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Déplacement de S.A.S. le Prince Albert II à Malte - Conférence Our Ocean 2017(5-6 octobre 2017)

  • No. Journal 8451
  • Date of publication 13/09/2019
  • Quality 100%
  • Page no.

S.A.S. le Prince Albert II se rend à Malte du 5 au 6 octobre 2017 afin de participer à la quatrième édition de la conférence internationale Our Ocean, organisée par l'Union européenne. Cet évènement, initié par M. John Kerry, ancien secrétaire d'État américain, vise à réunir dirigeants mondiaux, entrepreneurs, scientifiques et société civile, pour identifier des solutions et s'engager dans des actions en faveur d'un océan géré durablement.
Le 4 octobre 2017 à 22 h 30, l'avion princier se pose à l'aéroport de Malte. S.A.S. le Prince est accompagné de S.E. M. Bernard Fautrier, ministre plénipotentiaire, vice-président et administrateur délégué de la Fondation Prince Albert II, et du lieutenant-colonel Jean-Luc Carcenac, Son aide de camp. Il est accueilli par M. Denis Zammit Cutajar, consul honoraire de Monaco à La Valette.
Le lendemain matin, le Souverain se rend à la conférence internationale Our Ocean. La délégation princière est rejointe par M. Gilles Tonelli, conseiller de gouvernement-ministre des Relations extérieures et de la Coopération.
Des discours de bienvenue sont prononcés par S.E. Mme Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-présidente de la Commission européenne, S.E. M. Karmenu Vella, commissaire européen à l'Environnement, aux Affaires maritimes et à la Pêche, et M. Joseph Muscat, premier ministre maltais.
Après un discours de S.A.R. le Prince de Galles, S.A.S. le Prince prend à Son tour la parole. Dans l'assistance est présente S.M. la Reine Noor de Jordanie.
« Your Majesty,
Your Royal Highness,
Mr. Prime Minister,
Madam Mogherini,
Commissioner Vella,
Dear Sylvia Earle,
Your deepness,
Your Excellences,
Ladies and Gentlemen,
Dear friends of our oceans,
What you have just said perfectly explains the challenges we are facing.
And I think we should all express our gratitude and admiration for what you are undertaking. Thank you for your determination to help us in the fight to save our oceans.
Like everyone here, I am absolutely convinced of the importance of these issues and the need to make the greatest possible number of people aware of them. The ocean issue is today, as you have just demonstrated, one of the silent and invisible tragedies threatening our world, its balance and its future. And your mobilization is in this respect precious.
I also want to express my gratitude to you because you have created, through the words you have just spoken, what I believe is an essential connection between knowledge, awareness and action.
At the heart of everything we undertake, first of all there is a need for knowledge. Therefore also, a need to take into account what the scientific community is telling us.
It can sometimes seem difficult to understand the complex work of scientists. It can appear difficult to implement their recommendations and take them into account when we make our choices. It can be tempting to view them as distant targets only theoretically related to the reality of the world in which we live.
My own belief, however, is that science is an essential tool to provide us with practical help every day when we make important decisions – and especially decisions about the environment.
For that reason, as you do, I support scientific research, especially in Monaco, where we are proud of our tradition of welcoming, respecting, encouraging and taking note of research, particularly in matters concerning the oceans and their preservation.
On that point, I should like to say a few words about the Monaco Explorations, a project I initiated last year which was launched this summer, aimed at collecting new data about the seas, to assist in their conservation.
The project represents a return to the tradition of the great scientific investigations initiated particularly by my great-great-grandfather, Prince Albert I, but for me it also means once again arousing public awareness, the sense of adventure and the dreams which should also accompany science. This approach enables our contemporaries to take an interest in it, understand its conclusions and share its recommendations.
For, while science shows us what is, it also shows us what could be different and, to that end, what must be done while there is still time.
In that respect, I believe that the actions to be implemented to protect the oceans are numerous. They call upon us all, for they are the responsibility of every one of us.
The responsibility of the states which must impose coherent policies to limit pollution and fight against climate change – and against its corollary – the acidification of the oceans.
The responsibility of international organizations, which must regulate maritime activities more efficiently, including in the High Seas, and pay more attention to these issues – in this respect, I wish to commend the progress currently being made at the UN with regard to all issues relating to the sea.
The responsibility, as well, of economic players, who need to stop considering our natural heritage as an insignificant piece of data. On the contrary, understand its fragility at the same time as its value. This is the key to this blue economy about which you have just spoken to us: an economy capable of protecting nature at the same time as creating growth.
As well as the responsibility of the well-informed and responsible people we are, like our contemporaries, we must all understand the importance of the seas, the dangers they face and the need to protect them more effectively.
