Visite de S.A.S. le Prince Albert II à Longjumeau, Massy et Chilly-Mazarin (19 juin 2018)
Dans le cadre de Ses déplacements réguliers dans les territoires liés historiquement à Sa famille, S.A.S. le Prince Albert II se rend dans le département de l'Essonne le 19 juin 2018, dans les villes de Longjumeau, Massy et Chilly-Mazarin, pour une visite amicale sur les traces de Ses ancêtres.
Les princes de Monaco portent, entre autres, les titres historiques de comte de Longjumeau, baron de Massy et marquis de Chilly. Ils en sont héritiers par leur aïeul Honoré IV et son mariage, en 1777, avec Louise d'Aumont-Mazarin. Deux princes de Monaco naissent de l'union entre Louise d'Aumont-Mazarin et Honoré IV : Honoré V et Florestan Ier, ce dernier étant le quintaïeul de S.A.S. le Prince Albert II.
à 9 h 30, l'avion princier atterrit à l'aéroport de Paris-Orly. S.A.S. le Prince est accompagné de M. Georges Lisimachio, Son chef de Cabinet, du lieutenant-colonel Philippe Rebaudengo, Son aide de camp et de M. Thomas Fouilleron, directeur des Archives et de la Bibliothèque du Palais princier de Monaco.
Il est accueilli par M. Alain Charrier, sous-préfet, directeur de cabinet du préfet de l'Essonne et M. Pierre Marchand-Lacour, sous-préfet chargé de mission pour la plate-forme aéroportuaire de Paris-Orly auprès du préfet délégué pour la sécurité et la sûreté des plates-formes aéroportuaires de Paris-Charles-de-Gaulle, du Bourget et de Paris-Orly.
Il se rend au château du Clos Saint-Cyr de Longjumeau où Il est accueilli par Mme Sandrine Gelot, maire de Longjumeau, et ses conseillers municipaux. Parmi les élus sont présents M. Robin Reda, député de l'Essonne et Mme Laure Darcos, sénatrice de l'Essonne.
M. Pierre Quernez, directeur des Archives départementales de l'Essonne, Lui présente un atlas restauré datant de 1776, répertoriant les plans terriers de Chilly et Longjumeau. Puis S.A.S. le Prince découvre l'espace de la biodiversité du parc Nativelle, attenant au Clos. Composé de serres, d'un espace paysager, d'une mare et de la Maison de l'Abeille (espace de découverte sur l'univers des abeilles et de l'apiculture), il est désormais dénommé « Espace de la biodiversité Albert II de Monaco ». En présence des membres du conseil municipal et du conseil municipal des enfants (CME) ainsi que des invités de la société civile, le Souverain y plante un olivier. Puis Il visite une exposition historique préparée par l'association patrimoniale locale « Renaissance et culture ».
Après un discours de Mme Sandrine Gelot, S.A.S. le Prince prend la parole :
« Monsieur le Sous-préfet,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Madame le Maire,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui, pour évoquer non seulement le passé, mais aussi le présent et l'avenir. Car je conçois ainsi les déplacements réguliers que j'effectue dans les collectivités historiquement liées à ma famille et à la Principauté. Sans nostalgie d'époques révolues, ces visites sont pour moi l'occasion de découvrir, avec grand plaisir, la diversité des initiatives locales, d'échanger avec les populations, les élus et les acteurs de terrain.
Vous l'avez rappelé, les fiefs franciliens des Mazarin et, primitivement, des La Meilleraye et des Ruzé d'Effiat, sont passés, en 1777, dans la famille Grimaldi par le mariage de Louise d'Aumont-Mazarin avec le futur prince Honoré IV, mon ancêtre et prédécesseur. Parmi ces territoires, figurait le comté de Longjumeau.
L'observation des changements intervenus dans l'occupation de l'espace entre le plan ancien qui vient de m'être présenté, réalisé à l'époque où mes ancêtres avait ce territoire en responsabilité, et l'urbanisation dense qui caractérise globalement votre commune, est saisissante.
L'explication des mutations spatiales et leur mise en contexte sont d'autant plus intéressantes et nécessaires pour votre commune que la mobilité et la croissance démographique ont fortement brassé la population locale.
Mais je suis très heureux que votre démarche ne se soit pas limitée, dans votre accueil aujourd'hui, à un devoir d'histoire.
Car ce que vous venez de me montrer dans ce parc municipal Nativelle me conforte tout à fait dans l'idée que ce qui nous unit, notre histoire commune, peut déboucher sur un dialogue plus large, sur les enjeux et les défis actuels de nos territoires respectifs.
