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Célébrations de la Sainte Dévote

  • No. Journal 7689
  • Date of publication 04/02/2005
  • Quality 97.8%
  • Page no. 175
Les cérémonies et festivités de la Sainte-Dévote se sont déroulées les mercredi 26 et jeudi 27 janvier 2005. Comme le veut la tradition, elles commémorent le courage et la foi de la Sainte patronne de la Famille Princière, de l'Archidiocèse, de la Principauté de Monaco, et de la Corse. Une délégation des pénitents de Lucciana, ville native de la Sainte, était venue de Corse pour ces festivités.

Les cérémonies ont débuté le mercredi 26 janvier à 9h30 par une messe des Traditions célébrée en langue monégasque, en l'église Sainte Dévote, suivie de la bénédiction de la mer.

Vers 18 h 30, la châsse des Reliques de Sainte Dévote, portée en procession par deux Pénitents Monégasques de la Vénérable Archiconfrérie de la Miséricorde et deux Pénitents Corses de l'Archiconfrérie de Lucciana, rejoignait l'église Sainte Dévote par l'avenue du Président J. F. Kennedy. On notait également la présence de l'Amicale des Corses de Monaco, des Guides et Scouts de Monaco, des membres de la Direction des Affaires Maritimes.

S.A.S. le Prince Héréditaire Albert présidait le Salut du Très Saint Sacrement en présence de S.E. M. Patrick LECLERCQ, Ministre d'Etat ; de M. Stéphane Valéri, Président du Conseil National ; de S. Exc. Mgr Bernard Barsi, Archevêque de Monaco ; des Conseillers de Gouvernement et de M. Georges MARSAN, Maire de Monaco ; de M. Philippe Rémy, Directeur des Affaires Maritimes ainsi que des prêtres du diocèse.

A l'issue de l'office, Son Altesse Sérénissime regagnait le parvis de l'église où la musique municipale exécutait l'hymne national. Le Prince Héréditaire Albert procédait ensuite à l'embrasement de la barque symbolique qui portait le corps de la martyre lorsqu'elle a échoué sur la grève du vallon des Gaumates, le 27janvier 304.
S.A.S. le Prince Héréditaire Albert et les Hautes Autorités se rendaient ensuite sur le Quai Albert 1er pour assister au traditionnel feu d'artifices tiré par "FAME Monaco ", membre du groupe " FlashArt ". Ce spectacle était composé autour de la musique des films " Gladiator " et " Schrek 2 ".

Le lendemain, jeudi 27 janvier au matin, S.A.S. le Prince Héréditaire Albert quittait le Palais pour la Cathédrale, accompagné du Colonel Serge Lamblin, Chambellan, et du Lieutenant-colonel Thierry Jouan, Aide de Camp. Son Altesse Sérénissime était accueillie à la porte Saint-Nicolas par S. Exc. Mgr Bernard Barsi et l'Abbé Blanc.
S.A.S. le Prince Héréditaire, entouré des plus Hautes autorités de la Principauté, assistait à la Messe pontificale présidée par S. Exc. Mgr Alberto-Maria Carregio, Evêque de Vintimille-San Remo, et concélébrée par Mgr. Louis Sankale, Evêque coadjuteur de Nice ; S. Exc. Mgr Bernard Barsi ; Mgr. Fabrice Gallo, Vicaire général, et les prêtres du diocèse.

Mgr. Carregio prononçait l'homélie suivante :

Monseigneur,

Monsieur le Ministre d'Etat,

Frères Evêques,

Prêtres et diacres,

Frères et soeurs dans le Christ,

Je suis heureux de présider la célébration eucharistique en l'honneur de sainte Dévote, Patronne principale de la Principauté de Monaco, de la Famille souveraine, de la Corse et des gens de la mer. Je sais gré à votre Archevêque, Monseigneur Barsi, de la bienvenue qu'il vient de me souhaiter et de l'honneur qu'il m'a fait en m'invitant à cette fête qui témoigne de l'amitié et de la fraternité entre les deux Eglises avoisinantes.

Vous concluez aujourd'hui solennellement les célébrations du 17e centenaire du martyre de Sainte Dévote, tombée en Corse sous la persécution de l'empereur romain Septimius Sevère. Nous aimerions tous connaître dans le détails la vie de cette Sainte. C'est impossible, mais peu importe. Pour notre édification il suffit de savoir que, pour acquérir le royaume de Dieu, cette jeune fille chrétienne n'a pas reculé devant la mort. C'est donc ce témoignage qu'il faut conserver jalousement, car on n'a pas le droit d'oublier ce qui s'est passé à l'époque des grandes persécutions contre les chrétiens, puisque de nos jours encore la haine contre l'Eglise n'a pas cessé de se manifester dans le monde. Ce qui a été depuis toujours scandaleux c'est que l'opposition à l'Eglise puisse dégénérer parfois en persécution sanglante. La persécution en effet ne se concrétise pas seulement en un phénomène d'opposition et de lutte. A vrai dire, elle ne commence que lorsque l'un des antagonistes emploie systématiquement des moyens condamnables, sous prétexte que sa cause lui paraît bonne, soit quand il met en marche un mécanisme dont les rouages sont les délations calomnieuses, les jugements téméraires, la lâcheté, la cruauté ou la mesquinerie.

