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Déplacement de S.A.S. le Prince Albert II à Paris pour la réception de M. Pierre-André Chiappori à l'Académie des sciences morales et politiques (14 janvier 2019)

  • N° journal 8496
  • Date de publication 24/07/2020
  • Qualité 100%
  • N° de page

Le 14 janvier 2019, S.A.S. le Prince Albert II se rend à Paris, à l'Institut de France, afin d'assister à la réception de M. Pierre-André Chiappori à l'Académie des sciences morales et politiques. M. Pierre-André Chiappori est le quatrième Monégasque à devenir membre de l'Institut de France, après le sculpteur François-Joseph Bosio, à l'Académie des beaux-arts en 1816, le Prince Albert Ier, comme associé étranger de l'Académie des sciences en 1909, et Gabriel Ollivier, comme associé étranger de l'Académie des beaux-arts en 1967.
Le 14 janvier 2019 en début de matinée, le Souverain quitte le château de Marchais. Il est conduit à Paris, accompagné du lieutenant-colonel Laurent Soler, Son chambellan.

En fin de matinée, le Souverain arrive à l'ambassade de Monaco à Paris, où Il est accueilli par S.E. M. Christophe Steiner, ambassadeur de Monaco en France. Après une audience et un déjeuner à la résidence de l'ambassadeur, S.A.S. le Prince se rend à l'Académie des sciences morales et politiques.
Il est accueilli par M. Xavier Darcos, chancelier de l'Institut de France, M. Georges Lisimachio, chef de Cabinet de S.A.S. le Prince, M. Jean-Robert Pitte, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences morales et politiques, et M. Pierre-André Chiappori.

La Garde républicaine, déployée à l'extérieur et l'intérieur du bâtiment pour l'accueil du Souverain, rend les honneurs. S.A.S. le Prince est ensuite conduit vers Sa place au centre de la Coupole, où L'accueille M. Georges-Henri Soutou, président de l'Académie des sciences morales et politiques. Les académiciens entrent au son des tambours de la Garde républicaine et prennent place en face du Souverain.
La cérémonie débute par un mot de bienvenue de M. Georges-Henri Soutou. Puis, M. Denis Kessler, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, présente le parcours de M. Pierre-André Chiappori. Ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de mathématiques, docteur en sciences économiques, Pierre-André Chiappori a effectué une brillante carrière de directeur de recherche au CNRS. Il a enseigné à l'Université de Paris I, à l'École polytechnique, à l'École nationale de la statistique et de l'administration économique, puis à l'Université de Chicago et, pour finir, à la prestigieuse Université Columbia à New York, où il occupe toujours la chaire d'économie « E. Rowan and B. Steinschneider ». Les travaux de M. Pierre-André Chiappori portent principalement sur la micro-économie. On lui doit de nombreuses publications sur la théorie des contrats, les questions de risque et d'assurance ainsi que sur l'environnement économique de la famille.
M. Pierre-André Chiappori prononce ensuite un discours en hommage à M. Pierre Bauchet, dont il prend le siège vacant.

Puis, S.A.S. le Prince est invité à rejoindre la tribune, où Il prononce un discours :

« Monsieur le Vice-Président du Conseil d'État,
Monsieur le Vice-Président de l'Assemblée nationale,
Excellences,
Monsieur le Chancelier de l'Institut de France,
Monsieur le Chancelier honoraire,
Monsieur le Président,
Madame et Messieurs les Secrétaires perpétuels,
Mesdames et Messieurs les membres de l'Institut,
Monsieur le Professeur,
Chers amis,
Je suis particulièrement fier d'être présent à vos côtés, cher Pierre-André Chiappori, à l'occasion de la remise, ici, sous cette coupole de l'Institut de France, de votre épée d'académicien.
J'en suis ému aussi et heureux pour votre famille, ancrée dans notre Principauté depuis fort longtemps et proche de la mienne.

Vous êtes en effet issu d'une famille d'architectes, depuis quatre générations, et de marins. Votre père fut l'architecte du Palais princier pendant près de quarante ans et, à ce titre, en édifia la nouvelle aile à la demande de mon père.

Mais vous, c'est d'abord le sport qui vous tenta dans votre enfance :
- D'abord, le judo, au club de Monaco où je vous côtoyais il y a bien longtemps ;
- Puis, le football, pour lequel nous avons un autre point commun : celui d'avoir eu pour entraîneur Michel Hidalgo.

Après avoir suivi les classes préparatoires au Lycée Masséna, à Nice, vous avez été le premier Monégasque admis à l'École normale supérieure, suivi en celle-ci par votre épouse, Kristina Orfali.
Commence alors votre carrière en France : à l'École polytechnique, à l'EHESS, au CNRS, avant votre envol pour les États-Unis d'Amérique.

