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Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II reçu en audience par Sa Sainteté le Pape Benoît XVI.

  • N° journal 7734
  • Date de publication 16/12/2005
  • Qualité 97.83%
  • N° de page 2371
Lundi 5 décembre en fin de matinée, S.A.S. le Prince Albert, accompagné de M. Jean Luc Allavena, Directeur de Cabinet, de M. le Chanoine César Penzo, et du Lt-Colonel Bruno Philipponnat, Aide de Camp, arrivait à l'aéroport Ciampino de Rome où Il était accueilli par S.E.M. Jean-Claude Michel, Ambassadeur de Monaco près le Saint-Siège.

Au Vatican, S.A.S. le Prince arrivait dans la Cour San Dalmaso où une section de Gardes Suisses Lui rendait les honneurs. Le protocole du Saint Siège conduisait le Prince et les membres de la délégation à travers une dizaine de salles dans lesquelles Il pouvait admirer les oeuvres, marbres, peintures et sculptures d'artistes célèbres tels que Raphaël, Durer et El Greco.

Dans la Petite Salle du Trône, Sa Sainteté le Pape Benoît XVI accueillait S.A.S. le Prince. Ensemble, ils rejoignaient la bibliothèque privée du Pape pour une audience en tête à tête d'une vingtaine de minutes au cours de laquelle étaient abordées les questions relatives aux relations bilatérales et plus particulièrement : la place de l'Eglise de Monaco au sein des Institutions ecclésiales d'Europe qui pourrait se renforcer par l'accueil de la Principauté en tant que membre du Conseil des Conférences Episcopales ; la désignation par le Saint Siège d'un Nonce en Principauté ; la signature prochaine entre l'Etat et l'Evêché de la Convention sur l'enseignement privé catholique à Monaco. Au terme de cet entretien, les membres de la délégation monégasque étaient présentés à S.S. le Pape. Le Saint Père remettait ensuite au Prince une série de médailles du Pontificat. S.A.S. le Prince offrait à S.S. le Pape une sculpture " Sainte Dévote ", oeuvre de M. Cyril de la Patellière.

A l'issue de cette audience, S.A.S. le Prince rencontrait le Cardinal Angelo Sodano, Secrétaire général du Saint Siège avec lequel Il évoquait l'invitation faite à S.S. le Pape de se rendre en Principauté. Accompagné de trois chanoines de la Basilique Saint Pierre, le Prince se rendait ensuite dans la crypte ou reposent les Papes pour se recueillir sur les tombes de Paul VI et Jean Paul II.


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Remise du Prix 2005 de la Fondation " Uberto Bonino e Maria Sofia Pulejo " à S.A.S. le Prince Albert II.

Dans l'après-midi, S.A.S. le Prince rejoignait Catane où Il était accueilli par l'Onorevole Nino Calarco, Président de la Fondation " Uberto Bonino e Maria Sofia Pulejo ", S.E.M. l'Ambassadeur Henri Fissore, M. Emanuele Bruno, Consul de Monaco à Palerme, le Docteur Laura Giuliano de la CIESM (Commission Internationale pour l'Exploration Scientifique de la Mer Méditerranée).

Le Prince rejoignait le Théâtre Victor Emanuele - Corso Garibaldi, de Messine, où l'accueillaient M. Antonio Martino, Ministre de la Défense italien et le Professeur Frédéric Briand, Directeur Général de la CIESM.

Les Hymnes monégasque et italien ouvraient la 29e Cérémonie de remise des bourses d'études et du XIIIe Prix de la Fondation " Uberto Bonino e Maria Sofia Pulejo ", l'Onorevole Nino Calarco lisait le message de S.E.M. Carlo Azeglio Ciampi, Président de la République Italienne, avant de céder la parole à M. Francesco Tomasello, Recteur de l'Université de Messine et à M. Antonio Martino, Ministre de la Défense.

La Fondation Bonino-Pulejo joue un rôle déterminant dans les domaines scientifiques et culturels dans cette région du Sud de l'Italie. Elle développe un certain nombre d'activités au service de la communauté, incluant le support aux structures médicales, des bourses d'études aux étudiants et l'organisation de séminaires scientifiques.

