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FETE DE LA SAINTE DEVOTE

  • No. Journal 7384
  • Date of publication 02/04/1999
  • Quality 100%
  • Page no. 498

Les cérémonies marquant la fête de la Sainte patronne de la Principauté ont débuté le soir du 26 janvier 1999 par la procession traditionnelle des reliques, à laquelle participaient les Pénitents de la Vénérable Archiconfrérie de la Miséricorde, la société folklorique et mandoliniste "La Palladienne", les Guides et Scouts de Monaco.

En l'église Sainte Dévote, LL.AA.SS. le Prince Souverain et le Prince Héréditaire Albert ont assisté ensuite au Salut du Très Saint Sacrement, présidé par S. Exc. Mgr Joseph Sardou, Archevêque de Monaco, et célébré par les prêtres de la paroisse.

A l'issue de l'office, Leurs Altesses Sérénissimes se sont rendues à pied, au milieu d'une nombreuse assistance, jusqu'à la route du Stade Nautique Rainier III. Après l'exécution de l'hymne national, Elles ont procédé à l'embrasement de la barque symbolique.

Un feu d'artifice pyromusical, tiré depuis les jetées du port, était ensuite offert aux nombreux spectateurs massés autour de la tribune dressée pour Leurs Altesses et les personnalités présentes. Le maître artificier Jacques Couturier, de Vendée, avait ordonné son spectacle sur des airs de Mozart.
 

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Le lendemain, mercredi 27 janvier, S.A.S. le Prince Souverain, accompagné de S.A.S. le Prince Héréditaire Albert, assistait à la Messe pontificale célébrée en la Cathédrale. Cet office était présidé par S. Exc. Mgr Louis-Marie Billé, Archevêque de Lyon, Président de la Conférence des Evêques de France, Primat des Gaules, et concélébré par Leurs Excellences Mgr Jean Bonfils, Evêque de Nice, Mgr François-Xavier Loizeau, Evêque de Digne, Riez et Sisteron, Mgr Joseph Sardou, Archevêque de Monaco et les prêtres de l'Archidiocèse.

Mgr Louis-Marie Billé prononçait l'homélie suivante :

"Comme pour bien d'autres saints et saintes, comme pour d'autres martyrs des tout premiers siècles de l'ère chrétienne, le travail des historiens n'a pas permis, nous le savons, de dessiner avec netteté, sur la toile de fond des événements et des données historiques clairement connues, la silhouette, la personnalité, la vie de Sainte Dévote. Ce que l'on a raconté d'elle, aux confins de la légende et de l'histoire, ne saurait nous apporter directement et immédiatement une aide ou une source d'inspiration pour la conduite ou l'orientation de notre propre vie.

"Il n'empêche qu'elle représente, pour nous, tous ceux et toutes celles qui, depuis le matin de Pâques, ont porté témoignage de la résurrection du Christ, tous ceux et toutes celles auxquels nous devons la joie de croire. On fait quelquefois (ce qui peut se comprendre, si on regarde les choses de l'extérieur et du seul point de vue sociologique) comme si l'Eglise était purement et simplement une association dans laquelle se retrouveraient les adeptes de celui que l'on appelle Jésus ou le Christ. Mais si, aujourd'hui, on peut dire: "Je crois en Dieu le Père Tout Puissant et en Jésus-Christ son Fils unique, notre Seigneur", c'est parce que, de génération en génération, des hommes et des femmes ont professé cette foi, ont été unis les uns aux autres par la communion des saints, ont reçu les mêmes sacrements, ont vécu de la même charité. De siècle en siècle, les uns comme les autres, pour reprendre les mots de Saint Paul tout à l'heure, ils ont été "réunis en un seul Corps". Ce Corps, c'est l'Eglise, qui ne cesse d'accueillir de nouveaux enfants nés des eaux du baptême. Comme le disait un théologien de l'entre deux guerres: "Ce ne sont pas les chrétiens qui, en se réunissant, font l'Eglise, c'est l'Eglise qui fait les chrétiens".