En 1997, vous devenez professeur au département d'économie de l'Université de Chicago ; puis, en 2004, à l'Université Columbia, de New York. Votre épouse Kristina y est également professeur, de bioéthique.
Mais vous avez d'autres cordes, musicales celles-là, à votre arc. Je n'oublie pas que pianiste amateur de jazz, vous avez accompagné la chanteuse pour l'interprétation des hymnes monégasque et américain lors de l'inauguration de notre ambassade à Washington, après avoir transcrit pour le piano les 25 pages de partition pour orchestre symphonique qui vous avaient été envoyées, ce qui illustrait, s'il en était besoin, votre remarquable capacité d'adaptation.

Aujourd'hui, il m'apparaît surtout que sous la coupole de l'Institut de France et le signe protecteur des branches de l'olivier méditerranéen, vous vous inscrivez, Monsieur le Professeur, cher Pierre-André Chiappori, dans le sillage de trois grandes figures de Monaco.

Le premier, nommé membre de l'Académie des beaux-arts à sa refondation en 1816, avait, comme vous, des attaches monégasques et françaises. Le sculpteur François-Joseph Bosio avait en effet vu le jour en 1768 à Monaco. Sujet de mon ancêtre Honoré III, il était devenu français du fait de l'annexion de la Principauté en 1793\. Son origine monégasque n'en avait pas pour autant été oubliée, comme l'exprimait sur sa tombe son confrère Raoul Rochette : « Il était né dans un État presque imperceptible sur la carte politique de l'Europe et pour lequel ce sera, quelque jour, un titre de gloire d'avoir produit un grand artiste ». La Principauté vient, l'année passée, de commémorer le 250e anniversaire de sa naissance.

Le deuxième académicien à vous précéder fut mon trisaïeul le prince Albert Ier. Nommé correspondant de l'Académie des sciences en 1891, il est élu associé étranger en 1909, au fauteuil de Lord Kelvin. Très fier de cette reconnaissance de ses travaux en faveur de l'océanographie, par, je le cite, « une élite de ce peuple français qui marche toujours vers les progrès avec la noble franchise de son caractère », il disait que l'habit de l'Institut de France « imprime au travailleur une marque de la noblesse moderne ».

Le troisième, français naturalisé monégasque en 1949, Gabriel Ollivier, longtemps commissaire général au Tourisme, fut une grande figure de la vie culturelle de la Principauté au début du règne de mon père. Son œuvre prolixe de critique et de publiciste lui avait valu d'être élu associé étranger à l'Académie des beaux-arts en 1967, précédant sur ce fauteuil l'architecte du Grand Louvre, Ieoh Ming Pei.

En ces lieux construits selon le vœu du cardinal Mazarin, mon lointain parent, je n'oublie pas non plus que deux éminents chartistes, nommés conservateurs des archives du Palais princier sous les règnes de mes aïeux Charles III et Albert Ier, Gustave Saige et Léon-Honoré Labande, ont appartenu à l'Institut, à l'Académie des inscriptions et belles-lettres : le premier comme correspondant de 1894 à 1905, le deuxième comme correspondant de 1910 à 1927 et comme membre titulaire de 1927 à 1939.

Ayant évoqué près de vous, cher Pierre-André Chiappori, la mémoire des confrères monégasques de l'Institut qui vous ont précédé, je peux vous assurer, en réunissant l'éloge de Bosio et la pensée d'Albert Ier, que c'est d'ores et déjà un titre de gloire pour la Principauté de vous voir reçu aujourd'hui au sein de la prestigieuse Académie des sciences morales et politiques ; car l'habit vert symbolise plus que tout, sur votre personne, la distinction du mérite et du travail que mon trisaïeul évoquait.
Je vous en félicite chaleureusement. ».

S.A.S. le Prince remet ensuite l'épée à M. Pierre-André Chiappori.

À l'issue de la cérémonie, le Souverain est invité par M. Georges-Henri Soutou, M. Jean-Robert Pitte et M. Pierre-André Chiappori à rejoindre le tombeau de Mazarin. En effet, S.A.S. le Prince descend de la nièce du cardinal et porte toujours le titre de duc de Mazarin. Puis, Il se rend, accompagné de M. Thomas Fouilleron, directeur des archives et de la bibliothèque du Palais princier, à la bibliothèque de l'Institut, où Il est accueilli par Mme Françoise Bérard, directeur ; puis à la bibliothèque Mazarine, où Il est accueilli par M. Patrick Latour, adjoint au directeur, pour une brève présentation.

S.A.S. le Prince rejoint ensuite le salon Bonnefous, où un cocktail est servi aux trois cents invités présents.

À l'issue, le Souverain se rend à l'aéroport de Paris-Le Bourget.

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