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Visite de LL.AA.SS. le Prince Albert II et la Princesse Charlène à Peille (6 avril 2019)

  • N° journal 8499
  • Date de publication 14/08/2020
  • Qualité 100%
  • N° de page

Dans le cadre de Ses déplacements réguliers dans les territoires liés historiquement à Sa famille, S.A.S. le Prince Albert II se rend le 6 avril 2019 à Peille, accompagné de S.A.S. la Princesse Charlène.

À 11 h, LL.AA.SS. le Prince et la Princesse arrivent à Saint-Martin de Peille, où Les attend la délégation monégasque, composée de M. Richard Milanesio, conseiller au Cabinet de S.A.S. le Prince, du lieutenant-colonel Jean-Luc Carcenac, aide de camp de S.A.S. le Prince, et de M. Thomas Fouilleron, directeur des archives et de la bibliothèque du Palais princier.

Ils sont accueillis au jardin Princesse Grace par M. Cyril Piazza, maire de Peille et vice-président de la communauté de communes du Pays des Paillons. Un bouquet de fleurs est offert par une petite Peilloise à la Princesse, qui la prend dans ses bras. LL.AA.SS. le Prince et la Princesse se recueillent devant la stèle érigée en l'honneur de la princesse Grace et y déposent une gerbe.

Ils se dirigent ensuite vers l'entrée du chef-lieu de la commune, où la plaque d'appartenance au réseau des sites historiques Grimaldi de Monaco est dévoilée devant une assemblée d'invités. De nombreuses personnalités sont présentes, parmi lesquelles M. Jean‑Gabriel Delacroy, sous-préfet, directeur de cabinet de M. le préfet des Alpes-Maritimes, M. Jean‑Claude Guibal, président de l'association « Sites historiques Grimaldi de Monaco » et maire de Menton, S. Exc. Mgr Bernard Barsi, archevêque de Monaco, M. Stéphane Valeri, président du Conseil national, M. Michel Boeri, président du Conseil de la Couronne, M. Gilles Tonelli, conseiller de Gouvernement- ministre des Relations extérieures et de la Coopération, M. Georges Marsan, maire de Monaco, ainsi que de nombreux maires et élus représentant différents sites historiques Grimaldi de Monaco, français et italiens.

Leurs Altesses se dirigent ensuite en voiture vers la place Saint-Roch, avant de rejoindre à pied le palais Lascaris, où une présentation des liens entre la Principauté de Monaco et la commune de Peille est disposée. Ces liens, très anciens, précèdent d'un siècle l'arrivée des Grimaldi à Monaco : en 1197, les consuls de Peille cèdent leurs droits sur le rocher de Monaco aux Génois.

Après avoir signé le livre d'or de la commune, le Souverain et la Princesse rejoignent la place Albert II de Monaco afin de l'inaugurer. En 1959, cette place, alors conçue comme un petit parc, avait été baptisée « parc Prince Albert », tandis que la Princesse Caroline donnait son nom à un jardin d'enfants.
Après une allocution de M. Cyril Piazza, le diplôme de la citoyenneté d'honneur et la médaille de la commune de Peille sont remis au couple princier. S.A.S. le Prince prononce un discours :

« Monsieur le Sous-préfet,
Monsieur le Maire,
Monseigneur l'Archevêque,
Monsieur le Président du Conseil national,
Monsieur le Conseiller de Gouvernement-Ministre,
Monsieur le Président et Mesdames et Messieurs les représentants de l'association « Sites historiques Grimaldi de Monaco »,

 

Mesdames et Messieurs,
Chers amis et concitoyens de Peille,

 

