Manifestations de la Fête Nationale 2003
Traditionnellement, les manifestations officielles qui célèbrent la Fête Nationale s'accompagnent de gestes et d'attentions envers les personnes démunies, malades et les aînés monégasques. C'est ainsi que dans la matinée du lundi 17 novembre, S.A.S. le Prince Héréditaire Albert et S.A.S. la Princesse Stéphanie se sont rendus au siège de la Croix-Rouge Monégasque pour offrir, de la part de S.A.S. le Prince Souverain, cadeaux, colis et friandises aux protégés de la Croix-Rouge.
Dans l'après-midi, dans les salons du Ministère d'Etat, S.A.S. le Prince Héréditaire Albert a remis les médailles de l'Education Physique et des Sports, décernées par S.A.S. le Prince, aux dirigeants et aux athlètes qui se sont particulièrement distingués cette année. S.A.S. le Prince Héréditaire Albert s'est exprimé en ces termes :
"A l'approche de la Fête Nationale c'est pour moi un grand plaisir de procéder à la remise des médailles de l'Education Physique et des Sports, à celles et ceux qui par leurs performances, par une pratique continue et exemplaire ou par leur enseignement ont contribué au développement de l'éducation physique et des sports dans la Principauté.
Je voudrais aujourd'hui saisir cette occasion pour appeler votre attention sur les très importantes mesures prises cette année par le Gouvernement princier dans le domaine de la lutte contre le dopage.
L'actualité médiatique nous fait connaître régulièrement les pratiques aussi déloyales que dangereuses auxquelles certains sportifs ont recours pour améliorer artificiellement leurs performances.
L'image sportive de la Principauté qui accueille de nombreux événements prestigieux et est le siège de plusieurs instances internationales, lui commandait de se mettre dans une situation exemplaire en ce domaine.
C'est désormais chose faite puisque S.A.S. le Prince Souverain mon père a ratifié très récemment au nom de la Principauté la Convention européenne contre le dopage ainsi que son protocole additionnel conclu à Varsovie le 22 septembre 2002.
Sur le plan interne, une ordonnance souveraine a créé le 7 février 2003 un Comité monégasque antidopage en lui donnant les moyens juridiques et pratiques de contrôler médicalement et de sanctionner sportivement tout manquement aux règles instituées.
Monaco s'est ainsi rangé aux recommandations de l'Agence Mondiale Antidopage créée en 1999 et sera en mesure d'adhérer prochainement au Code Mondial Antidopage dont il est souhaitable que les clauses soient en vigueur lors des Jeux Olympiques d'Athènes
Dans l'heureuse perspective de ces Jeux qui se dérouleront l'année prochaine, je vous remercie de votre engagement personnel en faveur du Sport et je vais maintenant vous remettre les récompenses qui vous ont été décernées par le Prince Souverain."
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Le lendemain, mardi 18 novembre 2003, les cérémonies se déroulaient au Palais Princier dans la Salle du Trône où S.A.S. le Prince Héréditaire Albert remettait les décorations du Mérite National du Sang, en présence de M. Serge Telle, Consul Général de France ; M. Mario Piersigli, Consul Général d'Italie ; M. Jean-François Sautier, Directeur de la Sûreté Publique ; le Colonel Yannick Bersihand, Commandant la Compagnie des Sapeurs-Pompiers ; le Lieutenant Colonel Luc Fringant, Commandant la Compagnie des Carabiniers et les membres de l'Association des Donneurs de Sang.
S'adressant aux récipiendaires et aux personnalités présentes, le Prince a prononcé l'allocution suivante :
"A l'occasion de la Fête Nationale de la Principauté, j'ai toujours le grand plaisir, en tant que Président de la Croix-Rouge monégasque, de remercier et de féliciter tous ceux et celles qui, inlassablement, effectuent ce geste de partage et de générosité que représente le don du sang.
A une époque où les valeurs essentielles semblent bien démodées, à une époque où tant de violences aveugles bouleversent la vie des hommes, il est plus que nécessaire d'affirmer - avec courage et parfois audace - tout ce que l'idéal humanitaire compte d'amour pour les autres, et de respect pour la vie.
Vous l'avez particulièrement bien compris, vous qui, avec un dévouement constant et discret, êtes toujours présents, toujours attentifs, toujours disposés à vous mettre au service des autres, en donnant votre sang.
"Le don du sang, c'est un peu aussi le don de la vie". Par cet acte désintéressé destiné le plus souvent à des inconnus, vous offrez à nouveau la joie de "re-vivre". Si les contraintes sont lourdes elle ne donnent que plus de valeur à votre geste et je vous en félicite très vivement.
Je vais maintenant vous remettre les distinctions que vous avez amplement méritées et vous encourage à poursuivre votre engagement."
La remise des distinctions se poursuivait dans le Salon Bleu, où les personnes distinguées par la Médaille de la Reconnaissance de la Croix-Rouge Monégasque recevaient leurs insignes des mains de S.A.S. le Prince Héréditaire Albert qui avait tenu à les remercier en ces termes :
"La célébration de la Fête Nationale de Notre Principauté se place toujours sous le signe de la solennité certes, mais aussi de l'attachement profond qui nous unit les uns aux autres, guidés par le même désir d'améliorer, de développer, d'encourager ce qui relève du mieux-vivre de chacun, si ce n'est de son bonheur.
C'est de ce sentiment que je voudrais, en vous accueillant ici, aujourd'hui, en tant que Président de la Croix-Rouge Monégasque, vous remercier plus particulièrement. Vous êtes en effet, par le rôle que vous jouez au sein de la Croix-Rouge Monégasque, profondément conscients de la nécessité, de plus en plus impérieuse, de prévenir et de soulager en toutes circonstances, les souffrances ou les blessures des autres, de réconforter et d'aider ceux qui sont démunis ou défavorisés, victimes des catastrophes naturelles, victimes aussi de la vie. Vous cherchez toujours à leur apporter un peu de bien-être.
Notre monde ébranlé par tant de violences et d'incertitudes, a plus que jamais besoin d'actes d'amour et de partage ; mais il est difficile de les accomplir ! Ne brisez pas pourtant votre élan de générosité et votre enthousiasme si précieux ; essayez de maintenir votre présence sur tous les fronts de la solidarité, dans ces gestes et ces actions dont vous avez si bien compris l'importance et la valeur.
Les décorations que je vais vous remettre maintenant, avec un très grand plaisir, témoignent de ma confiance et de ma reconnaissance en vos efforts et de ma profonde gratitude."
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Pour Sa part, S.A.R. la Princesse de Hanovre procédait à la remise des insignes dans l'Ordre du Mérite Culturel aux personnes distinguées à ce titre, en présence de S.E.M. Patrick Leclercq, Ministre d'Etat.
Auparavant, Son Altesse Royale avait remis le Prix International d'Art contemporain à M. Pierre-Edouard Maussion, sculpteur sous le nom de "Pierre-Edouard", qui avait été distingué par la Fondation Prince Pierre en juin 2003.
