icon-summary icon-grid list icon-caret-left icon-caret-right icon-preview icon-tooltip icon-download icon-view icon-arrow_left icon-arrow_right icon-cancel icon-search icon-file logo-JDM--large image-logo-gppm icon-categories icon-date icon-order icon-themes icon-cog icon-print icon-journal icon-list-thumbnails icon-thumbnails

Déplacement de S.A.S. le Prince Albert II à Erevan (Arménie) - XVIIe Sommet de la Francophonie (10-12 octobre 2018)

  • N° journal 8471
  • Date de publication 31/01/2020
  • Qualité 100%
  • N° de page

S.A.S. le Prince Albert II se rend à Erevan pour participer au XVIIe Sommet de la Francophonie, qui réunit, du 11 au 12 octobre 2018, une quarantaine de chefs d'état et de gouvernement ayant le français en partage. Le XVIIe Sommet a pour thème : « Vivre ensemble dans la solidarité, le partage des valeurs humanistes et le respect de la diversité : source de paix et de prospérité pour l'espace francophone ».
Le 10 octobre 2018 en fin de journée, l'avion princier se pose à l'aéroport d'Erevan. S.A.S. le Prince est accompagné de M. David Tomatis, conseiller à Son Cabinet, de M. Emmanuel Falco, Son conseiller privé, et du lieutenant-colonel Philippe Rebaudengo, Son aide de camp. Ils sont accueillis par M. Gilles Tonelli, conseiller de gouvernement-ministre des Relations extérieures et de la Coopération, et S.E. M. Claude Cottalorda, ambassadeur de Monaco en France et représentant permanent de Monaco auprès de l'Organisation internationale de la Francophonie.
Le lendemain, S.A.S. le Prince et Sa délégation se rendent à la cérémonie d'ouverture du XVIIe Sommet de la Francophonie. Ils sont accueillis par S.E. M. Nikol Pachinian, premier ministre de la République d'Arménie, et Mme Michaëlle Jean, secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
La cérémonie débute par un discours de S.E. M. Nikol Pachinian, dont le pays préside le Sommet, puis de S.E. M. Rivo Rakotovao, président par intérim de Madagascar, pays hôte du Sommet de la Francophonie en 2016\.
Des chefs d'État ou de gouvernement, membres de plein droit de l'OIF, prennent ensuite la parole, dont M. Emmanuel Macron, président de la République française, et M. Justin Trudeau, premier ministre du Canada.
S.A.S. le Prince prononce également un discours :
« Monsieur le Premier Ministre,
Toutes les Autorités arméniennes présentes,
Madame et Messieurs les Chefs d'État et de Gouvernement,
Madame la Secrétaire générale de la Francophonie,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Je tiens en premier lieu à remercier le Gouvernement arménien pour son hospitalité et la qualité de son accueil. Je saisis également cette opportunité pour féliciter l'ensemble des équipes qui ont œuvré à la réussite de l'organisation de ce Sommet.
« Vivre ensemble » est plus facile lorsqu'on partage la même langue. Notre langue, le français, transcende nos différences. Elle traduit notre appartenance à une communauté de valeurs qui embrassent tout ce qui nous unit.
Le thème du « Vivre ensemble » choisi pour ce Sommet est particulièrement d'actualité face aux enjeux contemporains que sont la lutte contre le terrorisme, la prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violent ou encore les déplacements massifs de population.
Mais, plus largement, ce thème témoigne d'une manière de concevoir le monde et d'organiser les échanges en son sein – dans le respect de l'égalité, de la diversité culturelle, des droits et des libertés de tous. Dans cette approche, je n'oublie pas la solidarité entre les générations et l'impérieuse nécessité de préserver la planète pour les générations futures.
Dans un monde souvent déchiré, en proie à la violence des conflits, à la persistance des inégalités et à la brutalité de catastrophes naturelles dont on se borne souvent à constater qu'elles sont plus nombreuses et dévastatrices, l'action de l'Organisation Internationale de la Francophonie prend tout son sens.
Vous avez veillé, Madame la Secrétaire générale, à l'instar de vos prédécesseurs, à ce que notre Organisation continue de répondre aux exigences de notre temps et s'emploie à honorer ses engagements, au service des populations de ses membres.
