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Visite officielle de Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II en République de Moldavie (4-5 mai 2017)

  • No. Journal 8428
  • Date of publication 05/04/2019
  • Quality 100%
  • Page no.

Le 4 mai 2017, à 11 h 30, l'avion princier se pose à l'aéroport de Chisinau, capitale de la République de Moldavie.
S.A.S. le Prince est accompagné de S.E. M. Bernard Fautrier, ministre plénipotentiaire, chargé de missions auprès du Ministre d'état et vice-président et administrateur délégué de la Fondation Prince Albert II ; de M. Gilles Tonelli, conseiller de gouvernement-ministre des Relations Extérieures et de la Coopération ; de M. David Tomatis, conseiller à Son Cabinet ; de Son aide de camp, le lieutenant-colonel Michaël Benichou ; et de M. Michel Dotta, président du Monaco Economic Board.
À Sa descente, S.A.S. le Prince est accueilli par S.E. M. Andrei Galbur, vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l'Intégration européenne du gouvernement moldave et par S.E. M. Alexei Cracan, ambassadeur, chef du protocole diplomatique d'État.
Des jeunes gens vêtus de costumes nationaux offrent au Souverain du pain, du sel et du vin. S.A.S. le Prince rompt le morceau de pain puis le trempe dans le sel avant de le manger, scellant symboliquement l'amitié entre les deux pays, ainsi que le veut la tradition locale.
Les honneurs militaires Lui sont rendus par un détachement de la garde d'honneur.
À Son arrivée à la résidence d'État, S.A.S. le Prince est accueilli par S.E. M. Pavel Filip, premier ministre de la République.
La cérémonie se conclut par la présentation des délégations et le défilé de la garde d'honneur ainsi que de l'orchestre présidentiel.
Puis, S.A.S. le Prince est invité à rejoindre la résidence d'État pour un entretien en tête-à-tête avec S.E. M. Pavel Filip, en présence de MM. Andrei Galbur et Gilles Tonelli.
Au cours de cette audience, le Souverain reçoit une collection de timbres moldaves, dont certains sont personnalisés à Son effigie. Le premier ministre se voit offrir une statue en bronze du prince Albert Ier ainsi qu'un ouvrage sur le Palais princier.
À l'issue de l'entrevue, le chef du gouvernement moldave et S.A.S. le Prince prennent place dans le hall de la résidence devant les drapeaux pour la photographie officielle.
Puis, le Souverain et le premier ministre moldave rejoignent la grande salle de réunion où ils retrouvent les deux délégations pour une réunion plénière.
La délégation moldave est composée de S.E. M. Andrei Galbur ; M. Octavian Calmic, vice-premier ministre, ministre de l'économie ; M. Valeriu Munteanu, ministre de l'Environnement ; M. Iurie Usurelu, ministre par intérim de l'Agriculture et de l'Industrie alimentaire ; Mme Lilia Palii, secrétaire générale du Gouvernement ; Mme Angela Ponomariov, chef adjoint de la Direction générale coopération bilatérale ; M. Giuseppe Boglio, consul honoraire de la République de Moldavie en Principauté de Monaco ; Mme Giuseppe Boglio ; Mme Iuliana Vascautan, second secrétaire à la direction générale de la coopération bilatérale.
La délégation monégasque est composée de S.E. M. Bernard Fautrier ; M. Gilles Tonelli ; M. David Tomatis ; M. Michel Dotta et du lieutenant-colonel Michaël Benichou.
Vers 13 h 30, les délégations prennent place dans une seconde salle de réunion en présence de la presse locale. M. Andrei Galbur et M. Gilles Tonelli signent alors un accord-cadre de coopération entre les gouvernements de la République de Moldavie et de la Principauté de Monaco tandis que M. Valeriu Munteanu, ministre de l'Environnement et S.E. M. Bernard Fautrier signent un Mémorandum d'entente entre la Fondation Prince Albert II et le ministère de l'Environnement moldave.