From that point of view, you are setting an example through your determined and innovatory action. This is proof of deep-rooted responsibility. And that is why I wish to express my gratitude to you today.
The action you are taking is indeed a model of awareness and effectiveness whose pertinence and necessity have been stressed in your address. It spurs us into taking action alongside you, into realizing the urgency and into doing everything in our power to prevent irreparable harm.
In that respect, I think your words here will be listened to, because, as La Rochefoucauld wrote “nothing is more contagious than example”. I am convinced that, again today, you will have contaminated us with much good will.
Thank you. »
Puis, une table ronde se tient sur la thématique Exploring and sustaining an ocean for life.
À l'issue, une rencontre bilatérale a lieu entre le Souverain et S.A.R. le Prince de Galles.
Le Souverain assiste ensuite à un évènement organisé par l'International Sustainable Unit de la fondation de S.A.R. le Prince de Galles, the Prince's Charities, en collaboration avec la Fondation Prince Albert II, consacré à l'économie bleue.
À 12 h, un second évènement organisé par la Fondation Prince Albert II se déroule sur la thématique des coraux. Une déclaration conjointe est proposée par le Souverain et S.A.R. le Prince de Galles.
L'Australie, les Îles Cook, les Îles Fidji, la France, la Polynésie française, la Grenade (Antilles), l'Indonésie, le Mexique, Niue (Pacifique sud), les Palaos et les Seychelles signent également cette déclaration, soulignant leur volonté de conjuguer leurs efforts pour préserver les récifs coralliens.
Deux tables rondes ont lieu dans l'après-midi. Un accord-cadre est signé entre la Fondation Tara Expéditions, la Fondation Prince Albert II de Monaco et le Centre scientifique de Monaco. Cet accord crée des synergies entre ces entités afin de valoriser leurs actions relatives à la préservation de l'océan. La Fondation Tara s'engage notamment à partager son expertise technique et scientifique avec les Explorations de Monaco.
S.A.S. le Prince participe ensuite à un dîner offert par M. Joseph Muscat, en présence notamment de S.E. M. Tommy Remegesau Jr., président de la République des Palaos, S.E. M. Danny Faure, président de la République des Seychelles, S.M. la Reine Noor de Jordanie, S.E. M. Henry Puna, premier ministre des Îles Cooks, et M. Karmenu Vella.
Le lendemain matin, S.A.S. le Prince se rend à une conférence sur le thème du développement d'une économie bleue durable.
À cette occasion, Il prononce un discours d'ouverture :
« Queen Noor,
Monsieur le Commissaire européen, cher Karmenu Vella,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis des océans,
Je veux tout d'abord vous dire mon plaisir de participer à cette nouvelle édition de la Conférence « Our Ocean ».
Depuis 2014, cette initiative lancée par John Kerry et le Chili, avec qui j'étais il y a quelques jours à peine, permet tout à la fois de nourrir le dialogue sur les mers, de susciter des rencontres entre des responsables issus d'univers variés et de développer des solutions concrètes pour construire ensemble l'économie bleue dont le monde a besoin.
Je veux aussi vous dire combien je suis heureux de vous retrouver ici, à Malte.
D'une part, car ce pays et son Gouvernement sont je le sais soucieux de ces questions, et se mobilisent à nos côtés pour les faire avancer. Je les remercie pour leur accueil et leur hospitalité.
D'autre part, car nous sommes ici chez vous à double titre, cher Karmenu Vella, puisque au-delà de Malte, c'est toute l'Union européenne qui, sous votre impulsion notamment, joue un rôle moteur au niveau mondial dans la défense des océans.
Enfin, car nous nous trouvons sur les bords de la Méditerranée. Une mer qui a pour moi comme pour vous une saveur particulière et qui a, je crois, une place à part dans le cœur et dans l'esprit de tous ceux qui veulent préserver nos océans.
C'est pour ma part ce à quoi je m'attèle, avec l'État monégasque et avec ma Fondation, qui depuis onze ans conduit et soutient un nombre important de projets, notamment en Méditerranée et en particulier au travers des aires marines protégées.
Cela fait en effet des années – des décennies, même, que nous expérimentons en Méditerranée leurs effets bénéfiques.
À Monaco, c'est dès 1977 que furent créées les réserves marines du Larvotto, puis des Spélugues. Au début de ce siècle, nous avons instauré avec la France et l'Italie le sanctuaire Pelagos, pour la préservation des mammifères marins. Ces initiatives nous ont permis, avec d'autres, de mesurer les effets bénéfiques des AMP.
Or, je crois qu'il ne faut pas hésiter à rappeler combien ces effets dépassent la seule conservation de quelques espèces, et bénéficient à l'ensemble des écosystèmes.