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Au Foyer Rainier III en début d'après-midi, S.A.S. le Prince Héréditaire Albert et S.A.S. la Princesse Stéphanie accueillaient les aînés monégasques qui venaient nombreux pour recevoir de Leurs mains les cadeaux et friandises offerts par S.A.S. le Prince.
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En début de soirée, dans la Salle du Trône, S.A.S. le Prince Souverain remettait Lui-même les distinctions honorifiques qu'Il avait décernées dans l'Ordre de Saint-Charles et dans l'Ordre de Grimaldi à l'occasion de la Fête Nationale. Son Altesse Sérénissime était entourée de S.A.S. le Prince Héréditaire Albert, LL.AA.RR. le Prince et la Princesse de Hanovre, S.A.S. la Princesse Stéphanie et M. Andrea Casiraghi.
On notait la présence de : S.E. M. le Ministre d'Etat et les Conseillers de Gouvernement, les Ambassadeurs de S.A.S. le Prince à l'étranger, le Directeur des Services Judiciaires et les Membres du Cabinet Princier et du Service d'Honneur.
Avant de procéder à la remise des décorations, S.A.S. le Prince Souverain s'est exprimé en ces termes :
"Chers Amis,
Il ne saurait y avoir de meilleur jour, me semble-t-il, que celui de la Fête Nationale qui rassemble ici, en mon Palais, une réelle émanation des forces vives du Pays pour évoquer devant vous sa situation intérieure et extérieure face à l'Europe qui s'organise.
Depuis ces dernières années et nous en sommes fiers, la Principauté a accompli des progrès considérables qui l'ont portée au plan international à un niveau jamais atteint ; au plan national à un niveau de prospérité inégalé.
Loin de moi la pensée de dresser à nouveau la liste de nos réalisations ni celle de nos mérites, la population toute entière y a sa part, comme vous-même que j'ai le grand plaisir de distinguer aujourd'hui. Soyez-en très sincèrement félicités.
Au plan international, nous sommes tous préoccupés par la lenteur de la concrétisation de la dernière étape qui devrait nous amener à rejoindre le Conseil de l'Europe. Une autre préoccupation est le traité de 1930 sur les emplois publics avec la France. J'ai affirmé mon souci d'aborder cette importante question avec notre partenaire sans nuire à l'excellence de nos rapports.
Au plan des Institutions, nul jusqu'ici n'a mis en cause leur caractère démocratique, elles obéissent à un contexte historique tout à fait unique et toujours présent. C'est une des spécificités de la Principauté à laquelle il ne saurait être question de renoncer.
Notre stabilité, notre prospérité et notre rayonnement sont le fruit de l'harmonieuse conjugaison, de l'heureuse complémentarité des activités de chacun, du produit de nos efforts et de l'équilibre des rapports entre tous, monégasques et résidents, sous la bannière unique et séculaire d'un pouvoir souverain largement et volontairement "éclairé".
Les jeunes monégasques dont l'âge de la majorité a été ramené récemment à 18 ans, à ma seule initiative, preuve de la confiance qui leur est faite, savent déjà que c'est dans ce contexte qu'ils assureront l'avenir de la Principauté.
Nous sommes et devrons rester "apolitiques". Nos objectifs doivent être la recherche du bien commun, par une gestion sage de nos équipements et ressources. Cette quête ne peut naître que de la mesure de l'honnêteté intellectuelle, et du sens du devoir.
Les Princes de Monaco ont toujours considéré que les Monégasques et les résidents établis constituaient une famille unique autour d'eux. Mon souhait serait que le Prince Albert Se sente entouré, hors d'atteinte de velléités irréfléchies ou démagogiques. J'ai foi en l'avenir. Demeurez donc unis et lucides, prenez exemple sur le chemin parcouru. Je crois que c'est vraiment le meilleur des guides que nous puissions avoir "Deo Juvante".
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S.A.S. le Prince Souverain accueillait ensuite les personnalités suivantes au cours de la réception qui s'ensuivait dans les Salons du Palais : S.E.M. Patrick Leclerq, Ministre d'Etat ; S.Exc. Mgr Bernard Barsi, Archevêque de Monaco ; S.E.M. René Novella, Secrétaire d'Etat ; MM. José Badia, Franck Biancheri et Philippe Deslandes, Conseillers de Gouvernement ; S.E.M. Raoul Biancheri, Chancelier des Ordres de Saint-Charles et de Grimaldi ; M. Charles Ballerio, Président, et les Membres du Conseil de la Couronne ; les Ambassadeurs de Monaco à l'étranger ; les représentants du Corps Consulaire en Principauté et des Consuls de Monaco à l'étranger ; M. Stéphane Valeri, Président, et les Membres du Conseil National ; M. Alain Guillou, Directeur, et des magistrats des Services Judiciaires ; M. Georges Marsan, Maire, et les membres du Conseil Communal ; les Membres de la Commission Supérieure des Comptes, des personnalités locales et les Membres de la Maison Souveraine.
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La journée s'achevait par un feu d'artifices tiré depuis la nouvelle digue sur le plan d'eau du port Hercule, sous les regards d'une foule nombreuse massée sur les quais. Ce spectacle pyro-musical, présenté par la société "Flash Art", se terminait par l'embrasement de l'avenue de la Porte-Neuve et des Remparts.
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Le lendemain mercredi 19 novembre, S.A.S. le Prince Souverain accompagné de S.A.S. le Prince Héréditaire Albert, LL.AA.RR. le Prince et la Princesse de Hanovre, S.A.S. la Princesse Stéphanie et M. Andrea Casiraghi assistaient, en la Cathédrale, à la Messe d'Action de Grâce suivie du Te Deum célébrée par S. Exc. Mgr Bernard Barsi avec les prêtres du diocèse, en présence de S. E.M. Mgr Mario Francesco Pompedda, Préfet du Tribunal Suprême de la Signature Apostolique et Président de la Cour de Cassation de l'Etat de la Cité du Vatican.
Cet office était suivi par S.E.M. le Ministre d'Etat et les Conseillers de Gouvernement, les Membres de la Maison Souveraine, des Assemblées et Corps constitués, les représentants diplomatiques et consulaires, les fonctionnaires et de nombreux fidèles.
Monseigneur Bernard Barsi prononçait l'homélie suivante :
Dans de nombreux pays, la Fête Nationale commémore un événement historique fondateur, un événement par lequel le peuple a retrouvé ou gagné sa liberté. Chez nous, en Principauté, la Fête Nationale se célèbre le jour de la fête patronymique du Prince Souverain, ainsi manifeste-t-elle de façon particulière l'attachement indéfectible de Monaco à son Prince. S'il est légitime d'affirmer que la nation est une grande famille, les Monégasques sont heureux et fiers de se rassembler aujourd'hui autour de
leur Prince Souverain qui non seulement symbolise mais réalise l'unité et l'indépendance de leur pays.