Puis, dans le cadre d'un point presse, et à la suite de l'intervention de S.E. M. Pavel Filip, le Souverain s'exprime en ces termes :
« Monsieur le Premier Ministre,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Tout d'abord, permettez-moi de vous témoigner de tout mon soutien pour les événements climatiques extrêmes que votre pays a subis la semaine dernière, avec des chutes de neige sans précédent et les conséquences que nous connaissons sur la nature et les infrastructures.
Cette catastrophe a, je le sais, nécessité toute l'attention du Gouvernement moldave et de ses services. C'est la raison pour laquelle je veux exprimer ici combien, avec la délégation qui m'accompagne, nous sommes sensibles à la cordialité de votre accueil et aux marques d'attention que nous avons reçues.
Je suis profondément heureux d'effectuer cette première visite officielle en République de Moldavie, à l'invitation de M. le Premier Ministre Filip Pavel.
L'établissement des relations diplomatiques entre nos deux pays remonte à près de 6 ans et je suis heureux de l'occasion qui m'est ainsi fournie de leur donner une nouvelle impulsion.
Déjà en 2014 j'avais accueilli en Principauté pour une visite de travail, S.E. M. Iurie Leanca, alors Premier Ministre.
C'est dans cette continuité que je me félicite des échanges que nous développons et qui contribuent au rapprochement de la Principauté de Monaco avec la Moldavie.
Par cette visite, j'ai souhaité rencontrer un pays et son peuple. Un pays qui jouit d'une position géographique au carrefour de deux cultures, latine et slave, porteuse d'opportunités et d'avenir et un peuple qui a su malgré les bouleversements de l'Histoire, forger sa destinée.
J'y vois le signe d'une profonde compréhension et l'ardente volonté de nos deux pays de mieux se connaître afin de s'engager résolument dans une fructueuse coopération.
À ce titre, je me réjouis d'assister aujourd'hui à une nouvelle étape de rapprochement entre nos deux États. Ce rapprochement se concrétise par la signature d'accords, le premier gouvernemental et deux autres à visée économique pour le rapprochement du Monaco Economic Board avec la Business People Association of Moldova et la Moldovan Investment and Export Promotion Organisation.
Enfin, dans le domaine environnemental, ma Fondation a concrétisé la signature d'un accord-cadre avec le Ministère de l'Environnement moldave, afin de développer une coopération technique, scientifique et méthodologique, et d'envisager le soutien à la mise en œuvre de projets d'intérêt commun, notamment la création d'un Parc National et d'une Réserve de la Biosphère.
Tels sont les thèmes que j'ai eu le plaisir d'aborder ici avec vos Hautes Autorités, dans la perspective du resserrement concret de nos liens qui nous tient tant à cœur.
Je vous remercie. »
À 14 h 30, le cortège princier se rend au siège du Parlement pour une audience avec son président S.E. M. Andrian Candu accompagné de Mme Valentina Buliga, président de la commission parlementaire pour la politique étrangère et l'intégration européenne, de Mme Ala Mirza, conseiller du président du Parlement, de M. Gheorghe Saghin, conseiller du président du Parlement, de Mme Rodica Iovu, chef de la direction des relations parlementaires extérieures, de M. Giuseppe Boglio, de Mme Flavia Boglio et de Mme Iuliana Vascautan.
Le Souverain reçoit une chemise traditionnelle moldave et le président du Parlement un grand vide‑poche en porcelaine, orné du monogramme de S.A.S. le Prince, dans son écrin.
Une courte visite du Parlement est ensuite proposée à la délégation monégasque au cours de laquelle S.A.S. le Prince signe le livre d'or.
S'ensuit un déjeuner offert par S.E. M. Andrian Candu, à base de spécialités locales, au restaurant « Codru ».
Vers 16 heures, S.A.S. le Prince et Sa délégation se rendent au monument « Stefan cel Mare » (Étienne III le Grand) l'un des symboles les plus reconnaissables de Chisinau.
Le Souverain procède à un dépôt de gerbe aux couleurs de la Principauté avant que ne retentisse l'hymne monégasque, ponctuant ainsi cette courte cérémonie.