Il ne faut pas hésiter à rappeler que les AMP aident à lutter contre l'un des principaux dangers de notre époque : le réchauffement climatique et l'acidification des océans.
En favorisant une meilleure résilience des écosystèmes et leur bon fonctionnement les AMP contribuent à un meilleur stockage du carbone par la flore ainsi qu'à son activité photosynthétique, mais aussi à un accroissement de la biomasse animale. La préservation des grands prédateurs empêche aussi la prolifération des herbivores destructeurs des herbiers qui stockent une grande quantité de carbone.
Il ne faut pas hésiter à rappeler non plus que les AMP, lorsqu'elles incluent des éléments naturels comme les mangroves ou les récifs coralliens, sont des remparts aux effets du changement climatique sur le niveau des mers et ses conséquences catastrophiques. Elles illustrent ainsi les vertus de ces solutions basées sur la nature qu'il faut privilégier autant que possible.
Il ne faut pas hésiter à rappeler, surtout, que les AMP ont de nombreux effets positifs pour les populations côtières, en renforçant la taille et le volume des prises de pêche dans les zones limitrophes, en favorisant le développement de l'écotourisme et en suscitant, plus largement, une économie durable, offrant des perspectives aux générations futures.
Malheureusement, ces constats positifs convergents ne suffisent pas, nous le savons, à assurer le développement des aires marines protégées. L'objectif de 10% fixé à Aichi pour 2020, s'il peut encore en théorie être atteint, sera à coup sûr insuffisant. De nombreux scientifiques estiment aujourd'hui qu'une proportion de 30% de surfaces marines protégées serait nécessaire. C'est pourquoi il est impératif d'étendre leur superficie et d'accroître leur efficacité.
Les enjeux sont ici de plusieurs ordres. Il y a l'extension des aires marines protégées. Il y a leur définition. Et il y a leur gestion.
L'extension, c'est bien entendu la nécessité d'identifier et de sanctuariser de nouvelles zones.
Des avancées importantes ont à cet égard été obtenues au cours des dernières années, qu'il nous faut saluer. Je pense en particulier aux très vastes aires qui ont été créées par de nombreux États, comme les États-Unis, la Colombie, le Royaume-Uni ou la France, ou encore très récemment autour de l'Île de Pâques et à l'archipel de Juan Fernandez, au Chili, où je me trouvais il y a quelques semaines pour le congrès IMPAC. Je pense aussi à ce qui a été fait en Antarctique, dans la mer de Ross, pour laquelle je me suis mobilisé durant des années et où il a enfin été décidé l'an dernier de créer la plus vaste aire marine protégée au monde. Et puis les annonces ces dernières années et également hier des Petits États insulaires (Palau, Kiribati etc.) du Pacifique, St Kitts et Nevis et les Îles Cook.
Mais il faut poursuivre cet effort – et l'accélérer, car le temps presse. Pour cela, l'un des enjeux des AMP est aujourd'hui celui de la haute mer. Nous savons combien cette moitié de la superficie de la Terre qui échappe à des dispositions juridiquement contraignantes a besoin d'attention.
C'est l'un des enjeux des travaux de l'ONU sur la biodiversité en haute mer. Ces travaux nous permettront, je l'espère, d'élaborer un nouvel outil pour la gestion collective des océans face aux défis du XXIème siècle.
Ce travail politique doit aussi être l'occasion d'un effort de définition des AMP.
Le terme même d'aires marines protégées recouvre aujourd'hui des réalités très différentes. Il peut parfois être utilisé de manière extensive, sans rigueur suffisante. Ceci peut entraîner des confusions, notamment lorsque les objectifs de gestion sont mal précisés, ou lorsque les zones concernées couvrent des étendues à la fois terrestres et marines.
Il est donc essentiel de se garder de croire que l'océan est mieux protégé qu'il ne l'est en réalité. Au moment d'envisager le développement des AMP, nous devons être fermes et précis sur leurs principes et leurs objectifs – tout en envisageant une capacité d'adaptation face à des menaces en évolution.
Cette capacité d'adaptation doit se retrouver je pense dans le fonctionnement même des AMP, qui doivent associer davantage d'acteurs locaux.
Décideurs locaux et services des États concernés, mais aussi ONG et opérateurs économiques : tous doivent être parties prenantes dans des processus de gestion. C'est ainsi notamment qu'ils percevront mieux la réalité des AMP et leurs bénéfices.
Au-delà des acteurs locaux, je crois surtout que doit se développer une logique de cohérence plus globale, par une dynamique de réseau capable d'articuler les enjeux d'écosystèmes interdépendants les uns des autres et dont la préservation a des effets réciproques nombreux.