Votre espace de la biodiversité est ainsi tout à fait remarquable, et je suis particulièrement fier et touché que vous ayez eu la délicatesse de lui donner mon nom. J'y vois un encouragement à poursuivre, coûte que coûte, le travail de sensibilisation et même d'alerte, que je m'efforce de faire à différents niveaux, sur les grands sujets environnementaux liés à l'avenir de notre planète.
Vous montrez bien, notamment à travers la Maison de l'Abeille, qui est, on le sait, un excellent observateur de la qualité du milieu, que si nous devons penser globalement, nous devons aussi agir localement à chaque fois que nous le pouvons.
Vous pouvez compter sur mon soutien et sur celui de ma fondation, dédiée à ces questions, à chaque fois que vous aurez ces initiatives, porteuses d'avenir car tournées vers la sensibilisation des jeunes générations.
En conclusion, et pour revenir au sujet premier qui nous réunit, je souhaite vous dire, Madame le Maire, que j'ai beaucoup apprécié, tout à l'heure, de voir, en entrée d'agglomération, le panneau signalétique de l'association « Sites historiques Grimaldi de Monaco », qui vise à entretenir les passerelles anciennes que l'histoire a créées entre la Principauté et les territoires qui ont, comme vous, un passé commun avec ma famille.
J'ai désiré que cette initiative, prise en 2015 par le maire de Menton, alors président du groupe d'amitié France-Monaco à l'Assemblée nationale, soit confortée en Principauté par la tenue annuelle d'une rencontre amicale, où seront, tour à tour invités, pour présenter l'identité, la culture et l'économie de leur territoire, les différentes collectivités qui nous ont été proches au cours du temps.
La première rencontre aura lieu dans quelques jours, les 23 et 24 juin prochains, sur la place du Palais.
J'espère vous revoir tous à Monaco, Madame le Maire, dans les années à venir, lors d'une prochaine édition, lorsque viendra le tour de Longjumeau.
Je vous remercie. »
Un déjeuner en présence de Jean-Benoît Albertini, préfet de l'Essonne et des élus des trois communes visitées, est offert par S.A.S. le Prince dans la commune de Wissous.
S.A.S. le Prince et Sa Suite se rendent ensuite à la mairie de Massy. Il est accueilli par M. Abdel Kader Guerza, sous-préfet de Palaiseau, M. Nicolas Samsoen, maire de Massy et M. Vincent Delahaye, vice-président du Sénat et ancien maire de Massy.
S.A.S. le Prince prononce un discours :
« Monsieur le Sous-préfet,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Vice-président du Sénat,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je vous remercie de votre accueil chaleureux dans votre commune, qui fait donc aujourd'hui mémoire de liens historiques anciens.
Vous l'avez rappelé, les fiefs franciliens des Mazarin et, primitivement, des La Meilleraye et des Ruzé d'Effiat, sont passés, en 1777, dans la famille Grimaldi par le mariage de Louise d'Aumont-Mazarin avec le futur prince Honoré IV, mon ancêtre et prédécesseur. Parmi ces territoires, figurait la baronnie de Massy.
Je pense que la valorisation de cet héritage commun peut servir à mieux faire connaître et comprendre nos territoires, d'autant plus peut-être quand il s'agit de faire partager une identité de la longue durée, que l'urbanisation et la croissance démographique rapides ont tendu à effacer. Car votre commune a évidemment bien changé depuis le temps du beau plan terrier que les Archives du Palais conservent et qu'elles ont, je crois, mis à votre disposition.
Si je visite régulièrement, et avec plaisir, des collectivités qui, comme Massy, ont en commun d'avoir une histoire partagée avec Monaco et ma famille, ce n'est pas par nostalgie du passé, ou pour remettre en cause les évolutions politiques successives.
C'est pour moi l'occasion de rencontrer et d'échanger avec la population locale, avec les acteurs des territoires, d'écouter et d'apprendre, d'appréhender directement les enjeux territoriaux dans leur diversité.
Je crois beaucoup à l'efficacité collective pour la promotion économique du patrimoine. C'est pourquoi j'ai apprécié et soutenu l'initiative prise en 2015 par le maire de Menton, alors président du groupe d'amitié France-Monaco à l'Assemblée nationale, de fédérer les collectivités ayant un lien avec l'histoire de Monaco et de ma famille, sous le nom « Sites historiques Grimaldi de Monaco ».
Au-delà de la commémoration, il s'agit de créer un espace d'échange sur ce que nous pouvons mettre en valeur, mais aussi sur ce que nous pouvons envisager ensemble demain, dans divers domaines, forts des liens qui nous ont unis dans le passé.