Le cortège se déplace ensuite à l'hôtel Radisson Blu où le Souverain est accueilli par M. Vladimir Plahotniuc, président du conseil d'administration de la  Business People Association of Moldova.
La délégation prend place pour un entretien entre S.A.S. le Prince et M. Plahotniuc en présence de M. Octavian Calmic, vice-premier ministre, ministre de l'Économie, de M. Vladimir Cebotari, ministre de la Justice, de Mme Cristina Balan, vice-présidente du Parti démocrate de Moldavie et de M. Andrei Crigan, directeur général exécutif de la Business People Association of Moldova.
À l'issue de l'entretien, le Souverain est conduit dans la grande salle de conférence de l'hôtel où sont rassemblés une centaine de chefs d'entreprises moldaves et une trentaine de membres du Monaco Economic Board.
Après les prises de paroles des personnalités présentes, S.A.S. le Prince prononce une allocation, dont la teneur suit :
“Mr. Prime Minister,
Mr. Speaker,
Excellencies,
Ladies and Gentlemen,
First of all, please allow me to tell you how delighted I am to be with you today and to be on your side for this Monaco's first economic visit to Moldova.
I would like to thank you all for the organization of this economic gathering which I am sure is going to be a success.
It is with great pride that I witness the interest that have driven nearly twenty Monegasque companies - led by the Monaco Economic Board - on mission to Chisinau.
I can testify that Moldova like my country could be small as a territory but has the willingness to innovate and look resolutely to the future in many economic fields.
Monaco as you are well aware is a significant economic operator and attracts many of entrepreneurs who are eager to foster new contacts and prospects.
I know that the Monegasque companies are eager to develop with foreign counterparts.
The agreements that are going to be signed today will contribute to further enhance the ties between the Monaco Economic Board with the Business People Association of Moldova but also with the Moldovan Investment and Export Promotion Organization.
I am confident that with the networking that each and every one of you will experience, it will help you seize many economic opportunities.
I command the actions done and rest assure that this meeting will continue to strengthen our ties and will allow the continuation of our mutual cooperation.
Thank you.”
Puis, M. Michel Dotta procède à la signature de deux accords ; l'un avec la « Business People Association of Moldova », signé par M. Andrei Crigan, l'autre avec la « Moldovan Investment and Export Promotion Organization », signé par M. Vitalie Zaharia, son directeur.
Vers 18 h 40, et après un passage par l'hôtel « Nobil », lieu de villégiature de la délégation, le cortège princier se rend dans la ville de Cricova, située à vingt minutes de Chisinau, pour y visiter ses célèbres caves connues dans le monde entier pour leurs mystérieux labyrinthes souterrains où sont entreposées des productions viticoles de la région.
Après une visite d'une partie des dédales de la cave, effectuée en voiturettes électriques, le Souverain prend place dans la grande salle de réception pour le dîner officiel offert par S.E. M. Pavel Filip, en présence des deux délégations et de personnalités moldaves.
S.E. M. Pavel Filip prononce un toast auquel S.A.S. le Prince répond, en anglais, en ces termes :
“Mr. Prime Minister,
Madam,
Excellencies,
Dear Friends,
First of all, I would like to say how delighted I am to be your guest this evening in this incredible setting and to be on an Official Visit to your country.
Please allow me to tell you how deeply touched I am by the warm welcome you have extended to my delegation, the economic delegation and myself.
I would like to sincerely thank you Mister Prime Minister and the Moldovan Authorities for the organisation of this first official visit.
I am particularly pleased with it as it gives the opportunity to discover a country resolutely turned to the future despite difficult times.
I feel very strongly that, although we differ in originating from two very different regions of the European continent and in the diversity of the history and geography of our respective territories, we have convergent concerns.
To that extent it is with great happiness that I had the opportunity to share views with your authorities during this visit and greatly welcome the agreements signed between our two countries.
This will contribute to consolidate further the ties.