"Il me semble que c'est à cela, à ce mystère, que peut par exemple nous faire penser une célébration comme celle d'aujourd'hui. Il est en même temps remarquable qu'au long de l'histoire de l'Eglise, au moins pendant les siècles au cours desquels s'est déployée la foi chrétienne, chaque peuple, chaque nation, chaque région, chaque paroisse, ait en quelque sorte tenu à avoir un saint ou une sainte qui soit comme le sien ou la sienne. La communion des saints ne se vit pas seulement dans l'anonymat. Ceux qui nous ont transmis la foi ont été des hommes et des femmes ayant un visage, une histoire, une personnalité. Aujourd'hui encore, les chemins invisibles de cette transmission de la foi et de l'Evangile empruntent les chemins visibles de la rencontre, des relations interpersonnelles, de l'éducation. Si on a pu faire, à certaines époques, comme si cette transmission allait de soi, comme si la foi était un élément parmi d'autres d'un héritage culturel, nous savons mieux maintenant, à notre époque si fortement marquée par les ruptures de tradition, que la foi suppose, d'une manière ou de l'autre, adhésion et appropriation personnelles. Même si le témoignage de Sainte Dévote se perd dans les brumes d'un passé lointain, il peut nous renvoyer au mystère de l'Eglise et nous appeler à être nous-mêmes témoins".
 

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Cette célébration nous permet aussi, comme nous venons de le faire, d'ouvrir le Livre de la Parole de Dieu, le Livre dans lequel Dieu ne cesse de nous parler, pour susciter cette réponse, qui s'appelle précisément la foi. Revenons un instant aux pages qui nous ont été lues. Ce n'est pas le seul moment, dans l'Evangile, où l'on trouve un dialogue du type de celui qui vient de nous être rapporté. Quelles que soient les motivations ou la sincérité de celui qui questionne Jésus, celui-ci, en vrai pédagogue, renvoie son interlocuteur à ce qu'il sait déjà. Il le renvoie plus encore à ce qu'il accepte de savoir, à ce dont il consent à se souvenir. On n'est pas, en effet, ici, dans l'ordre de l'information ou du renseignement. Les mots engagent celui qui les prononce ; la mémoire des paroles autrefois apprises concerne la vie présente et le sens de cette vie.

L'approbation donnée par Jésus à la réponse du docteur de la loi manifeste cela même qu'est la vie chrétienne, qui ne consiste pas d'abord en d'autres façons de faire ou de vivre. Le disciple du Christ est appelé à vivre sa vie d'homme, est appelé à tout vivre, dans l'unité d'un triple amour, de Dieu, de lui-même (on a quelquefois tendance à l'oublier) et des autres. Voilà qui peut paraître bien simple. Voilà surtout qui peut ouvrir des abîmes de perplexité.

Aimer Dieu, par exemple, qui pourrait affirmer qu'il y parvient ? J'aime ces quelques mots du Père Varillon, mots inspirés de Saint Ignace de Loyola: "Il est presque impossible d'aimer quelqu'un que l'on ne voit pas. Il est même très difficile de désirer l'aimer. On peut du moins avoir le désir du désir, et c'est déjà l'amour".

Quant à aimer son prochain comme soi-même, nous expérimentons que c'est le fruit d'un long et difficile apprentissage et que celui-ci n'est jamais terminé. Dans la langue française, le mot amour désigne des réalités non seulement diverses, mais éventuellement contradictoires. Quand Jésus nous parle d'aimer, il s'agit de tendre à cet amour gratuit et fidèle dont Dieu même nous aime et qui, pour reprendre une parole de Saint Paul, est "répandu dans nos coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné". Cet amour, pourtant, nous ne le vivons pas en état d'apesanteur. Il passe par notre psychologie humaine, par nos sentiments humains. Il passe surtout par notre volonté et notre liberté humaines.
 

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A ce stade de notre lecture, nous pourrions penser que nous ne sommes pas plus avancés. D'où peut nous venir le véritable amour ? Qui peut nous donner la capacité d'aimer ? Existe-t-il une source d'où coule l'amour ? Nous pouvons nous rappeler ici ce que Saint Paul nous a dit tout à l'heure: "En Jésus-Christ, vous qui étiez loin, vous êtes devenus proches C'est lui, le Christ, qui est notre paix En sa personne, il a tué la haine Par lui, les uns et les autres, nous avons accès auprès du Père, dans un seul Esprit". Là est la réponse de la foi chrétienne. Il est, dans l'histoire de l'humanité, un homme qui a aimé comme personne d'autre. Sa manière d'aimer était la plus humaine, parce que c'était une manière divine. Dieu seul, en effet, si l'on peut dire, aime d'un amour totalement humain. Cet amour, Jésus l'a vécu jusqu'à l'extrême, car il a donné sa vie pour être fidèle à l'amour dont, chaque jour de sa vie d'homme, il avait aimé. Et c'est ce don qui est, pour l'humanité, la source de l'amour. Comment cela se fait-il ?