Il faut donc développer ces réseaux, souvent synonymes d'économies d'échelles autant que de gains d'efficacité.
À ce stade je soulignerai que nous avons, hier avec le Prince Charles et José Maria Figueres, tenu une session spéciale sur la situation des récifs coralliens. Cette réunion s'est conclue par la signature des représentants des pays présents qui représentent plus de 42% de la superficie mondiale des récifs coralliens, d'une déclaration d'engagement à l'action pour leur préservation. Je pense que vous conviendrez avec moi que cette adhésion est très encourageante, et j'invite bien entendu d'autres États à rejoindre cet effort.
De la même manière, il faut intégrer à notre réflexion les politiques nationales de préservation de l'environnement, y compris terrestre. Je n'ai pas besoin de rappeler ici à quel point celles-ci influent directement sur l'efficacité des AMP, sur la qualité des eaux issues des bassins versants, ou sur le niveau des pollutions.
Je pense notamment aux pollutions plastiques, ce fléau mondial contre lequel chacun doit se mobiliser. C'est dans ce contexte que ma Fondation a lancé l'initiative « Be plastic med », qui vise à susciter les initiatives en la matière en Méditerranée, avec de nombreux partenaires. Je me plais à souligner qu'après le succès rencontré en 2017 par l'appel à petits projets dans le cadre de « Be med », nous lançons ici à Malte l'appel à projets pour 2018, qui sera doté de 200.000 €.
La gestion inclusive des AMP doit associer aussi les scientifiques. Leur connaissance des problématiques, leur capacité d'analyse et leur vision des enjeux sont autant d'atouts pour la réussite de toute initiative. Leur autorité est indispensable face aux tentatives, hélas toujours présentes, de contester la gravité d'une situation ou la pertinence d'une solution.
Mais nos efforts doivent surtout viser le monde économique. Car si nous nous donnons les capacités politiques de développer les AMP, si nous créons les conditions opérationnelles de leur succès, nous devons aussi susciter les conditions économiques de leur réussite.
Il y a là une difficulté réelle, car elle se heurte à des raisonnements instinctifs, au moment de solliciter les fonds nécessaires, en particulier dans des contextes de difficultés budgétaires.
Comment faire admettre le fait que la limitation des activités, en particulier celles de la pêche, puisse être créatrice de richesses ? Comment faire comprendre que les AMP, loin d'être anti-économiques, soient porteuses de perspectives de croissance ?
Pour cela, il y a tout d'abord les chiffres. Nous savons que les AMP ont un taux de rentabilité élevé. Les études économiques disponibles le situent entre 10% et 25%, en prenant en compte l'ensemble des bénéfices retirés du surcroît de biens et de services éco-systémiques. À l'échelle globale, leur développement jusqu'à 30% des surfaces marines pourrait ainsi générer plusieurs centaines de milliards de dollars de bénéfices d'ici à 2050 et créer des centaines de milliers d'emplois.
Ces chiffres, qui ne sont bien sûr que des projections, doivent nous permettre d'impliquer le monde économique, car de tels bénéfices ne pourront être obtenus que par des investissements substantiels, qui font souvent défaut et dont l'absence explique souvent nos difficultés.
Pour pallier ces manques, il faut faire preuve d'innovation, impliquer davantage d'acteurs et aller chercher des moyens nouveaux. C'est ainsi que nous avons créé, avec la France et la Tunisie, un fonds fiduciaire dédié au financement d'aires marines protégées en Méditerranée. Réunissant des capitaux publics et privés, il vise à renforcer et pérenniser les aires marines existantes, à soutenir les réseaux régionaux, à renforcer l'implication des différents États, et, dans l'avenir, à financer de nouvelles aires. Ce fonds a soutenu en 2017 ses premiers projets, et nous lançons ici aussi l'appel à projets pour 2018, avec une dotation budgétaire qui sera de l'ordre de 250.000 €.
D'autres perspectives existent, bien sûr, en particulier l'association de capitaux privés. Dès aujourd'hui, nous avons des exemples de gestion d'aires marines mobilisant des acteurs de l'écotourisme. De nouvelles sources de revenus pourraient être générées par l'implication d'autres acteurs des mers et par la valorisation des services éco-systémiques des AMP.
C'est ainsi, une fois de plus, par la volonté, le dialogue et l'innovation, et en mobilisant davantage, que nous donnerons aux AMP les moyens de leur développement.
C'est une tâche essentielle pour nos mers. Je suis donc particulièrement heureux qu'Our Ocean s'en soit saisie, et qu'elle le fasse ici, à Malte, sur les rives de cette mer.
Je vous remercie. »
À l'issue de la conférence, le Souverain et Sa Suite se rendent à l'aéroport de Malte.

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