L'initiative « Libres ensemble », le Programme pour la promotion de l'entrepreneuriat chez les femmes et les jeunes, la Stratégie de la Francophonie en matière d'égalité femme-homme, le Réseau francophone de prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violents, sont autant d'initiatives que vous avez su mener à bien, ce dont nous vous sommes très reconnaissants.
Ces actions témoignent de la vigueur de l'OIF, cette Organisation qui ne cesse d'innover et de réaffirmer, avec conviction, ses valeurs dans les actions qu'elle entreprend.
Je suis convaincu que l'attractivité croissante que l'OIF exerce auprès des nombreux pays qui souhaitent la rejoindre est le signe de sa bonne santé et de son dynamisme.
Il est maintenant de notre responsabilité collective de nous interroger sur le devenir de notre Organisation et sur ce que nous allons transmettre aux générations à venir.
Un bon exemple de cette vision est l'action de l'OIF qui s'ancre aujourd'hui dans l'ambitieux Programme de développement 2030 des Nations Unies en s'orientant davantage vers les besoins spécifiques de la famille francophone.
Madame la Secrétaire générale,
Ensemble, nous devons porter une attention particulière aux plus vulnérables. Cela, je le sais, est au cœur de votre engagement depuis longtemps. Aujourd'hui, devant cette assemblée, je tiens à vous en remercier.
Nous le savons ; l'état de droit constitue l'essence même de l'OIF.
Notre Organisation, attachée à la promotion de la paix et de la démocratie, a su s'adapter pour affronter les défis de son temps. Je pense notamment à la production et la consommation d'énergie dans un monde qui est en constante évolution démographique, et à la modernisation des technologies, comme la diffusion du numérique.
Monaco, à sa mesure, apporte sa pierre à l'édifice en contribuant à promouvoir le développement durable, dans toutes ses composantes : économique, sociale et environnementale.
C'est pourquoi il nous faut soutenir les jeunes, tous les jeunes, qui constituent le véritable moteur du développement.
Mon pays est pleinement conscient du rôle crucial que jouent l'éducation et la formation professionnelle pour rompre le cercle vicieux de la pauvreté.
Former la jeunesse est un puissant levier de développement humain, le fondement d'une société pérenne et un rempart contre les extrémismes. C'est pourquoi l'éducation représente le deuxième secteur d'intervention de la Coopération monégasque.
Je souhaite saluer l'élection de la ville de Dakar (Sénégal) pour accueillir la 4ème édition des Jeux Olympiques de la jeunesse en 2022\. En effet, ces jeux constitueront j'en suis sûr un formidable vecteur d'éducation pour la jeunesse sénégalaise et africaine.
Monsieur le Président,
Je voudrais à présent évoquer une problématique importante pour la réalisation du progrès économique et social pour tous : la protection de l'environnement.
Par tradition séculaire et en raison de sa situation géographique, la Principauté est consciente que des océans sains sont indispensables pour la régulation du climat, la sécurité alimentaire, le développement des transports, du tourisme et de l'énergie et pour la vie sur notre planète.
Ce sont là des enjeux vitaux qu'il convient de défendre et qui ne concernent pas seulement les pays côtiers mais bien la communauté internationale toute entière.
Aussi, nous saisissons l'urgence à agir face au changement climatique. Récemment, la fonte inexorable du permafrost nous rappelle que l'équilibre de la planète est gravement menacée. Sommes-nous résignés à accepter la perspective d'un Pôle verdoyant et d'un océan où l'on trouverait davantage de plastiques que de poissons ?
Depuis de nombreuses années, recherches scientifiques à l'appui, j'ai milité pour que les liens entre le climat et l'océan soit reconnus. Avec le soutien et la mobilisation d'un grand nombre de pays, Monaco a défendu auprès du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) la nécessité d'élaborer un rapport spécial consacré aux océans en raison notamment de leurs phénomènes d'acidification, de l'élévation du niveau de la mer et des menaces qui pèsent sur les ressources marines.