Let me also thank you for the very generous gift you just gave me in this cellar. Allow me to express my gratitude to you for this gesture which is an honor for me, but it is also, in my eyes, the gesture of friendship.
I raise my glass to Moldova's future, to its economic prosperity, to the happiness of its people and, of course, to expanding our cooperation.”
Le dîner est animé par un groupe folklorique  moldave et les vins sont présentés par le maître de chais à chaque plat.
Vers 22 heures, à Son départ, le Souverain reçoit un coffret en cuir comprenant six bouteilles de vin de la part du directeur des caves et lui remet une héliogravure encadrée représentant le Rocher et le Palais de Monaco au début du XVIIIe siècle.
Le lendemain, le vendredi 5 mai, S.A.S. le Prince et Sa délégation se rendent à la résidence d'État pour un entretien avec S.E. M. Igor Dodon, président de la République de Moldavie, en présence de M. Andrei Neguta, conseiller diplomatique, de Mme Elena Gorelova, conseiller responsable des dossiers économiques du Président, de M. Ion Ceban, porte-parole du Président, de M. Giuseppe Boglio, de Mme Flavia Boglio et de Mme Iuliana Vascautan.
À cette occasion, le Souverain reçoit un coffret comprenant deux bouteilles de spiritueux moldave ainsi qu'un livre sur le patrimoine culturel de la République de Moldavie. Un grand vide-poche en porcelaine orné du monogramme de S.A.S. le Prince dans son écrin ainsi qu'un livre sur le Palais princier sont offerts à S.E. M. Igor Dodon.
Vers 10 heures, S.A.S. le Prince est accueilli à l'université d'État de Chisinau par son recteur M. Gheorghe Ciocanu. Après une allocution de bienvenue, ce dernier remet à S.A.S. le Prince le titre de docteur honoris causa qui revêt la toge et la coiffe de l'université.
Puis, Son Altesse s'installe au pupitre et prononce Son discours, face à une centaine de professeurs et d'étudiants rassemblés :
« Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Avant toute chose, je veux vous remercier de l'honneur que vous me faites, et vous dire mon émotion, au moment de recevoir ces insignes de Docteur Honoris Causa.
Cette distinction, émanant de votre prestigieuse Université, sonne pour moi comme la reconnaissance d'une démarche initiée depuis des années, répondant à une conviction intime, et à laquelle je consacre une grande part de mon énergie.
Mais cet honneur, je voudrais aujourd'hui le partager. Car j'ai bien conscience, en ce moment comme dans mon action de tous les jours, de n'agir jamais seul.
J'ai conscience d'abord de ce que je dois à l'Histoire. à celle de la Principauté de Monaco, et à celle de ma famille, qui l'une comme l'autre ont été profondément marquées par des personnalités exceptionnelles, au premier rang desquelles mon trisaïeul : le prince Albert Ier.
Celui que l'on appelait le Prince-navigateur, ou le Prince-savant, régna à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Il fonda notamment le Musée océanographique de Monaco et l'Institut océanographique de Paris. Il conduisit de nombreuses expéditions marines, jusqu'en Arctique.
Et il fut surtout l'un des précurseurs de l'océanographie moderne.
Cet homme de paix et de connaissance croyait au progrès, un progrès passant par la science, par l'intelligence et la sensibilisation des consciences.
Son héritage, à ce titre, est pour moi déterminant. Car à travers lui, je mesure pleinement ce que je dois, ce que nous devons tous au travail indispensable des scientifiques. Je mesure la modestie profonde que cela implique face à ceux qui, comme vous, admettent l'incertitude et tentent de la dépasser, dans un éternel recommencement.
Au moment de dire ma reconnaissance à l'égard de ceux qui rendent mon action possible, je veux donc mentionner ici les scientifiques.
Ceux que j'ai rencontrés dans des stations isolées de l'Antarctique, où ils passent des mois dans la rigueur polaire, motivés par le seul idéal de la science.