Venir à Peille, c'est venir dans une commune dont l'histoire véritablement millénaire nous plonge au plus profond des racines monégasques. Évoquer cette histoire commune, c'est convoquer un passé qui remonte bien avant la présence des Grimaldi à Monaco.
C'est dire si je tenais à venir dévoiler moi-même aujourd'hui la plaque signalétique d'appartenance au réseau des Sites historiques Grimaldi de Monaco, après les trois communes qui ont effectivement fait partie des possessions de mes ancêtres : Menton, Roquebrune pendant cinq siècles et, plus éphémèrement, La Turbie.
D'abord, je voudrais rappeler que le toponyme même de Monaco est peut-être dû aux Peillois. Ce qui allait devenir le port d'Hercule était certainement initialement le débouché maritime d'une tribu ligure, les Oratelli, d'Oïra, dans votre commune.
Au Moyen Âge, le territoire de Monaco, dont la trace dans l'histoire est absente après la fin de l'empire romain, est administré depuis Peille : en 1177, le comte de Provence, Alphonse II d'Aragon, confirme dans votre commune un consulat dont la juridiction couvre aussi Peillon, La Turbie et Monaco. En 1191, l'empereur germanique octroie à la commune de Gênes la possibilité de fortifier Monaco, pour être sa frontière occidentale. De ce fait, les consuls de Peille cèdent la propriété foncière du rocher en 1197 aux Génois. Il faudra attendre 1215 pour que la forteresse voit le jour et 1297, donc un siècle après la cession des Peillois, pour que les Grimaldi s'en rendent maîtres pour la première fois.
Les liens de proximité ont perduré au cours des siècles. Je peux citer un habitant de Peille qui s'est illustré au service de mes ancêtres au XVIe siècle : Honoré Bordini. Il est chancelier et négociateur d'Augustin Grimaldi lorsque celui-ci obtient du pape Clément VII la reconnaissance de la souveraineté de Monaco en 1524, et considéré comme – je cite un cardinal de l'époque – son conseiller « le plus habile et le plus intelligent ». En 1525, c'est lui qui, comme « bayle » de Monaco, c'est-à-dire juge, condamne Barthélemy Doria de Dolceacqua, après l'assassinat de son oncle Lucien Grimaldi.
Je vois avec plaisir que cette vieille histoire n'a pas empêché le maire de Dolceacqua, notre ami Fulvio Gazzola, d'être présent à nos côtés aujourd'hui.
Je sais aussi qu'un peintre du prince Honoré III, Antonio de Lima, a peint trois tableaux votifs de votre église paroissiale à la fin du XVIIIe siècle.
Pour nous rapprocher de notre temps, et vous l'avez rappelé, Monsieur le Maire, il y a presque soixante ans, le 6 septembre 1959, à l'occasion de la traditionnelle fête peilloise du « festin des baguettes », votre commune baptisait deux lieux symboliques de son espace public du nom de la Princesse Caroline et de moi-même.
Ma sœur donnait son prénom à un jardin d'enfants, auquel mes parents avaient offert un portique avec des agrès ; et la place sur laquelle nous nous trouvons aujourd'hui, qui était conçue comme un petit parc, recevait mon nom.
Si j'en crois ce qui m'a été rapporté, un jeune Peillois avait alors officiellement émis le vœu que je vienne un jour me baigner avec les enfants de Peille dans la piscine qui en était le centre.
Je suis venu officiellement, avec ma mère la princesse Grace et ma sœur la Princesse Caroline, peu de temps après, le 15 août 1961, pour votre traditionnelle fête votive. J'ai bien profité d'un bon goûter au milieu des enfants de la commune – les photos et les films en témoignent –, mais je ne crois pas m'être baigné.
Il est désormais un peu tard aujourd'hui pour exaucer ce vœu, alors que la petite piscine enfantine d'il y a soixante ans n'est plus matérialisée à nos pieds que par une couleur du dallage.
Je m'excuse donc, Monsieur le Maire, d'arriver un peu tard ; mais je voudrais surtout sérieusement vous dire, et à travers vous, à toute la population de Peille, combien la Princesse et moi-même sommes véritablement sensibles aux marques d'attachement que vous nous témoignez encore aujourd'hui.
Depuis votre élection en 2014, vous avez réhabilité la stèle que votre prédécesseur Victor Nicolaï avait souhaité dédier à ma mère la princesse Grace et qui avait été dévoilée, en 1984, par mon père le prince Rainier III et ma sœur Caroline, près de la chapelle du quartier Saint-Martin. Nous avons pu nous y recueillir ensemble il y a quelques minutes. Je suis très touché de cette pensée, Monsieur le Maire, en cette année où ma mère aurait eu quatre-vingt-dix ans, et heureux que sa mémoire ne quitte pas nos cœurs.
J'y associerai également mon père, le prince Rainier dont aujourd'hui même nous commémorons la 14e année de sa disparition.
La distinction de citoyens d'honneur de la commune que vous nous remettez solennellement aujourd'hui, à la Princesse Charlène et à moi-même, nous va justement au cœur. Nous vous en remercions chaleureusement, car elle est gage d'une fidélité réciproque renouvelée, d'une chaîne du temps prolongée dans l'amitié, comme l'est la relation avec tous les anciens territoires historiquement liés à ma famille.
J'en profite d'ailleurs pour saluer une nouvelle fois chaleureusement tous les élus, français et italiens, des Sites historiques Grimaldi qui ont fait le déplacement pour répondre à votre généreuse invitation, Monsieur le Maire.
Cette année, je poursuivrai bien sûr mes déplacements dans ces territoires. À San Demetrio, en Calabre, dans quelques semaines ; à Romans-sur-Isère et en Haute-Normandie à la fin de l'été. Avant cela, aura eu lieu les 22 et 23 juin, sur la place du Palais, à Monaco, la deuxième rencontre des Sites historiques Grimaldi. Après le succès de la première édition, cette deuxième année sera marquée par une extension de la superficie du village. Le savoir-faire et la gastronomie des régions seront davantage encore mis à l'honneur.
Le spectacle son et lumière de la soirée sera entièrement revu pour mettre à l'honneur la place des quatre invités de l'année : le Valentinois dans la vallée du Rhône, le pays de Matignon en Bretagne, Dolceacqua et Roquebrune-Cap-Martin. Le tour de Peille viendra évidemment dans les prochaines années.
Pour conclure, je voudrais redire à tous les Peillois que, comme un certain nombre d'autres Monégasques, la Princesse, moi-même et nos Enfants sommes très heureux de résider très régulièrement, à titre privé, dans notre propriété de Rocagel, dans la commune, de bénéficier de la discrétion, de l'amitié et de la bienveillance de ses habitants.
Les liens de l'histoire et du quotidien nous portent évidemment à le dire ; mais vous assurer que nous nous sentons assurément bien chez vous aujourd'hui – et comme chez nous – ne sont pas ici des paroles vaines et convenues.
Je vous remercie
. ».

Un échange de cadeaux a lieu. LL.AA.SS. le Prince et la Princesse reçoivent un tableau, un coffret de produits cosmétiques locaux et un fût de bière brassée à Peille. Ils offrent à la commune de Peille la traditionnelle statuette de Malizia en bronze, qui honore tous les sites historiques Grimaldi, et un souvenir photographique d'une visite à Peille, le 15 août 1961, de la princesse Grace, du Prince héréditaire Albert, et de la Princesse Caroline.

Un cocktail déjeunatoire est ensuite offert par la municipalité à la délégation monégasque et aux personnalités présentes.

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