L'Eglise entière n'a jamais cessé d'être soumise à ce type de persécutions, comme du reste le Seigneur l'avait prévu en disant à ses disciples : " Si le monde vous déteste, sachez qu'il m'a détesté avant " (Jn 15,18). Et encore : " Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux sanhédrins et vous flagelleront dans leurs synagogues ; vous serez traînés devant des gouverneurs et des rois, à cause de moi, pour rendre témoignage en face d'eux et des païens " (Mt 10,17). Rien d'étonnant, donc ! L'avènement du Christ doit passer par l'épreuve finale. La persécution qui accompagne l'Eglise dans son pèlerinage sur la terre dévoile le " mystère d'iniquité " sous la forme d'une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes, au prix de l'apostasie de la vérité. On lit dans le Catéchisme de l'Eglise Catholique : " L'imposture religieuse suprême est celle de l'Anti-Christ, c'est-à-dire celle d'un pseudo-messianisme où l'homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair " (n. 675).

Jean-Paul II rappelle cette " imposture " dans son Exhortation apostolique Ecclesia in Europa lorsqu'il affirme que " la culture européenne donne l'impression d'une apostasie silencieuse " de la part de l'homme qui vit comme si Dieu n'existait pas (cf. n. 9). Tout cela - remarque-t-il - découle de la tentative de faire prévaloir une anthropologie sans Dieu et sans le Christ. Cette manière de penser pousse à considérer l'homme comme " le centre absolu de la réalité, lui accordant, faussement, la place de Dieu. On oublie alors - continue le Saint-Père - que ce n'est pas l'homme qui fait Dieu, mais Dieu qui fait l'homme". L'oubli de Dieu a engendré l'abandon de l'homme, et c'est pourquoi, " il n'est pas surprenant que se soient largement développés le nihilisme en philosophie, le relativisme en gnoséologie et en morale, et le pragmatisme, voire un hédonisme cynique, dans la manière d'aborder la vie quotidienne " (Synode des Evêques - Deuxième Assemblée spéciale pour l'Europe, Rapport avant la discussion, I, 1. 2).

Dans ce contexte il faut dire à haute voix que Sainte Dévote, vierge et martyre, comme tous les témoins de la foi qui ont affronté l'épreuve du martyr, est un signe éloquent et grandiose de fidélité à Dieu, " le premier servi ", comme Sainte Jeanne d'Arc affirmait. Ces martyrs attestent en outre à nos yeux la vitalité de l'Eglise ; ils nous apparaissent comme une lumière pour l'humanité. Par conséquent ils resplendissent de ce fait comme un signe d'espoir dans la certitude que leur sang n'a pas été versé inutilement.

Que devons-nous faire, donc, pour fêter solennellement notre Sainte Patronne ?

Tout d'abord il faut mettre le Christ à la première place, comme Sainte Dévote l'a fait dans sa vie, en reconnaissant le primat absolu de Dieu au point de sacrifier toute sa vie. Rappelons-nous que le Christ seul est notre espérance ; Il est le centre de la foi chrétienne, cette foi qui peut encore offrir, comme elle l'a fait jusqu'à présent, une importante contribution à la réalisation de structures qui, s'inspirant des grandes valeurs évangéliques, oeuvrent pour promouvoir la vie, l'histoire et la culture des différents peuples du continent (cf. EiE 19).

Deuxièmement, il faut témoigner le Christ dans la vie de chaque jour, en accomplissant ses commandements, notamment celui de l'amour. Malheureusement nous avons très souvent l'habitude de vivre dans le compromis et notre grand alibi c'est de nous dire que nous ne pouvons pas faire autrement. La terrible vertu des saints, leur pouvoir, c'est de nous montrer par les faits que nous pourrions agir différemment si nous en avions le courage. Mais l'Eglise connaît aussi une présence significative et l'exemple lumineux de bien des laïcs qui ont témoigné et qui témoignent du Christ et de son Evangile, par leur service dans la vie publique, l'économie, la culture, l'écologie, la vie internationale, la famille, l'éducation, la vie professionnelle, le travail et la souffrance, avec les responsabilités que tout cela implique.