Ceux que je croise au gré des partenariats noués par ma Fondation sur tous les continents, et qui chacun à leur manière me disent la gravité des dégâts subis par notre environnement et la nécessité d'y faire face.
Ceux que j'ai rencontrés ici même, et qui travaillent à une meilleure compréhension du monde, dans toute sa complexité.
Ceux que je côtoie à Monaco, où se poursuis la tradition d'accueil de la communauté scientifique initiée par le prince Albert Ier et poursuivie par mon père, le prince Rainier III, avec plusieurs institutions prestigieuses de rayonnement international.
Ceux que j'ai reçus aussi en Principauté par exemple en décembre dernier, lors du lancement du rapport intermédiaire du GIEC sur les océans et la cryosphère, rapport dont le projet avait été porté par ma Fondation, et dont la réunion de cadrage a eu lieu à Monaco.
Tous ces hommes et ces femmes qui consacrent leur vie à la connaissance et à l'intelligence font pour nous un travail indispensable.
Car la science seule est capable de nous éclairer. Elle seule est capable de nous donner des vérités universelles sur lesquelles appuyer notre action. Elle seule peut rassembler les hommes, en particulier à l'heure où certains, à dessein, tentent de les tromper sur la situation de la Planète ou les causes du réchauffement climatique.
En cela, le travail des scientifiques est bien souvent le principal allié des acteurs de l'environnement, auxquels je veux également rendre hommage.
Car mon action est également tributaire de la leur.
Je pense à tous ces bénévoles que je croise dans mes déplacements à travers la Planète, à ceux qui se battent pour sauver des espèces menacées en Afrique, à ceux qui militent pour la création d'aires marines protégées dans le Pacifique, ou à ceux qui, à Monaco comme partout dans le monde, sensibilisent nos contemporains à l'état de notre Planète et à la nécessité de mieux la préserver.
Je pense aux hommes et aux femmes que j'ai croisés ici à l'occasion de la signature de la Convention-cadre signée entre votre ministre de l'Environnement et ma Fondation. Ils donnent leur temps et leur énergie, sans compter, pour préserver chez vous des écosystèmes remarquables.
Enfin, je ne saurais être complet si je ne mentionnais, les hommes et les femmes qui, exerçant de grandes responsabilités, qu'elles soient politiques ou économiques, ont choisi de s'engager sur la voie exigeante du développement durable.
Ces chefs d'état qui engagent leur pays sur ce chemin responsable. Ces dirigeants locaux qui se donnent du mal pour préserver le cadre de vie qu'ils transmettront aux générations futures. Et ces chefs d'entreprises qui ont compris que la vraie création de richesse ne pouvait pas se concevoir dans le pillage de la nature.
Aujourd'hui, j'ai donc une pensée pour toutes ces personnalités, éminentes ou anonymes, qui ont croisé ma route et m'ont aidé à la tracer.
Cette route, elle est à mon sens jalonnée par trois étapes essentielles, que je voudrais pour finir vous résumer, car elles scandent mon action comme celle de ceux que j'ai cités.
La première étape est celle de la compréhension. C'est celle des scientifiques que j'évoquais, et qui doivent être défendus. C'est celle aussi des responsables politiques, qui doivent encourager leur travail.
La seconde étape est celle de la conviction. Elle passe par un travail de sensibilisation des populations, comme nous le faisons à travers des médias de tout genre et en impliquant les jeunes générations.
La troisième étape, enfin, est celle de l'action. Une action qui doit se déployer à plusieurs niveaux.
Au niveau international, par l'établissement de règles permettant une gestion collective durable de ce bien commun de l'humanité qu'est l'environnement.
C'est pourquoi je participe, depuis vingt-cinq ans, à l'essentiel des discussions ayant trait à ces sujets dans le cadre de l'ONU, depuis le sommet de Rio en 1992 jusqu'à la récente COP22, qui s'est tenue à Marrakech.
Au niveau national, ensuite, l'action passe par la mise en œuvre d'un modèle plus durable, par la promotion des énergies propres, le développement des modes de production en circuits courts ou du recyclage, par l'établissement de zones de préservation terrestres ou marines, et par la limitation ou l'interdiction des pratiques polluantes ou destructrices.