En ce jour de consensus national, Monaco forme des voux chaleureux et respectueux pour son Souverain et sa Famille. A ces souhaits, le peuple de la Principauté, fidèle à ses racines chrétiennes, fait également monter vers Dieu une ardente prière pour Celui qui a la lourde charge de conduire et de gouverner le pays. Ainsi, se réalise l'appel que l'apôtre Paul nous adresse dans sa première lettre à Timothée : "j'insiste avant tout pour qu'on fasse des prières de demande, d'intercession et d'action de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d'Etat et tous ceux qui ont des responsabilités, afin que nous puissions mener notre vie dans le calme et la sécurité".
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Cette Fête de Notre Prince nous offre encore la possibilité d'extérioriser notre action de grâce et de remercier Dieu pour la vie de notre communauté nationale.
Dans la lecture du livre de la Genèse que nous venons d'entendre, Dieu prend l'homme et le conduit dans le jardin de l'Eden pour qu'il le travaille et le garde. Cette image nous fait comprendre que l'homme créé à l'image de Dieu, capable de connaître et d'aimer, reçoit la mission de soumettre la terre et tout ce qu'elle contient afin de s'en servir pour le bien de tous.
En regardant l'année qui vient de s'écouler, rendons grâce pour toute l'activité humaine qui s'est déployée dans notre pays. Remercions le Seigneur pour tous les efforts accomplis en faveur de la justice, de la fraternité et de la solidarité.
Nous savons que le progrès humain, ordonné au service de Dieu et de tout l'homme, est combattu par le mal - le péché, en terme chrétien - aussi avec la faveur et la force de Dieu, cherchons à relever les défis actuels et construisons une civilisation d'amour et de paix.
Nous souvenant que l'homme vaut plus par ce qu'il est, que par ce qu'il a (cf. Paul VI, 7 janvier 1965), personnellement et collectivement, encourageons-nous à accomplir de nouveaux progrès spirituels.
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L'Evangile de cette messe nous a fait entendre la parabole des talents où Jésus nous dit qu'en l'absence de leur maître, les dons de chacun doivent être utilisés avec un juste sens des responsabilités.
Les deux premiers serviteurs ont été bons et fidèles car ils ont pleinement profité des occasions qui leur étaient offertes pour servir la cause de leur maître. Désormais, ils peuvent partager sa joie.
Le troisième serviteur a trouvé inutile de risquer une perte pour laquelle il serait punissable, afin de gagner un profit qui irait à son maître. Il est déclaré "mauvais et paresseux". Il est l'antithèse des deux autres.
Même si le raisonnement de cet homme est correct, il aurait dû agir différemment.
Par cette métaphore, en écho à la lecture de la Genèse, Dieu nous redit qu'Il confie à l'homme la gérance de la terre. Dieu nous exhorte à la vigilance car les occasions de servir et d'aimer varient selon les personnes et les circonstances. Ceux qui saisissent ces occasions en recevront d'autres et ils trouveront beaucoup de joie ; ceux qui les laissent passer, seront exclus à cause de leur inutilité.
Frères et sours, chacun de nous est invité à développer les talents qu'il a reçus du Seigneur en vue de l'épanouissement de tous. Ne laissons pas passer les occasions d'agir en homme et en chrétien.
Marcel Pagnol, de l'Académie Française qui a vécu en Principauté et a participé pleinement à la vie culturelle de Monaco met dans la bouche du curé du film "Manon des Sources", ces paroles pleines d'humour, de profondeur et de façon méridionale que j'ai envie de citer : "La vertu, c'est d'agir, c'est de faire le Bien. On n'en a pas tellement l'occasion. C'est pourquoi, lorsqu'il se présente une bonne action, toute prête, en état de marche, juste devant votre nez, c'est que le Bon Dieu vous l'offre. Celui qui ne saute par sur le marchepied et qui s'en va les mains dans les poches, c'est un pauvre fada qui a manqué le train."
Développons nos talents personnels mais également les talents de notre pays. Monaco vit dans la liberté et témoigne d'un grand dynamisme. Dans le respect des croyances de chacun, la Principauté manifeste son attachement à la foi catholique et ne craint pas de faire référence à ses valeurs chrétiennes. Dans le concert des nations, Monaco apporte sa contribution pour la sauvegarde des droits humains fondamentaux. La Principauté, au service de tout homme, de la vie, de la famille accroît ses talents, ses dons, son génie en servant la coopération internationale, sociale et culturelle.
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Que cette Fête Nationale 2003 qui nous réunit autour de Notre Prince Souverain et de sa Famille suscite un nouvel élan pour notre pays !
Pour la paix dans le monde et dans nos familles, que notre drapeau aux couleurs rouge et blanche, emblème de notre liberté, flotte toujours au grand vent de l'histoire !
Au cours de l'office, l'Orchestre Philharmonique et les Choeurs de l'Opéra de Monte-Carlo, la Maîtrise de la Cathédrale et les Petits Chanteurs de Monaco placés sous la direction de M. Pierre Debat, Maître de Chapelle, accompagnés par Maître René Saorgin, titulaire du Grand Orgue et à l'orgue positif par M. Jean-Cyrille Gandillet interprétaient des oeuvres de Michel Corrette, Wolfgang Amadeus Mozart, Henri Carol, Ireneu Segarra, Félix Mendelssohn et Henry Purcell.
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S.A.S. le Prince Souverain regagnait ensuite le Palais Princier. Entouré de S.A.S le Prince Héréditaire Albert, de LL.AA.RR. le Prince et la Princesse de Hanovre, de S.A.S la Princesse Stéphanie et de M. Andrea Casiraghi, Son Altesse Sérénissime présidait une prise d'armes dans la Cour d'Honneur sous les ordres du Lieutenant-Colonel Luc Fringant, Commandant la Compagnie des Carabiniers du Prince. On notait la présence de S.E.M. Patrick Leclerq, S. Exc. Mgr Bernard Barsi, S. E.M. Mgr Mario Francesco Pompedda, S.E.M. Raoul Biancheri, S.E.M. Charles Ballerio, des Ambassadeurs de la Principauté à l'étranger et des Membres de la Maison Souveraine.
Après la sonnerie "Aux Honneurs", la Fanfare de la Compagnie des Carabiniers, sous la direction du brigadier Christian Escaffre, interprétait l'Hymne Monégasque.
S.A.S. le Prince Héréditaire Albert passait en revue les détachements des Carabiniers, des Sapeurs-Pompiers et de la Sûreté Publique disposés dans la Cour d'Honneur. Son Altesse Sérénissime s'inclinait au passage devant les emblèmes, au son de "La Marche de la Garde d'Honneur" spécialement composée par le Brigadier Escaffre pour le 100e anniversaire de la Compagnie des Carabiniers du Prince célébré l'an prochain.
S.A.S. le Prince Héréditaire Albert procédait ensuite à la remise des insignes de grade aux Carabiniers et aux Sapeurs Pompiers.
Puis, S.A.S. le Prince Souverain remettait les médailles de Chevalier dans l'Ordre de Saint-Charles au Commandant de police Jean Micol, de la Sûreté Publique, et à l'Adjudant-chef Jean-Pierre Butin de la Compagnie des Carabiniers.