Les quarante lauréats de Sicile et de Calabre recevaient leurs bourses d'étude avant que ne débute la remise du Prix de la Fondation " Uberto Bonino e Maria Sofia Pulejo " par la lecture des noms des précédents lauréats parmi lesquels S.E.M. Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies, le Président Giscard d'Estaing, le Professeur Luc Montagnier... Suivait la projection d'un court-métrage d'une quinzaine de minutes sur la Principauté de Monaco.

L'Hymne à la Joie était interprété tandis que S.A.S. le Prince Albert II rejoignait sur scène l'Onorevole Nico Calarco qui Lui remettait le Prix 2005 de la Fondation " Uberto Bonino e Maria Sofia Pulejo " pour les Lettres, les Sciences, les Arts et la Culture, récompensant ainsi Son engagement pour un monde plus humain, plus pacifique et Son action dans le domaine de l'environnement, notamment à la Présidence de la CIESM, à laquelle Il succéda à Son Père, le Prince Rainier III, en 2001.

Le Prince recevait deux plaquettes, oeuvres de l'artiste Gerardo Sacco et un diplôme avant de prononcer le discours suivant :

" Monsieur le Ministre, Monsieur le Président, Monsieur le Recteur, Mesdames, Messieurs,

Je veux en premier lieu exprimer le grand plaisir que j'éprouve à découvrir Messine et à me retrouver sur cette terre de Sicile.

Tout ici témoigne d'une longue histoire façonnée par l'apport de cultures multiples et aussi par le courage des hommes face à une nature souvent hostile.

Ici, les Phéniciens puis les Grecs se sont succédés, attirés par votre port naturel, puis ont laissé la place aux Romains, Byzantins, Sarrasins, Normands, ensuite à d'autres jusqu'aux Bourbons de Naples. Chacun y a déposé sa marque, visible encore sur les quelques monuments qui ont résisté à l'épreuve des guerres et des catastrophes naturelles.

Car je n'oublie pas que Messine fut maintes fois détruite, à l'épreuve des séismes, des épidémies, des bombardements, mais aussi toujours inlassablement reconstruite grâce au courage de ses habitants. C'est ainsi qu'elle conserve aujourd'hui sa vocation d'ouverture et d'échanges, tout à la fois ville universitaire et port dynamique.

Cet illustre passé mais aussi cette ouverture sur l'avenir et sur le monde prédestinaient la Fondation Bonino-Pulejo à instaurer un Prix International pour les Lettres, les Sciences, les Arts et la Culture.

Je suis extrêmement honoré d'en être cette année l'heureux récipiendaire au moment même où j'accède aux plus hautes responsabilités dans Mon Pays.

Comme vous le savez, j'ambitionne que la Principauté de Monaco, au coeur de ce bassin méditerranéen qui nous est si cher, berceau de tant de civilisations, apporte sa contribution au renforcement de la paix, de la solidarité et de la coopération internationale, dans un environnement mieux préservé.

Ce Prix est pour Mon Pays et pour Moi-même un encouragement fort à persévérer dans cette voie.

Fidèle aux sentiments humanitaires du Prince Albert 1er Qui avait établi dans la Principauté un " Institut International de la Paix ", Mon Père, le Prince Rainier III, expliquait en ces termes en 1970 les raisons de l'attachement de Monaco à la Paix : " La Principauté, après avoir tant lutté, quelquefois durement, toujours courageusement, pour la reconnaissance de son existence propre a, par la suite, toujours manifesté dans les actes de sa vie politique, sa préoccupation de voir s'instaurer et se maintenir au-dedans de ses frontières, comme au dehors, une paix solide et durable. La tradition de ce véritable culte de la Paix se retrouve tout au long de l'Histoire de Monaco et de ses Princes. Chacun s'y est voué, tous ont tout tenté, tout entrepris pour propager et consolider la notion que seule la Paix peut engendrer la prospérité et le bonheur des peuples, petits ou grands ".