Je suis ainsi ravi que la culture rapproche aujourd'hui Massy et Monaco, à travers le cirque et l'opéra. Votre festival international du cirque, organisé quelques jours avant celui de Monte-Carlo au mois de janvier, s'est imposé, depuis vingt-cinq ans, comme une référence incontournable. Cette tradition circassienne, un temps menacé, à l'époque où mon père le prince Rainier III s'en est ému, mérite bien d'être valorisée.
Plus qu'un point commun, l'opéra peut être un véritable trait d'union, puisque lors de la prochaine saison, les 17 et 19 mai prochains, vous reprendrez Rigoletto, production de l'opéra de Monte-Carlo, comme cela avait déjà été le cas en 2013 avec Falstaff. Je suis heureux de saluer le travail que votre opéra mène, avec mérite, depuis vingt-cinq ans là encore, pour démocratiser et populariser l'art lyrique en périphérie parisienne. C'est un bel exemple de décentralisation culturelle réussie qui a mis la transmission au cœur de son projet.
Je suis d'autant plus heureux de m'y rendre dans quelques minutes, et sensible à votre proposition de baptiser l'espace pédagogique « Prince de Monaco », pour rappeler le lien historique que ma famille et Monaco ont avec Massy depuis le XVIIIe siècle. Je sais aussi que votre chorégraphe en résidence, Julien Lestel, a commencé sa carrière au sein des Ballets de Monte-Carlo, et que la compagnie est déjà venue se produire à Massy, pour le fameux Roméo et Juliette, il y a quelques années.
Très satisfait, donc, des liens revivifiés aujourd'hui, je forme le vœu que la mémoire soit aussi entretenue du côté de Monaco. D'ici quelques années, la place du Palais pourra accueillir votre commune, avec Longjumeau et Chilly-Mazarin, pour une prochaine édition des « rencontres des Sites historiques Grimaldi de Monaco », manifestation que j'ai voulue populaire, autour de la date de la Saint-Jean, pour mieux faire connaître les territoires historiquement liés à la dynastie et à la Principauté.
Trois sites seront invités chaque année. L'objectif est de faire connaître leur histoire, mais surtout leur réalité actuelle, patrimoniale, culturelle et économique. La première édition aura lieu cette année dans quelques jours, les 23 et 24 juin.
Monsieur le Maire, j'espère donc vous revoir prochainement, avec vos administrés et vos fleurons culturels, à Monaco.
Je vous remercie. »
Puis le Souverain rejoint l'opéra de Massy où L'accueille M. Philippe Bellot, directeur de l'établissement. Il effectue une visite de l'opéra, qui reçoit en mai 2019 Rigoletto de Giuseppe Verdi, produit par l'opéra de Monte-Carlo.
S.A.S. le Prince inaugure l'espace pédagogique pour les enfants, désormais baptisé « Espace pédagogique Prince de Monaco ».
S.A.S. le Prince se rend ensuite à Chilly-Mazarin, dont le parc de l'ancien château des ancêtres du Souverain abrite désormais l'hôtel de ville. Il y est accueilli par M. Jean-Claude Beneytou, maire de Chilly-Mazarin.
Il se déplace à pied vers l'église Saint-étienne, récemment restaurée avec Son concours, laquelle conserve les sépultures d'ancêtres des princes de Monaco. Un vitrail de l'église, offert par le prince Albert Ier, porte l'inscription « À la mémoire des princes de Monaco, derniers seigneurs de Chilly ». Le Souverain assiste à une bénédiction, célébrée par le père Juvénal Rutumbu, vicaire général accompagné du père Pascal Ouedraogo.
à l'issue, Il plante deux oliviers devant l'église en compagnie des membres du conseil municipal et du conseil municipal des enfants.
Puis Il se rend à la mairie pour inaugurer une salle d'exposition « Louise d'Aumont, marquise de Chilly ». S.A.S. le Prince y découvre une exposition présentant les liens unissant Chilly-Mazarin à Monaco. L'ouvrage historique édité à cette occasion, Des seigneurs de Chilly aux princes de Monaco Lui est présenté.
M. Beneytou prononce un discours sur le perron de l'hôtel de ville, puis S.A.S. le Prince prend la parole devant la population venue L'accueillir avec enthousiasme :
« Monsieur le Sous-préfet,
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis chiriquois,
L'accueil ouvert et populaire que vous m'avez réservé dans votre commune, Monsieur le Maire, en cette chaude fin d'après-midi ne pouvait pas mieux conclure cette journée de visite dans les communes de l'Essonne historiquement liées à ma famille.