Après la réouverture du ban, Son Altesse Sérénissime procédait à la remise des Médailles d'Honneur et du Travail aux employés du Palais distingués à l'occasion de la Fête Nationale.
Les troupes quittaient la Cour d'Honneur sur la "Cherrio March" d'Edwin Franck Goldman par la Fanfare des Carabiniers.
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Selon la tradition, la Famille Princière apparaissait ensuite aux fenêtres du Salon des Glaces pour assister à la revue de la Force et de la Sûreté Publiques sur la Place du Palais, en présence des Autorités et d'une foule nombreuse, massée sur le pourtour.
Les honneurs militaires étaient rendus à S.A.S. le Prince Souverain puis la Fanfare interprétait l'Hymne national. S.E.M. le Ministre d'Etat, accompagné du Colonel Bersihand, passait alors les troupes en revue pendant que la Fanfare des Carabiniers jouait "La Marche des soldats de Robert Bruce", composée au XVe siècle en l'honneur du Roi d'Ecosse Robert Bruce, dont le compositeur reste inconnu de nos jours.
S.E.M. le Ministre d'Etat procédait à la remise des médailles d'honneur à des membres de la Force et de la Sûreté Publiques. Le Caporal Patrick Botta, de la Compagnie des Sapeurs-Pompiers, et ses deux fils Michaël et Maxime, étaient distingués par la Médaille d'Honneur en vermeil avec agrafe en bronze des "Services Exceptionnels" pour avoir, le 23 août 2003, porté secours et sauvé quatre personnes lors du naufrage de leur embarcation au large de l'Ile Sainte-Marguerite.
La Fanfare des Carabiniers du Prince présentait un intermède musical dirigé à la canne de tambour major par le brigadier Christian Escaffre. Le programme se composait de : "Bugler's Dream", une sonnerie de cavalerie de Léo Arnaud ; "Scot's Wha' Ha' E", un air traditionnel écossais du XIIIe siècle ; "On the sunny side of the street" de J. Mc Hugh ; "Glory Glory Allelujah" de Denis Armitage et "Sousa Classics" de J.P. Sousa.
Les troupes se mettaient ensuite en place pour le défilé. Dans l'ordre, se présentaient à pied : la Fanfare des Carabiniers, le Colonel Yannick Bersihand, commandant les troupes, l'Etendard de S.A.S. le Prince Souverain et sa garde, un détachement de Carabiniers, un détachement de Sapeurs-Pompiers et un détachement des unités opérationnelles de la Sûreté. Ces unités
évoluaient au son de "Anchors Aweigh", une marche américaine de M. Zimmerman.
Le défilé se poursuivait par les évolutions motorisées d'un détachement motocycliste de la Sûreté Publique, un détachement de la Compagnie des Sapeurs-Pompiers avec des véhicules de commandement, d'incendie et des engins spéciaux. Le détachement motocycliste des Carabiniers terminait ce défilé accompagné par "Le Joyeux Tambour" de Jacques Devogel.
Les troupes rendaient les Honneurs au Prince puis à l'Etendard pour clore la prise d'armes. La Compagnie des Carabiniers du Prince quittait alors la Place du Palais sur un dernier air "Semper Fidelis" de J.P. Sousa.
On notait sur la Place la présence du groupe folklorique "La Palladienne", des Guides et Scouts de Monaco et de jeunes enfants représentant les communautés étrangères habillés aux couleurs de leur pays marquant le caractère cosmopolite de la population de la Principauté.
Enfin, les nombreux spectateurs se rassemblaient sous les fenêtres du Salon des Glaces pour manifester longuement leur attachement à S.A.S. le Prince Souverain et à la Famille Princière par des applaudissements et des vivats.
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Afin de satisfaire un plus large public, y compris hors de la Principauté, toutes ces cérémonies étaient retransmises en direct sur le réseau câblé de la télévision locale et sur "Monte Carlo TMC". La réalisation était assurée par M. Olivier Bonello avec des commentaires de M. José Sacré et du Révérand Père Patrick Keppel.
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Un déjeuner officiel, servi dans la Salle du Trône, réunissait ensuite autour de S.A.S. le Prince Souverain et Ses Enfants les plus Hautes Autorités civiles et religieuses du pays, les Membres du Corps Diplomatique et Consulaire, et de la Maison Souveraine.
Les invités de S.A.S. le Prince ont pu apprécier le menu suivant :
Tournedos de Sole et Ris de Veau à la Nantua
Petite Endive, Carottes fanes braisées
Mignon de filet de Bouf du Charolais
à la crème de Truffe
Pomme Anna, Girolles et Cèpes au parfum d'Alba
Plateau de Fromages
Pyramide de Chocolat Guanaja aux Griottes
Crème glacée à la Vanille Bourbon
accompagné de Pouilly Fumé Ladoucette 1999, de Château Ducru-Beaucaillou 1999, Champagne Lanson.
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La Fête Nationale s'achevait par une soirée de gala donnée au Grimaldi Forum.
S.A.S. le Prince Souverain, accompagné de S.A.S Prince Héréditaire Albert et de LL.AA.RR. le Prince et la Princesse de Hanovre et de M. Andrea Casiraghi, traversait le parvis au milieu d'une haie d'honneur des Carabiniers avant de se rendre dans la Salle des Princes.
A l'arrivée de Leurs Altesses dans la loge princière retentissait l'Hymne nationale interprétée par l'Orchestre Philharmonique et les Chours de l'Opéra de Monte-Carlo, suivi d'une longue ovation de la part des invités. Parmi ceux-ci, on notait la présence de S.E.M. le Ministre d'Etat et Mme Patrick Leclerq ;
M. Stéphane Valeri, Président du Conseil National ; M. Charles Ballerio, Président du Conseil de la Couronne ; S. Exc. Mgr Bernard Barsi, Archêque de Monaco ; M. Alain Guillou, Directeur des Services Judiciaires ; M. le Préfet des Alpes Maritimes et Mme Pierre Breuil ; les Consuls généraux de carrière et leurs épouses ; les Ambassadeurs de S.A.S. le Prince à l'étranger ; les Conseillers de Gouvernement ; les Membres du Cabinet et du Service d'Honneur.
A l'initiative de la Direction de l'Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports, les jeunes lycéens des établissements scolaires de la Principauté avaient été conviés à cette soirée.
Au programme, "Don Pasquale", un drame-bouffe de Gaétano Donizetti sur un livret de M.A. (Giovanni Ruffini), qui avait été créé à Paris le 3 janvier 1843.
Le rôle-titre était tenu par la célèbre basse, Me Ruggero Raimondi, entouré de Isabel Rey qui jouait "Norina", Luca Petroni était "Ernesto", Dario Solari "le docteur Malatesta" et Luciano Medici "le notaire". Ces interprètes étaient soutenus par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Nello Santi, et les Chours de l'Opéra de Monte-Carlo dirigés par Kristian Missirkov. La mise en scène avait été confiée à Grischa Asagaroff ; les décors et costumes avaient été crées par Luigi Perego.