Un mot de Saint Paul nous donne la clef. Ce mot, c'est le mot Esprit: Esprit Saint, Esprit de Dieu, Esprit du Christ Ressuscité, Esprit que nous avons reçu à notre baptême et à notre confirmation. On dit quelquefois d'une personne qu'elle respire la sympathie ou la bonté. Eh bien, l'Esprit Saint, souffle nouveau d'une vie nouvelle, nous donne de respirer l'amour de Dieu et de nos frères.


Lorsqu'on célèbre la messe, comme nous le faisons en ce moment, c'est pour accueillir le don de l'amour. Nous faisons mémoire du Christ qui "a fait tomber le mur de la haine". Nous demandons à Dieu notre Père l'Esprit, qui "nous réunit en un seul Corps", l'Esprit qui agit invisiblement au profond de nous-mêmes, pour que s'accomplisse peu à peu ce qui est écrit dans la loi: "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur et ton prochain comme toi même".

 

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Composé d'oeuvres de Perruchot, J.S. Bach, H. Carol, G. de Courreges, le programme musical de la cérémonie était interprété par la Maîtrise de la Cathédrale et des Petits Chanteurs de Monaco sous la direction de M. Philippe Debat, accompagnée par M. René Saorgin au grand orgue et M. Pierre Debat à l'orgue de choeur.
 

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A l'issue de la célébration, la Procession solennelle des Reliques empruntait la rue Bellando de Castro jusqu'à la Place du Palais. Le cortège rassemblait les Membres du Clergé, de la Maîtrise de la Cathédrale, les Pénitents de la Vénérable Archiconfrérie de la Miséricorde, la Musique Municipale, les Guides et Scouts de Monaco, les Autorités et les fidèles.
S.A.S. le Prince Souverain, Qui avait à Ses côtés S.A.S. le Prince Héréditaire Albert, assistait depuis les fenêtres de la Salle des Glaces à la présentation des Reliques et à la Bénédiction du Palais.

Le cortège rejoignait ensuite l'esplanade des Remparts pour la bénédiction de la mer, puis le parvis de la Cathédrale par la rue Basse et la Place de la Mairie, pour la bénédiction de la ville.
 

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Son Altesse Sérénissime, accompagné de S.A.S. le Prince Héréditaire Albert, offrait ensuite en Son Palais un déjeuner.

Y était conviés S.E. M. Michel Levêque, Ministre d'Etat ; M. Jean-Charles Marquet, Secrétaire d'Etat ; M. Philippe Deslandes, Conseiller de Gouvernement pour l'Intérieur ; Mlle Anne-Marie Campora, Maire de Monaco, et les personnalités suivantes :

- S. Exc. Mgr Louis-Marie Billé, Archevêque de Lyon, Président de la Conférence des Evêques de France, Primat
des Gaules ;

- S. Exc. Mgr Jean Bonfils, Evêque de Nice ;

- S. Exc. Mgr François-Xavier Loizeau, Evêque de Digne, Riez et Sisteron ;

- S. Exc. Mgr Joseph Sardou, Archevêque de Monaco, Grand Aumônier du Palais ;

- M. l'Abbé Jean Susini, Chancelier de l'Evêché ;

- M. le Chanoine Patrick Keppel, Délégué diocésain aux médias ;

- M. le Chanoine Philippe Blanc, Curé de la Cathédrale ;

- Le R.P. César Penzo, Curé de la paroisse Saint-Charles, Chapelain du Palais ;

- M. l'Abbé Alain Goinot, Curé de la paroisse Saint-Nicolas ;

- M. l'Abbé Richard de Quay, Curé de la paroisse Saint-Martin ;

- M. l'Abbé Daniel Deltreuil, Curé de l'église du Sacré-Coeur ;

- M. l'Abbé Léon Sagniez, Aumônier du Centre Hospitalier Princesse Grace ;

- Le R.P. Patrick-Marie Scrafini, Aumônier du Lycée Albert 1er et du Collège Charles III ;

- M. l'Abbé Jean-Christophe Genson, Aumônier des écoles catholiques ;

- M. l'Abbé Stéphane Manfredi, Aumônier du Lycée Technique et Hôtelier ;

- M. l'Abbé Guillaume Paris, Vicaire de la Paroisse de Saint-Charles ;

- M. le Conseiller au Cabinet de S.A.S. le Prince et Mme Raymond Biancheri ;

- M. et Mme Jean-Claude Michel ;

- Mme Paul Gallico, Dame d'honneur ;

- Le Chambellan de S.A.S. le Prince et Mme Serge Lamblin ;

- Le Commandant Bruno Philipponnat, Aide de Camp de S.A.S. le Prince Héréditaire Albert.
 

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