Je suis très sensible aux nombreuses et chaleureuses marques de sympathie que je viens de recevoir. De ce fait, je dois vous dire que je me sens presque citoyen de Chilly à part entière. C'est, en tout cas, cette possibilité de contacts personnels que j'apprécie particulièrement lors des déplacements que j'effectue régulièrement dans les territoires qui partagent avec mes ancêtres une histoire commune.
Sans nostalgie du passé et dans le respect des évolutions institutionnelles et politiques successives, il est appréciable de se retrouver, presque en famille, pour voir le chemin accompli depuis le temps lointain où mes ancêtres avaient en charge l'administration de votre collectivité.
Votre présence nombreuse ce soir montre que nous partageons cette vision, autant fondée sur le présent et l'avenir que sur la commémoration.
Les mutations sont fortes et rapides dans un milieu qui, en bordure d'agglomération parisienne, est fortement urbanisé et dont la population a beaucoup été renouvelée. Vous devez donc constamment relever les défis du changement, tout en préservant, pour votre commune, une certaine identité.
Vous montrez que ces deux notions ne sont pas incompatibles, puisque vous avez su conserver le vieux cœur villageois, autour de ce parc où se situait l'ancien château, avec aujourd'hui votre hôtel de ville, et l'église Saint-étienne.
Ce château disparu était – je cite – « un des plus beaux que l'on puisse voir, magnifique par ses constructions, tout en pierre de taille, délicieux par ses jardins remplis de fleurs et de fruits », si j'en crois le secrétaire de mon ancêtre le prince Honoré II, qui le décrit en 1646 lorsque la petite suite du souverain monégasque y fait halte, juste avant de gagner Paris et la cour du roi.
En ce temps-là, les Grimaldi n'avaient bien sûr pas encore de lien avec Chilly, puisque, comme vous le savez, c'est en 1777 que mon lointain aïeul, Honoré IV de Monaco, épouse l'héritière du maître de maison. En 1661, la nièce de Mazarin, Hortense Mancini, s'était mariée au duc de La Meilleraye, lui-même petit-fils du marquis d'Effiat, bâtisseur du château.
Malheureusement, l'édifice n'a pas survécu au lendemain de l'épisode révolutionnaire, démantelé alors par l'homme d'affaires auquel Louise d'Aumont-Mazarin avait été contrainte, au vu des circonstances, de le céder.
Parmi les différentes marques d'attention que vous avez eues à l'égard du souvenir de ma famille, je suis très touché que vous ayez souhaité baptiser deux salles de l'hôtel de ville du nom de chacun de mes deux ancêtres qui nous rassemblent aujourd'hui, Louise et Honoré.
Quant à l'église Saint-étienne, où est enterrée la mère de Louise, je viens d'en constater l'éclatante restauration. Dès 2013, en réponse à la sollicitation de votre prédécesseur, Monsieur le Maire, j'avais tenu à contribuer personnellement à cet important chantier, après avoir aidé, quelques mois plus tôt, les copropriétaires de la résidence « Bel Abord » pour la restauration de leur porche monumental, dernier vestige de cet autre château de votre commune.
À chaque fois que je le peux et que je le juge utile, en particulier lorsque toutes les voies de financement habituel ont été explorées, j'essaie d'apporter, au moins symboliquement, mon soutien à des projets de valorisation du patrimoine ou à des initiatives remarquables des territoires autrefois sous la responsabilité de mes ancêtres.
Ces sites ont, depuis 2015, vocation à se retrouver dans une association créée à l'initiative du maire de Menton, alors président du groupe d'amitié France-Monaco à l'Assemblée nationale. Je vous sais gré, Monsieur le Maire, ainsi que votre conseil municipal, d'avoir fait en sorte que Chilly-Mazarin rejoigne ce réseau. Je crois que cette structure aidera à mieux entretenir les liens, à mieux valoriser l'identité partagée.
Dans quelques jours, aura lieu la première rencontre des Sites historiques Grimaldi de Monaco, que j'ai souhaitée afin que la relation fonctionne dans les deux sens. Trois collectivités ou ensemble de collectivités seront invités chaque année, sur la place du Palais, pour faire connaître leur histoire, mais surtout leur réalité actuelle, patrimoniale, culturelle et économique.
Lors d'une prochaine édition, j'espère donc croiser à Monaco une délégation chiroquoise vive et fournie. Et je ne doute pas qu'elle le sera, quand je vois à la fois votre enthousiasme et votre fidélité, qui me touche, et les prestations chorégraphiques et musicales qui nous attendent maintenant !
Je vous remercie. »
Cette journée à caractère historique s'achève par un concert symphonique offert par les élèves du conservatoire de Chilly-Mazarin et Longjumeau.
En début de soirée, S.A.S. le Prince quitte l'aéroport d'Orly à bord de Son avion.