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Chaque année, la Fête Nationale est l'occasion pour les Monégasques et les habitants de la Principauté de se rassembler autour de S.A.S. le Prince Souverain, Chef de l'Etat, et de marquer ainsi leur attachement à Sa personne et à la Famille Princière.
Dans l'après-midi, dans les salons du Ministère d'Etat, S.A.S. le Prince Héréditaire Albert a remis les médailles de l'Education Physique et des Sports, décernées par S.A.S. le Prince, aux dirigeants et aux athlètes qui se sont particulièrement distingués cette année. S.A.S. le Prince Héréditaire Albert s'est exprimé en ces termes :
"A l'approche de la Fête Nationale c'est pour moi un grand plaisir de procéder à la remise des médailles de l'Education Physique et des Sports, à celles et ceux qui par leurs performances, par une pratique continue et exemplaire ou par leur enseignement ont contribué au développement de l'éducation physique et des sports dans la Principauté.
Je voudrais aujourd'hui saisir cette occasion pour appeler votre attention sur les très importantes mesures prises cette année par le Gouvernement princier dans le domaine de la lutte contre le dopage.
L'actualité médiatique nous fait connaître régulièrement les pratiques aussi déloyales que dangereuses auxquelles certains sportifs ont recours pour améliorer artificiellement leurs performances.
L'image sportive de la Principauté qui accueille de nombreux événements prestigieux et est le siège de plusieurs instances internationales, lui commandait de se mettre dans une situation exemplaire en ce domaine.
C'est désormais chose faite puisque S.A.S. le Prince Souverain mon père a ratifié très récemment au nom de la Principauté la Convention européenne contre le dopage ainsi que son protocole additionnel conclu à Varsovie le 22 septembre 2002.
Sur le plan interne, une ordonnance souveraine a créé le 7 février 2003 un Comité monégasque antidopage en lui donnant les moyens juridiques et pratiques de contrôler médicalement et de sanctionner sportivement tout manquement aux règles instituées.
Monaco s'est ainsi rangé aux recommandations de l'Agence Mondiale Antidopage créée en 1999 et sera en mesure d'adhérer prochainement au Code Mondial Antidopage dont il est souhaitable que les clauses soient en vigueur lors des Jeux Olympiques d'Athènes
Dans l'heureuse perspective de ces Jeux qui se dérouleront l'année prochaine, je vous remercie de votre engagement personnel en faveur du Sport et je vais maintenant vous remettre les récompenses qui vous ont été décernées par le Prince Souverain."
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Le lendemain, mardi 18 novembre 2003, les cérémonies se déroulaient au Palais Princier dans la Salle du Trône où S.A.S. le Prince Héréditaire Albert remettait les décorations du Mérite National du Sang, en présence de M. Serge Telle, Consul Général de France ; M. Mario Piersigli, Consul Général d'Italie ; M. Jean-François Sautier, Directeur de la Sûreté Publique ; le Colonel Yannick Bersihand, Commandant la Compagnie des Sapeurs-Pompiers ; le Lieutenant Colonel Luc Fringant, Commandant la Compagnie des Carabiniers et les membres de l'Association des Donneurs de Sang.
S'adressant aux récipiendaires et aux personnalités présentes, le Prince a prononcé l'allocution suivante :
"A l'occasion de la Fête Nationale de la Principauté, j'ai toujours le grand plaisir, en tant que Président de la Croix-Rouge monégasque, de remercier et de féliciter tous ceux et celles qui, inlassablement, effectuent ce geste de partage et de générosité que représente le don du sang.
A une époque où les valeurs essentielles semblent bien démodées, à une époque où tant de violences aveugles bouleversent la vie des hommes, il est plus que nécessaire d'affirmer - avec courage et parfois audace - tout ce que l'idéal humanitaire compte d'amour pour les autres, et de respect pour la vie.
Vous l'avez particulièrement bien compris, vous qui, avec un dévouement constant et discret, êtes toujours présents, toujours attentifs, toujours disposés à vous mettre au service des autres, en donnant votre sang.
"Le don du sang, c'est un peu aussi le don de la vie". Par cet acte désintéressé destiné le plus souvent à des inconnus, vous offrez à nouveau la joie de "re-vivre". Si les contraintes sont lourdes elle ne donnent que plus de valeur à votre geste et je vous en félicite très vivement.
Je vais maintenant vous remettre les distinctions que vous avez amplement méritées et vous encourage à poursuivre votre engagement."
La remise des distinctions se poursuivait dans le Salon Bleu, où les personnes distinguées par la Médaille de la Reconnaissance de la Croix-Rouge Monégasque recevaient leurs insignes des mains de S.A.S. le Prince Héréditaire Albert qui avait tenu à les remercier en ces termes :
"La célébration de la Fête Nationale de Notre Principauté se place toujours sous le signe de la solennité certes, mais aussi de l'attachement profond qui nous unit les uns aux autres, guidés par le même désir d'améliorer, de développer, d'encourager ce qui relève du mieux-vivre de chacun, si ce n'est de son bonheur.
C'est de ce sentiment que je voudrais, en vous accueillant ici, aujourd'hui, en tant que Président de la Croix-Rouge Monégasque, vous remercier plus particulièrement. Vous êtes en effet, par le rôle que vous jouez au sein de la Croix-Rouge Monégasque, profondément conscients de la nécessité, de plus en plus impérieuse, de prévenir et de soulager en toutes circonstances, les souffrances ou les blessures des autres, de réconforter et d'aider ceux qui sont démunis ou défavorisés, victimes des catastrophes naturelles, victimes aussi de la vie. Vous cherchez toujours à leur apporter un peu de bien-être.
Notre monde ébranlé par tant de violences et d'incertitudes, a plus que jamais besoin d'actes d'amour et de partage ; mais il est difficile de les accomplir ! Ne brisez pas pourtant votre élan de générosité et votre enthousiasme si précieux ; essayez de maintenir votre présence sur tous les fronts de la solidarité, dans ces gestes et ces actions dont vous avez si bien compris l'importance et la valeur.
Les décorations que je vais vous remettre maintenant, avec un très grand plaisir, témoignent de ma confiance et de ma reconnaissance en vos efforts et de ma profonde gratitude."
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Pour Sa part, S.A.R. la Princesse de Hanovre procédait à la remise des insignes dans l'Ordre du Mérite Culturel aux personnes distinguées à ce titre, en présence de S.E.M. Patrick Leclercq, Ministre d'Etat.
Auparavant, Son Altesse Royale avait remis le Prix International d'Art contemporain à M. Pierre-Edouard Maussion, sculpteur sous le nom de "Pierre-Edouard", qui avait été distingué par la Fondation Prince Pierre en juin 2003.
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Au Foyer Rainier III en début d'après-midi, S.A.S. le Prince Héréditaire Albert et S.A.S. la Princesse Stéphanie accueillaient les aînés monégasques qui venaient nombreux pour recevoir de Leurs mains les cadeaux et friandises offerts par S.A.S. le Prince.