Ce rapport sur la cryosphère, qui sera présenté à Monaco en septembre 2019, devrait permettre d'influencer les décideurs politiques que nous sommes. En effet, nous devons, ensemble, mettre en oeuvre des solutions et des politiques publiques qui concourent à la réalisation des objectifs de développement durable. La tenue d'ateliers organisés par l'OIF pour assurer la mise en œuvre de l'Accord de Paris s'inscrit dans cet esprit de coopération essentielle entre nos pays membres pour assurer que s'opèrent un renforcement des capacités et le transfert de technologie requis pour y parvenir.
L'engagement de Monaco en faveur des océans, je le veux fort et concret, toujours guidé par l'apport de la science et la pertinence de nos projets.
« Reconnecter l'humanité et la mer », tel est l'objectif du projet des « Explorations de Monaco » que j'ai lancé il y a plus d'un an.
Soutenir les recherches scientifiques pour mesurer au mieux l'impact des activités humaines sur l'environnement marin, découvrir pour sensibiliser et ainsi mieux protéger nos mers de façon durable, c'est ce à quoi nous devons aspirer.
C'est aussi dans cet esprit que Monaco, depuis le mois de juillet dernier, assure la co-présidence du secrétariat de l'Initiative Internationale pour les récifs coralliens (I.C.R.I.), en collaboration avec ses partenaires australiens et indonésiens, afin de lutter contre la dégradation des coraux et de leurs écosystèmes, vitaux à bien des égards.
L'engagement de la Principauté dans ce domaine se traduit également par l'accueil, au sein de la Maison des océans, à Paris, du Bureau du premier Envoyé Spécial du Secrétaire général des Nations Unies, dont le mandat est de mettre en œuvre l'Objectif de développement durable consacré aux océans en plaidant pour leur conservation et l'exploitation durable de leurs ressources.
La désignation d'un Envoyé Spécial sur cette thématique est bien la preuve qu'une prise de conscience s'est opérée au niveau politique.
Permettez-moi, à cet égard, d'adresser mes très sincères félicitations à la délégation du Canada dont le Gouvernement a saisi l'opportunité de la présidence pour inscrire les océans à l'ordre du jour du G7\.
Je ne saurais conclure mon propos sans vous dire combien je suis heureux que mon pays accueille la 36ème Conférence ministérielle de la Francophonie en octobre 2019\. Celle-ci sera l'occasion d'engager ensemble une profonde réflexion, au seuil du 50ème anniversaire de l'OIF que nous célèbrerons en Tunisie en 2020\.
Soyez assurés que tous les efforts seront déployés pour vous recevoir avec autant de générosité et d'hospitalité que celles déployées par nos collègues arméniens.
Avant de conclure, j'adresse aux autorités du Viêtnam et à son peuple, mes sincères condoléances pour la disparition de leur président, Tran Dai Quang.
J'exprime également la solidarité de la population monégasque aux habitants de Haïti face aux conséquences tragiques du récent tremblement de terre.
Je souhaite terminer mon propos par un hommage appuyé à cette personnalité franco-arménienne qui a été un admirable Ambassadeur de la langue française à travers le monde. Un poète surtout, qui cultivait une sincère passion pour la langue et qui nous a quittés tout récemment : Monsieur Charles Aznavour.
Il avait fait sienne la phrase de Camus : « Mon pays c'est la langue française », cela résume bien le thème de notre Sommet « Vivre ensemble ».
Je vous remercie. »
La cérémonie s'achève par un discours de S.E. Mme Michaëlle Jean.
Un déjeuner est ensuite offert aux chefs d'État et de gouvernement.
Dans l'après-midi, S.A.S. le Prince participe aux différents travaux des délégations réunies en séance plénière, tels que l'examen des demandes d'adhésion ou de modification de statuts, le rapport de la présidence sur les travaux de la Conférence ministérielle de la Francophonie, ou encore l'avis de l'assemblée parlementaire de la Francophonie sur le thème du Sommet.
En fin de journée, un concert de variété internationale est donné sur la place de la République d'Erevan, suivi d'un dîner officiel des chefs d'état et de gouvernement.
Le lendemain matin, le Souverain assiste au rapport de la secrétaire générale de la Francophonie sur l'exécution de son mandat, tant dans le domaine politique, incluant l'état des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l'espace francophone, que dans le domaine de la coopération multilatérale francophone.
à l'issue, le Souverain et Sa délégation rejoignent l'aéroport d'Erevan.

Imprimer l'article
Retour au sommaire Article suivant

Tous droits reservés Monaco 2016
Version 2018.11.07.14