C'est dans cet esprit que la Principauté de Monaco prit une part directe à la Fondation de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique, dont la mission est de " hâter et d'accroître la contribution de l'énergie atomique à la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier ", manifestant ainsi son attachement au développement des applications pacifiques de l'énergie nucléaire.

C'est dans cet esprit aussi que je préside aujourd'hui la Commission Internationale pour l'Exploration Scientifique de la Mer Méditerranée qui parvient, depuis sa création il y a près d'un siècle, à faire coopérer autour de projets communs des chercheurs originaires de tout le pourtour méditerranéen. Dans cette région trop souvent déchirée par l'intolérance, par les guerres, il est essentiel de promouvoir de tels oasis de dialogue et de paix.

Aujourd'hui, s'ouvrent devant nous de nouveaux chantiers. En effet, nous savons tous qu'il ne suffit pas d'invoquer la paix sur le mode incantatoire pour qu'elle se réalise comme par enchantement. La seule voie pour la conquérir progressivement réside dans la patiente construction d'un monde plus solidaire, respectueux de la dignité de l'Homme et de son environnement.

Pour cela nous devons nous mettre à l'écoute du monde de l'économie, du travail, de la recherche scientifique, de la culture, et aussi des autres mondes sur les autres rives.

A cet égard, par les conférences et symposiums qu'elle accueille à longueur d'année et auxquels, souvent, je prends part, la Principauté constitue un carrefour permanent d'échanges, un terrain " neutre " - mais non pas " tiède " - où les idées se confrontent, dans le respect mutuel.

Parce que nous sommes conscients que l'arbre de la Paix ne peut pas croître sur le terreau du terrorisme, de la violence, de la corruption, des conditions de vie dégradantes ou de la destruction de l'environnement, il nous appartient à tous, à vous, politiques, universitaires, étudiants, comme à Moi-même, Chef d'Etat à la tête d'un pays de dimension modeste mais toujours très observé, de relever inlassablement le défi éthique de l'édification d'une société plus digne de l'homme, dans le respect d'un patrimoine naturel à transmettre intact aux futures générations.

Certes, l'étendue des détresses, lointaines ou proches, peut parfois décourager tant ces efforts paraissent un grain de sable dans l'océan des besoins.

C'est alors qu'il nous faut redresser la tête et puiser dans l'exemple magnifique des habitants de Messine, qui ont tant de fois reconstruit leur ville, le courage d'assumer chacun nos responsabilités avec la même détermination et la même confiance dans l'avenir.

Je vous remercie ".

Un dîner clôturait cette cérémonie.


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Ce mardi matin, S.A.S. le Prince visitait deux navires océanographiques " L'Universitatis " et " l'Urania " du Conseil National de la Recherche italienne. Ce dernier accueille la dernière mission internationale et multidisciplinaire de recherches lancée par la CIESM et appelée CIESM-SUB-2. Cette campagne réunit les scientifiques de quatorze instituts marins et de cinq pays différents (France, Algérie, Maroc, Tunisie, Italie) qui s'embarqueront pour des travaux en mer Tyrrhénienne et dans le Canal de Sicile, jusque-là très peu étudiés dans leurs caractéristiques océanographiques et écologiques.

Lors d'une conférence de presse, S.A.S. le Prince Souverain remerciait, au nom de la CIESM, les autorités italiennes pour cette campagne et rappelait l'importance de la relation entre cette organisation et l'Italie, l'un des pays fondateurs : " Ma présence à bord de l'Urania aujourd'hui montre l'importance pour la CIESM de ces campagnes océanographiques qui renouent avec une tradition initiée par Mon Trisaïeul le Prince Albert Ier Qui lança une série de missions océanographiques internationales réunissant à l'époque la France, l'Italie et l'Espagne ". Le Prince précisait l'importance de ces missions scientifiques (CIESM SUB-1 et CIESM SUB-2) qui étudient des zones peu explorées de la Méditerranée.

Cette campagne a été rendue possible grâce au soutien du Ministère Italien de l'Environnement et du Territoire, du Consorzio Interuniversitario per le Scienze del Mare (CoNISMa) et du Conseil National de la Recherche (CNR), ainsi qu'à la contribution spéciale de la Fondation Bonino Pulejo.
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