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En début de soirée, dans la Salle du Trône, S.A.S. le Prince Souverain remettait Lui-même les distinctions honorifiques qu'Il avait décernées dans l'Ordre de Saint-Charles et dans l'Ordre de Grimaldi à l'occasion de la Fête Nationale. Son Altesse Sérénissime était entourée de S.A.S. le Prince Héréditaire Albert, LL.AA.RR. le Prince et la Princesse de Hanovre, S.A.S. la Princesse Stéphanie et M. Andrea Casiraghi.
On notait la présence de : S.E. M. le Ministre d'Etat et les Conseillers de Gouvernement, les Ambassadeurs de S.A.S. le Prince à l'étranger, le Directeur des Services Judiciaires et les Membres du Cabinet Princier et du Service d'Honneur.
Avant de procéder à la remise des décorations, S.A.S. le Prince Souverain s'est exprimé en ces termes :
"Chers Amis,
Il ne saurait y avoir de meilleur jour, me semble-t-il, que celui de la Fête Nationale qui rassemble ici, en mon Palais, une réelle émanation des forces vives du Pays pour évoquer devant vous sa situation intérieure et extérieure face à l'Europe qui s'organise.
Depuis ces dernières années et nous en sommes fiers, la Principauté a accompli des progrès considérables qui l'ont portée au plan international à un niveau jamais atteint ; au plan national à un niveau de prospérité inégalé.
Loin de moi la pensée de dresser à nouveau la liste de nos réalisations ni celle de nos mérites, la population toute entière y a sa part, comme vous-même que j'ai le grand plaisir de distinguer aujourd'hui. Soyez-en très sincèrement félicités.
Au plan international, nous sommes tous préoccupés par la lenteur de la concrétisation de la dernière étape qui devrait nous amener à rejoindre le Conseil de l'Europe. Une autre préoccupation est le traité de 1930 sur les emplois publics avec la France. J'ai affirmé mon souci d'aborder cette importante question avec notre partenaire sans nuire à l'excellence de nos rapports.
Au plan des Institutions, nul jusqu'ici n'a mis en cause leur caractère démocratique, elles obéissent à un contexte historique tout à fait unique et toujours présent. C'est une des spécificités de la Principauté à laquelle il ne saurait être question de renoncer.
Notre stabilité, notre prospérité et notre rayonnement sont le fruit de l'harmonieuse conjugaison, de l'heureuse complémentarité des activités de chacun, du produit de nos efforts et de l'équilibre des rapports entre tous, monégasques et résidents, sous la bannière unique et séculaire d'un pouvoir souverain largement et volontairement "éclairé".
Les jeunes monégasques dont l'âge de la majorité a été ramené récemment à 18 ans, à ma seule initiative, preuve de la confiance qui leur est faite, savent déjà que c'est dans ce contexte qu'ils assureront l'avenir de la Principauté.
Nous sommes et devrons rester "apolitiques". Nos objectifs doivent être la recherche du bien commun, par une gestion sage de nos équipements et ressources. Cette quête ne peut naître que de la mesure de l'honnêteté intellectuelle, et du sens du devoir.
Les Princes de Monaco ont toujours considéré que les Monégasques et les résidents établis constituaient une famille unique autour d'eux. Mon souhait serait que le Prince Albert Se sente entouré, hors d'atteinte de velléités irréfléchies ou démagogiques. J'ai foi en l'avenir. Demeurez donc unis et lucides, prenez exemple sur le chemin parcouru. Je crois que c'est vraiment le meilleur des guides que nous puissions avoir "Deo Juvante".
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S.A.S. le Prince Souverain accueillait ensuite les personnalités suivantes au cours de la réception qui s'ensuivait dans les Salons du Palais : S.E.M. Patrick Leclerq, Ministre d'Etat ; S.Exc. Mgr Bernard Barsi, Archevêque de Monaco ; S.E.M. René Novella, Secrétaire d'Etat ; MM. José Badia, Franck Biancheri et Philippe Deslandes, Conseillers de Gouvernement ; S.E.M. Raoul Biancheri, Chancelier des Ordres de Saint-Charles et de Grimaldi ; M. Charles Ballerio, Président, et les Membres du Conseil de la Couronne ; les Ambassadeurs de Monaco à l'étranger ; les représentants du Corps Consulaire en Principauté et des Consuls de Monaco à l'étranger ; M. Stéphane Valeri, Président, et les Membres du Conseil National ; M. Alain Guillou, Directeur, et des magistrats des Services Judiciaires ; M. Georges Marsan, Maire, et les membres du Conseil Communal ; les Membres de la Commission Supérieure des Comptes, des personnalités locales et les Membres de la Maison Souveraine.
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La journée s'achevait par un feu d'artifices tiré depuis la nouvelle digue sur le plan d'eau du port Hercule, sous les regards d'une foule nombreuse massée sur les quais. Ce spectacle pyro-musical, présenté par la société "Flash Art", se terminait par l'embrasement de l'avenue de la Porte-Neuve et des Remparts.
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Le lendemain mercredi 19 novembre, S.A.S. le Prince Souverain accompagné de S.A.S. le Prince Héréditaire Albert, LL.AA.RR. le Prince et la Princesse de Hanovre, S.A.S. la Princesse Stéphanie et M. Andrea Casiraghi assistaient, en la Cathédrale, à la Messe d'Action de Grâce suivie du Te Deum célébrée par S. Exc. Mgr Bernard Barsi avec les prêtres du diocèse, en présence de S. E.M. Mgr Mario Francesco Pompedda, Préfet du Tribunal Suprême de la Signature Apostolique et Président de la Cour de Cassation de l'Etat de la Cité du Vatican.
Cet office était suivi par S.E.M. le Ministre d'Etat et les Conseillers de Gouvernement, les Membres de la Maison Souveraine, des Assemblées et Corps constitués, les représentants diplomatiques et consulaires, les fonctionnaires et de nombreux fidèles.
Monseigneur Bernard Barsi prononçait l'homélie suivante :
Dans de nombreux pays, la Fête Nationale commémore un événement historique fondateur, un événement par lequel le peuple a retrouvé ou gagné sa liberté. Chez nous, en Principauté, la Fête Nationale se célèbre le jour de la fête patronymique du Prince Souverain, ainsi manifeste-t-elle de façon particulière l'attachement indéfectible de Monaco à son Prince. S'il est légitime d'affirmer que la nation est une grande famille, les Monégasques sont heureux et fiers de se rassembler aujourd'hui autour de
leur Prince Souverain qui non seulement symbolise mais réalise l'unité et l'indépendance de leur pays.
En ce jour de consensus national, Monaco forme des voux chaleureux et respectueux pour son Souverain et sa Famille. A ces souhaits, le peuple de la Principauté, fidèle à ses racines chrétiennes, fait également monter vers Dieu une ardente prière pour Celui qui a la lourde charge de conduire et de gouverner le pays. Ainsi, se réalise l'appel que l'apôtre Paul nous adresse dans sa première lettre à Timothée : "j'insiste avant tout pour qu'on fasse des prières de demande, d'intercession et d'action de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d'Etat et tous ceux qui ont des responsabilités, afin que nous puissions mener notre vie dans le calme et la sécurité".