Enfin il y a la mission : il est plus que jamais nécessaire que tout chrétien ait une conscience missionnaire. Il faut donc proclamer le mystère du Christ partout, sans jamais oublier ce que disait Paul VI : "L'homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres ou, s'il écoute les maîtres, c'est parce qu'ils sont des témoins " (2 octobre 1974; EN 41). Le monde a besoin de forts témoignages de vie nouvelle dans le Christ, sur le plan personnel et communautaire. La sainteté est un présupposé essentiel à une authentique évangélisation, le seul capable de redonner de l'espoir.

Voilà donc la raison pour laquelle votre Archevêque, à la clôture de l'année jubilaire Sainte-Dévote vous souhaite qu'à l'exemple de votre Sainte Patronne puissiez-vous être des témoins de l'Evangile pour le monde d'aujourd'hui. Que la Sainte Dévote, modèle de courage et de pureté, implore la protection de Dieu pour les Gouvernants et pour tous les habitants de cette Principauté ! Que la prière de cette vierge et martyre vous obtienne toutes les grâces nécessaires pour être fidèles à la foi catholique que vos ancêtres vous ont fidèlement transmise !

Le programme musical de la messe solennelle était interprété par la Maîtrise de la Cathédrale, les Petits Chanteurs de Monaco et l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de M. Pierre Debat, Maître de Chapelle ; M. René Saorgin tenait le grand orgue et M. Jean-Cyrille Gandillet l'orgue de choeur.

Les oeuvres présentées étaient les suivantes : "Cantique à Sainte Dévote " de Mgr Louis Lazare Perruchot ; Messe " Jésus ma Joie " sur des chorales de Jean Sébastien Bach ; " Terre entière, acclame Dieu, Alleluia " de Henri Carol ; " Alleluia de Montserrat " d'Ireneu Segarra ; " Grégorien III " ; " O Seigneur, écoute et prends pitié " de Henri Carol ; " Mon Père, je m'abandonne à Toi " chant de communion de Jacques Castérède et texte de Charles de Foucauld.

A l'issue de l'office religieux, la Procession solennelle des Reliques empruntait la rue Bellando-de-Castro jusqu'à la Place du Palais. Depuis les fenêtres de la Salle des Glaces, S.A.S. le Prince Héréditaire Albert assistait à la présentation des Reliques et à la bénédiction du Palais Princier par Mgr Barsi.

Le cortège rejoignait ensuite l'esplanade des Remparts pour la bénédiction de la ville ; puis, à travers les rues du Rocher, le parvis de la Cathédrale pour la bénédiction de la mer. Ce cortège rassemblait les membres du Clergé, les Pénitents de la Vénérable Archiconfrérie de la Miséricorde, la Maîtrise de la Cathédrale, les Petits Chanteurs, la Musique municipale, une délégation des membres des sociétés de l'Ordre de Malte et du Saint Sépulcre, les Guides et Scouts de Monaco, les Autorités et les fidèles.

Un déjeuner traditionnel était servi dans la Grande Salle à manger du Palais Princier en présence de S.A.S. le Prince Héréditaire Albert, entouré des personnalités suivantes : S.E. M. le Ministre d'Etat et Mme Patrick LECLERCQ ; LL. Exc. Alberto-Maria Careggio, Evêque de Vintimille-San Remo ; Mgr Louis Sankale, Evêque coadjuteur de Nice ; Mgr Ferdinand Botsy, Evêque émérite d'Ambanja (Madagascar) ; Mgr Bernard Barsi, Archevêque de Monaco ; M. le Conseiller de Gouvernement pour l'Intérieur et Mme Philippe Deslandes ; S.E. M. l'Ambassadeur de Monaco près le Saint-Siège et Mme Jean-Claude Michel ; M. le Maire de Monaco et Mme Georges MARSAN ; MgrFabrice Gallo, Vicaire Général ; M. le Chanoine Jean Susini, Chancelier de l'Archevêché ; M. le Chanoine César Penzo, Chapelain du Palais Princier; M. le Chanoine Patrick Keppel, Délégué épiscopal à la communication et à l'ocuménisme ; M. le Chanoine Léon Sagniez, Aumônier de la Fondation Hector Otto; M. le Chanoine Richard De Quay, Curé " in solidum" de la paroisse du Saint-Esprit ; M. l'Abbé Christophe Genson, curé de la paroisse de Saint Nicolas ; M.l'abbé Alain Goinot, délégué épiscopal pour le XVIIe Centenaire de Sainte Dévote ; M. l'abbé Jean Louis Balsa, du diocèse de Nice ; Don Andrea Francia, Secrétaire particulier de Mgr. Careggio ; M. le Conseiller au Cabinet de S.A.S. le Prince et MmeRaymond Biancheri ; le Colonel Serge Lamblin, Chambellan et le Lieutenant-colonel Thierry Jouan, Aide de camp.
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