espoir d'un monde plus solidaire, luttant plus efficacement contre la pauvreté, soucieux de la santé humaine, réellement désireux de préserver et gérer durablement notre environnement et nos ressources naturelles.

La décennie qui s'est écoulée après Rio s'est caractérisée, à Monaco, par une réelle et très large ouverture à l'ensemble des questions environnementales et de développement qui s'est faite bien entendu à l'aune de notre taille, qui est modeste face à l'immensité du monde.

Cette rapide évolution a concerné non seulement l'aide publique, par les canaux bilatéraux ou multilatéraux, mais aussi une large coopération avec les divers instruments juridiques internationaux issus directement ou non de Rio et enfin un développement dynamique des actions des ONG dans de nombreuses régions défavorisées de la planète.

Notre aide publique au développement, encore inexistante il y a dix ans, est en évolution croissante et constitue une manifestation claire de la volonté de solidarité internationale qui anime la Principauté, elles est encore certes très faible par rapport aux engagements des 0,7 % du PIB, tenus hélas par si peu de pays mais je suis confiant dans la volonté d'approcher cet objectif dans les années qui viennent. Elle se caractérise avant tout, que ce soit au plan bilatéral ou multilatéral, par le souci d'agir de façon concrète dans des projets à taille humaine en privilégiant le développement économique et social mais aussi l'éducation et la formation et bien entendu la préservation des ressources naturelles.

Cette dynamique de croissance de l'effort de coopération au développement que ce soit par les canaux publics ou par les partenariats avec l'économie privée et la société civile doit se poursuivre ou être relancée au niveau global ; comme nous l'avons fait et le ferons à l'échelle de Monaco. C'est sans doute le plus important objectif de ce début de millénaire ; il ne doit pas se limiter à des déclarations incantatoires ou à des engagements chiffrés trop souvent non tenus, il doit se traduire en actions concrètes fussent-elles modestes.

A cet égard, Je soulignerai la création, soutenu par le Gouvernement Princier, d'un fonds d'investissement axé sur l'environnement et le développement durable dont la mise en ouvre sera assurée par des institutions financières monégasques.

Le rôle des instruments juridiques internationaux est également essentiel dans la marche vers le développement durable. Là aussi, il s'est agi de convaincre que le droit national souvent protecteur et égoïste, doit s'adapter à une solidarité régionale, voire mondiale et à des efforts communs mais, il ne peut en être autrement, différenciés en fonction des niveaux de développement.
De ce point de vue, Monaco a ratifié et participe activement aux trois conventions cadre issues de Rio qui constituent une base réellement minimale pour la sauvegarde future de notre planète.

Nous ratifierons, dans les mois qui viennent, le protocole de Kyoto à la Convention Cadre sur les Changements Climatiques, car, même si nous avons le taux d'émission de gaz à effet de serre par habitant le plus faible des pays développés, nous pensons qu'il est de notre devoir de faire un effort pour changer certaines habitudes de consommation non durables. Dans la mesure, inéluctable, où tous nos engagements ne pourraient être remplis, à l'intérieur, nous participerons à des mécanismes pour un développement propre destinés aux pays en développement.

C'est dans le même esprit que nous ratifierons également le protocole de Carthagène à la Convention sur la Biodiversité.

Quant à la Convention cadre pour la lutte contre la désertification, mon pays participe depuis maintenant trois ans, à la réalisation en Afrique de projets concrets transfrontaliers mis au point par le Secrétariat de la Convention.

Monaco appartient à une éco-région bien réelle, qui est celle du bassin méditerranéen où l'on retrouve en fin de compte les situations contrastées entre économies développées, pays en transition et en développement qui se rencontrent partout à l'échelle de la Planète. Une véritable solidarité de cette éco-région est née, voici maintenant plus d'un quart de siècle autour du souci uniquement environnemental de préserver la Méditerranée contre les pollutions. L'ensemble des pays de la région, réunis dans la Convention de Barcelone, que Monaco a l'honneur de présider en ce moment, a depuis Rio élargi ses préoccupations aux objectifs du développement durable en créant la Commission Méditerranéenne du Développement Durable dont la dynamique et l'originalité ont suscité beaucoup d'intérêt.

Réunis dans Mon Pays, en novembre dernier, au niveau ministériel, l'ensemble des pays riverains a adopté à notre initiative une déclaration politique très forte et décidé de mettre en ouvre une stratégie régionale de développement durable fondée sur le développement social, la préservation des ressources naturelles, une meilleure gouvernance et une coopération accrue. Cette stratégie devrait se mettre en place dans les années qui viennent et je ne doute pas de son exemplarité.

L'un de ses volets sur lequel Je voudrais insister, en conclusion, est celui de la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles.

Je me félicite de ce que Monaco ait pu faire se concrétiser plusieurs initiatives concernant la préservation en Méditerranée et en mer Noire des mammifères marins avec l'accord ACCOBAMS et l'instauration du Sanctuaire franco-italo-monégasque pour la protection de ces mammifères. Mais comment ne pas être choqué dans le même temps par la diminution considérable des ressources halieutiques dans toutes les mers du globe ; exemple parfait d'une gestion à courte vue des ressources naturelles avec ses conséquences écologiques certes mais aussi économiques et sociales et sur la sécurité alimentaire de nombreuses régions. C'est pourquoi il me paraît essentiel que les dispositions des paragraphes 29 à 34 du plan de mise en ouvre qui concernent les mers et les océans et sur lesquels un consensus a pu se dégager soient efficacement et rapidement mises en ouvre par tous les pays.

Une fois encore, au-delà des institutions c'est au jour le jour, sur le terrain, que peut se bâtir un monde meilleur par la solidarité de tous, par des efforts quotidiens, qui souvent n'ont rien de surhumains, par la confiance et la responsabilisation dans une véritable éthique du Développement Durable.

N'hésitons pas, Monsieur le Président, à nous engager dans cette voie. L'heure n'est plus aux hésitations et aux promesses sans lendemain, nous ne pouvons plus nous permettre d'attendre. L'heure est déjà grave, elle est à la prise de responsabilité de chaque pays, de chaque gouvernement, de chaque citoyen.

Nous sommes tous des habitants de la même planète.

Comme les enfants l'ont dit ce matin, nous ne pouvons pas nous procurer d'autre planète.

Unissons nos efforts pour la préserver pendant qu'il en est encore temps !"

Cette journée s'achevait par un dîner officiel aux Chefs d'Etat et de Gouvernement par le Président Thabo Mbeki et son épouse.

Mardi matin, en marge du Sommet, le Prince Héréditaire Albert participait à une réunion des Chefs d'Etat et de Gouvernement des pays francophones, organisée à l'initiative du Président français, M. Jacques Chirac.
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