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Cette Fête de Notre Prince nous offre encore la possibilité d'extérioriser notre action de grâce et de remercier Dieu pour la vie de notre communauté nationale.
Dans la lecture du livre de la Genèse que nous venons d'entendre, Dieu prend l'homme et le conduit dans le jardin de l'Eden pour qu'il le travaille et le garde. Cette image nous fait comprendre que l'homme créé à l'image de Dieu, capable de connaître et d'aimer, reçoit la mission de soumettre la terre et tout ce qu'elle contient afin de s'en servir pour le bien de tous.
En regardant l'année qui vient de s'écouler, rendons grâce pour toute l'activité humaine qui s'est déployée dans notre pays. Remercions le Seigneur pour tous les efforts accomplis en faveur de la justice, de la fraternité et de la solidarité.
Nous savons que le progrès humain, ordonné au service de Dieu et de tout l'homme, est combattu par le mal - le péché, en terme chrétien - aussi avec la faveur et la force de Dieu, cherchons à relever les défis actuels et construisons une civilisation d'amour et de paix.
Nous souvenant que l'homme vaut plus par ce qu'il est, que par ce qu'il a (cf. Paul VI, 7 janvier 1965), personnellement et collectivement, encourageons-nous à accomplir de nouveaux progrès spirituels.
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L'Evangile de cette messe nous a fait entendre la parabole des talents où Jésus nous dit qu'en l'absence de leur maître, les dons de chacun doivent être utilisés avec un juste sens des responsabilités.
Les deux premiers serviteurs ont été bons et fidèles car ils ont pleinement profité des occasions qui leur étaient offertes pour servir la cause de leur maître. Désormais, ils peuvent partager sa joie.
Le troisième serviteur a trouvé inutile de risquer une perte pour laquelle il serait punissable, afin de gagner un profit qui irait à son maître. Il est déclaré "mauvais et paresseux". Il est l'antithèse des deux autres.
Même si le raisonnement de cet homme est correct, il aurait dû agir différemment.
Par cette métaphore, en écho à la lecture de la Genèse, Dieu nous redit qu'Il confie à l'homme la gérance de la terre. Dieu nous exhorte à la vigilance car les occasions de servir et d'aimer varient selon les personnes et les circonstances. Ceux qui saisissent ces occasions en recevront d'autres et ils trouveront beaucoup de joie ; ceux qui les laissent passer, seront exclus à cause de leur inutilité.
Frères et sours, chacun de nous est invité à développer les talents qu'il a reçus du Seigneur en vue de l'épanouissement de tous. Ne laissons pas passer les occasions d'agir en homme et en chrétien.
Marcel Pagnol, de l'Académie Française qui a vécu en Principauté et a participé pleinement à la vie culturelle de Monaco met dans la bouche du curé du film "Manon des Sources", ces paroles pleines d'humour, de profondeur et de façon méridionale que j'ai envie de citer : "La vertu, c'est d'agir, c'est de faire le Bien. On n'en a pas tellement l'occasion. C'est pourquoi, lorsqu'il se présente une bonne action, toute prête, en état de marche, juste devant votre nez, c'est que le Bon Dieu vous l'offre. Celui qui ne saute par sur le marchepied et qui s'en va les mains dans les poches, c'est un pauvre fada qui a manqué le train."
Développons nos talents personnels mais également les talents de notre pays. Monaco vit dans la liberté et témoigne d'un grand dynamisme. Dans le respect des croyances de chacun, la Principauté manifeste son attachement à la foi catholique et ne craint pas de faire référence à ses valeurs chrétiennes. Dans le concert des nations, Monaco apporte sa contribution pour la sauvegarde des droits humains fondamentaux. La Principauté, au service de tout homme, de la vie, de la famille accroît ses talents, ses dons, son génie en servant la coopération internationale, sociale et culturelle.
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Que cette Fête Nationale 2003 qui nous réunit autour de Notre Prince Souverain et de sa Famille suscite un nouvel élan pour notre pays !
Pour la paix dans le monde et dans nos familles, que notre drapeau aux couleurs rouge et blanche, emblème de notre liberté, flotte toujours au grand vent de l'histoire !
Au cours de l'office, l'Orchestre Philharmonique et les Choeurs de l'Opéra de Monte-Carlo, la Maîtrise de la Cathédrale et les Petits Chanteurs de Monaco placés sous la direction de M. Pierre Debat, Maître de Chapelle, accompagnés par Maître René Saorgin, titulaire du Grand Orgue et à l'orgue positif par M. Jean-Cyrille Gandillet interprétaient des oeuvres de Michel Corrette, Wolfgang Amadeus Mozart, Henri Carol, Ireneu Segarra, Félix Mendelssohn et Henry Purcell.
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S.A.S. le Prince Souverain regagnait ensuite le Palais Princier. Entouré de S.A.S le Prince Héréditaire Albert, de LL.AA.RR. le Prince et la Princesse de Hanovre, de S.A.S la Princesse Stéphanie et de M. Andrea Casiraghi, Son Altesse Sérénissime présidait une prise d'armes dans la Cour d'Honneur sous les ordres du Lieutenant-Colonel Luc Fringant, Commandant la Compagnie des Carabiniers du Prince. On notait la présence de S.E.M. Patrick Leclerq, S. Exc. Mgr Bernard Barsi, S. E.M. Mgr Mario Francesco Pompedda, S.E.M. Raoul Biancheri, S.E.M. Charles Ballerio, des Ambassadeurs de la Principauté à l'étranger et des Membres de la Maison Souveraine.
Après la sonnerie "Aux Honneurs", la Fanfare de la Compagnie des Carabiniers, sous la direction du brigadier Christian Escaffre, interprétait l'Hymne Monégasque.
S.A.S. le Prince Héréditaire Albert passait en revue les détachements des Carabiniers, des Sapeurs-Pompiers et de la Sûreté Publique disposés dans la Cour d'Honneur. Son Altesse Sérénissime s'inclinait au passage devant les emblèmes, au son de "La Marche de la Garde d'Honneur" spécialement composée par le Brigadier Escaffre pour le 100e anniversaire de la Compagnie des Carabiniers du Prince célébré l'an prochain.
S.A.S. le Prince Héréditaire Albert procédait ensuite à la remise des insignes de grade aux Carabiniers et aux Sapeurs Pompiers.
Puis, S.A.S. le Prince Souverain remettait les médailles de Chevalier dans l'Ordre de Saint-Charles au Commandant de police Jean Micol, de la Sûreté Publique, et à l'Adjudant-chef Jean-Pierre Butin de la Compagnie des Carabiniers.
Après la réouverture du ban, Son Altesse Sérénissime procédait à la remise des Médailles d'Honneur et du Travail aux employés du Palais distingués à l'occasion de la Fête Nationale.
Les troupes quittaient la Cour d'Honneur sur la "Cherrio March" d'Edwin Franck Goldman par la Fanfare des Carabiniers.