C'est que nous faisons à Monaco, où nous soutenons les véhicules électriques, où nous promouvons l'efficacité énergétique des bâtiments, où nous avons développé un système de pompes à chaleur marine, où nous avons institué deux aires marines protégées, et où nous avons récemment interdit les sacs plastiques, responsables de pollutions marines dramatiques.
Au niveau local, enfin, cette action passe par la mobilisation des acteurs de terrain, dont l'énergie, le talent et la créativité doivent être mis au service de notre environnement.
C'est avec eux, avec leurs associations, avec leurs idées, que ma Fondation travaille depuis plus de dix ans. C'est grâce à leur expertise, grâce à leur connaissance des problèmes, qu'elle a pu conduire ou soutenir près de quatre cents projets à travers le monde.
Et c'est avec eux que tous ensemble nous pourrons sauver notre environnement.
Car ce combat est un combat trop vaste, trop ambitieux pour que quiconque puisse prétendre le mener seul.
C'est un combat qui ne connaît pas de frontière et concerne tous les pays.
C'est un combat qui touche à l'ensemble de nos modes de vie, et requiert la participation de toutes les forces vives de nos sociétés.
Et c'est un combat de très longue haleine, qu'une seule génération ne suffira sans doute pas à mener, et qui mérite donc l'engagement de tous nos contemporains.
Victor Hugo, déjà, nous l'avait dit :
“Je ne vous demande qu'une chose, l'union !
Par l'union, vous vaincrez.
Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles.”
Cette injonction, plus que jamais, est la clé de notre salut !
Tous ensemble, nous devons nous unir.
Responsables politiques et chercheurs, chefs d'entreprises et militants, Monégasques et Moldaves : par-delà les domaines de compétence, par-delà les nationalités, par-delà les générations, unissons-nous autour de notre Planète, de notre avenir, de nos enfants !
Je vous remercie. »
À la fin de Son discours, le Souverain répond aux questions posées par des étudiants, sur le rôle de Sa Fondation et celui de la Commission internationale pour l'exploration scientifique de la Méditerranée (CIESM).
En clôture de cette matinée, Son Altesse reçoit des mains du recteur, un livre et une médaille commémorant les soixante-dix ans de celle-ci. Le Souverain lui offre à Son tour une héliogravure encadrée représentant Monaco au XVIIIe siècle.
Avant de quitter l'université, S.A.S. le Prince appose Sa signature sur le livre d'or.
Aux environs de 11 heures, le cortège prend la direction du stade Zimbru pour la dernière séquence de cette visite officielle.
À Son arrivée, le Souverain est accueilli par M. Pavel Ciobanu, président de la Fédération moldave de football et par M. Nicolae Ciornii, président du « FC Zimbru » et propriétaire du « Château Vartely ».
Avant de rejoindre le terrain, S.A.S. le Prince est présenté à M. Nicolae Milinceanu, footballeur moldave et ancien pensionnaire du centre de formation de l'AS Monaco FC.
Sur la pelouse, le Souverain découvre les équipes de jeunes des U14 à l'entraînement. Rapidement, les jeunes footballeurs et leurs entraîneurs entourent le Souverain pour quelques poignées de main et une photo de famille dans le rond central.
S.A.S. le Prince reçoit un ballon dédicacé par tous les joueurs du « FC Zimbru », un maillot du club floqué à Son nom ainsi qu'un maillot de la Fédération moldave de football.
Le Souverain offre à son tour un maillot de l'AS Monaco FC signé de Sa main ainsi que des ballons aux couleurs du club monégasque.
Vers 13 heures, le cortège princier rejoint le tarmac de l'aéroport de Chisinau où se tient la garde d'honneur. S.A.S. le Prince prend congé de S.E. M. Andrei Galbur avant d'embarquer dans Son avion.
À 13 h 15, l'avion princier quitte la République de Moldavie.

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