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Selon la tradition, la Famille Princière apparaissait ensuite aux fenêtres du Salon des Glaces pour assister à la revue de la Force et de la Sûreté Publiques sur la Place du Palais, en présence des Autorités et d'une foule nombreuse, massée sur le pourtour.
Les honneurs militaires étaient rendus à S.A.S. le Prince Souverain puis la Fanfare interprétait l'Hymne national. S.E.M. le Ministre d'Etat, accompagné du Colonel Bersihand, passait alors les troupes en revue pendant que la Fanfare des Carabiniers jouait "La Marche des soldats de Robert Bruce", composée au XVe siècle en l'honneur du Roi d'Ecosse Robert Bruce, dont le compositeur reste inconnu de nos jours.
S.E.M. le Ministre d'Etat procédait à la remise des médailles d'honneur à des membres de la Force et de la Sûreté Publiques. Le Caporal Patrick Botta, de la Compagnie des Sapeurs-Pompiers, et ses deux fils Michaël et Maxime, étaient distingués par la Médaille d'Honneur en vermeil avec agrafe en bronze des "Services Exceptionnels" pour avoir, le 23 août 2003, porté secours et sauvé quatre personnes lors du naufrage de leur embarcation au large de l'Ile Sainte-Marguerite.
La Fanfare des Carabiniers du Prince présentait un intermède musical dirigé à la canne de tambour major par le brigadier Christian Escaffre. Le programme se composait de : "Bugler's Dream", une sonnerie de cavalerie de Léo Arnaud ; "Scot's Wha' Ha' E", un air traditionnel écossais du XIIIe siècle ; "On the sunny side of the street" de J. Mc Hugh ; "Glory Glory Allelujah" de Denis Armitage et "Sousa Classics" de J.P. Sousa.
Les troupes se mettaient ensuite en place pour le défilé. Dans l'ordre, se présentaient à pied : la Fanfare des Carabiniers, le Colonel Yannick Bersihand, commandant les troupes, l'Etendard de S.A.S. le Prince Souverain et sa garde, un détachement de Carabiniers, un détachement de Sapeurs-Pompiers et un détachement des unités opérationnelles de la Sûreté. Ces unités
évoluaient au son de "Anchors Aweigh", une marche américaine de M. Zimmerman.
Le défilé se poursuivait par les évolutions motorisées d'un détachement motocycliste de la Sûreté Publique, un détachement de la Compagnie des Sapeurs-Pompiers avec des véhicules de commandement, d'incendie et des engins spéciaux. Le détachement motocycliste des Carabiniers terminait ce défilé accompagné par "Le Joyeux Tambour" de Jacques Devogel.
Les troupes rendaient les Honneurs au Prince puis à l'Etendard pour clore la prise d'armes. La Compagnie des Carabiniers du Prince quittait alors la Place du Palais sur un dernier air "Semper Fidelis" de J.P. Sousa.
On notait sur la Place la présence du groupe folklorique "La Palladienne", des Guides et Scouts de Monaco et de jeunes enfants représentant les communautés étrangères habillés aux couleurs de leur pays marquant le caractère cosmopolite de la population de la Principauté.
Enfin, les nombreux spectateurs se rassemblaient sous les fenêtres du Salon des Glaces pour manifester longuement leur attachement à S.A.S. le Prince Souverain et à la Famille Princière par des applaudissements et des vivats.
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Afin de satisfaire un plus large public, y compris hors de la Principauté, toutes ces cérémonies étaient retransmises en direct sur le réseau câblé de la télévision locale et sur "Monte Carlo TMC". La réalisation était assurée par M. Olivier Bonello avec des commentaires de M. José Sacré et du Révérand Père Patrick Keppel.
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Un déjeuner officiel, servi dans la Salle du Trône, réunissait ensuite autour de S.A.S. le Prince Souverain et Ses Enfants les plus Hautes Autorités civiles et religieuses du pays, les Membres du Corps Diplomatique et Consulaire, et de la Maison Souveraine.
Les invités de S.A.S. le Prince ont pu apprécier le menu suivant :
Tournedos de Sole et Ris de Veau à la Nantua
Petite Endive, Carottes fanes braisées
Mignon de filet de Bouf du Charolais
à la crème de Truffe
Pomme Anna, Girolles et Cèpes au parfum d'Alba
Plateau de Fromages
Pyramide de Chocolat Guanaja aux Griottes
Crème glacée à la Vanille Bourbon
accompagné de Pouilly Fumé Ladoucette 1999, de Château Ducru-Beaucaillou 1999, Champagne Lanson.
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La Fête Nationale s'achevait par une soirée de gala donnée au Grimaldi Forum.
S.A.S. le Prince Souverain, accompagné de S.A.S Prince Héréditaire Albert et de LL.AA.RR. le Prince et la Princesse de Hanovre et de M. Andrea Casiraghi, traversait le parvis au milieu d'une haie d'honneur des Carabiniers avant de se rendre dans la Salle des Princes.
A l'arrivée de Leurs Altesses dans la loge princière retentissait l'Hymne nationale interprétée par l'Orchestre Philharmonique et les Chours de l'Opéra de Monte-Carlo, suivi d'une longue ovation de la part des invités. Parmi ceux-ci, on notait la présence de S.E.M. le Ministre d'Etat et Mme Patrick Leclerq ;
M. Stéphane Valeri, Président du Conseil National ; M. Charles Ballerio, Président du Conseil de la Couronne ; S. Exc. Mgr Bernard Barsi, Archêque de Monaco ; M. Alain Guillou, Directeur des Services Judiciaires ; M. le Préfet des Alpes Maritimes et Mme Pierre Breuil ; les Consuls généraux de carrière et leurs épouses ; les Ambassadeurs de S.A.S. le Prince à l'étranger ; les Conseillers de Gouvernement ; les Membres du Cabinet et du Service d'Honneur.
A l'initiative de la Direction de l'Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports, les jeunes lycéens des établissements scolaires de la Principauté avaient été conviés à cette soirée.
Au programme, "Don Pasquale", un drame-bouffe de Gaétano Donizetti sur un livret de M.A. (Giovanni Ruffini), qui avait été créé à Paris le 3 janvier 1843.
Le rôle-titre était tenu par la célèbre basse, Me Ruggero Raimondi, entouré de Isabel Rey qui jouait "Norina", Luca Petroni était "Ernesto", Dario Solari "le docteur Malatesta" et Luciano Medici "le notaire". Ces interprètes étaient soutenus par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Nello Santi, et les Chours de l'Opéra de Monte-Carlo dirigés par Kristian Missirkov. La mise en scène avait été confiée à Grischa Asagaroff ; les décors et costumes avaient été crées par Luigi Perego.
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Chaque année, la Fête Nationale est l'occasion pour les Monégasques et les habitants de la Principauté de se rassembler autour de S.A.S. le Prince Souverain, Chef de l'Etat, et de marquer ainsi leur attachement à Sa personne et à la Famille Princière.